« Nous sommes en guerre. Â» Les mots du Président de la République sont forts, très forts. Comme dans toute guerre, il y aura des morts. Nous pouvons collectivement agir pour limiter ce funeste chiffre. Les personnels d'éducation vont donc participer comme il se doit à l'effort de guerre en accueillant les enfants des personnels soignants.

Le discours du ministre de l’intérieur a clarifié les choses le soir même en répétant : « Restez chez vous Â».

Accueil des enfants de soignants

Les enseignants participent à l’effort national en accueillant les enfants des couples de soignants ou des soignants dont le conjoint peut délivrer une attestation de son employeur précisant que sa présence sur son lieu professionnel est indispensable.

Il revient au directeur de prendre contact avec les parents d’élèves soignants afin de connaître leurs besoins et d’organiser l’accueil de leurs enfants.

Si aucun enfant de soignant n’est à votre école, directeur et enseignants restent chez eux. La permanence du directeur n’est pas une obligation. Ce serait un non sens que de faire se déplacer des personnels pour assurer une hypothétique permanence à l’école alors qu’aucun accueil n’est prévu. Un transfert d’appel de l’école (depuis le téléphone de l’école, composez le *21* + numéro de votre téléphone où vous serez confiné ou de votre portable) est possible et les mails peuvent être consultés à distance.

Pour les jours où vous devez accueillir un ou plusieurs de ces enfants, il est possible d’organiser le service entre les enseignants de l’école disponibles et volontaires afin d’éviter de mobiliser tout le monde. Respectez les gestes barrière, évitez les déplacements dans l’école et prenez contact avec le SE-Unsa au 02.43.53.20.92. pour toute question.

Pour vous rendre à l'école, afin d'accueillir les enfants de soignants, vous devez avoir à présent en votre possession une attestation de déplacement dérogatoire disponible ci-dessous.

Alors que faire faire à nos élèves pendant ce temps ?

Cette situation étant amenée à durer, il convient de rappeler que le travail à distance par les élèves  ne doit pas être discriminant. Les nouveautés qui pourraient laisser seuls des élèves en difficulté sont à éviter. Il conviendra une fois la crise passée de faire en sorte de combler les éléments du programme non étudiés, y compris sur plusieurs années. La rentrée scolaire 2021 devra être l’occasion pour les enseignants d’adapter leurs programmations 2020-2021 aux éléments non étudiés pendant la crise sanitaire que nous vivons. Le bon sens et la connaissance des réalités nous montrent que le travail à domicile profite plus aux élèves qui n’en ont pas besoin. Les révisions, la lecture, le calcul … peuvent être quotidiens sans être discriminants. N’assommons pas nos élèves d’un travail quotidien qui nous donnerait bonne conscience alors que nous savons qu’il faudra reprendre ces notions une fois le retour à une situation normalisée.

Et la continuité pédagogique ?

Alors que nous avions le temps de nous organiser depuis le jour où l’Italie a choisi d’appliquer un confinement total, aucune consigne ministérielle ne nous a incités à nous préparer à cette éventualité.

Le ministre peut affirmer que nous sommes prêts, il s’agit bel et bien d’un mensonge et nous nous sommes tous sentis bien seuls quand nous avons eu à répondre aux nombreuses questions des parents de nos élèves le 13 mars au matin.

La fermeture des établissements est une nécessité, mais l’impréparation et l’amateurisme du ministère déguisés en fausse assurance sont selon nous inacceptables. Un bilan devra être tiré une fois la crise passée. Pour l’instant l’heure est à la concorde nationale et le SE-Unsa et l’Unsa Education n’ont pas pour habitude de tirer sur l’ambulance. Aussi, nous ferons en sorte que les enseignants et le service public d’éducation puissent être fiers de leur travail malgré l’absence totale d’anticipation du gouvernement.