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SE-UNSA 51


 Par SE-UNSA 51

CTPD du 8 septembre 2011 : déclaration du SE-UNSA

 

DECLARATION  UNSA- EDUCATION

CTPD du 8 septembre 2011

 Madame l’Inspectrice d’Académie,

 Nous espérons que les vacances  passées auront permis à tous les collègues  d’aborder la rentrée pleins d’énergie, avec le sentiment enthousiaste d’exercer un beau métier ! Pourtant, nombre d’entre eux ne peuvent s’empêcher d’entendre cette inquiétante petite voix intérieure qui leur chuchote : « Qu’est ce que  notre ministre nous réserve encore ? »

Nous allons, donc, suivre la nouvelle directive de Monsieur le Ministre et commencer notre intervention par la leçon de Morale. Le sujet choisi aujourd’hui concerne le verbe « promettre ».

Selon la définition du dictionnaire : promettre, c’est s’engager envers quelqu’un. C’est aussi annoncer quelque chose comme certain. Faisons un petit retour en arrière et examinons les promesses de Monsieur le Président de la République dans sa lettre aux éducateurs de 2007.

Je cite : « Parce que nous aimons et respectons nos enfants, l’éducation que nous leur donnons doit les élever et non les rabaisser. Parce que nous aimons et respectons nos enfants nous ne pouvons pas accepter de renoncer à les éduquer à la première difficulté rencontrée. Ce n’est pas parce que l’enfant a du mal à se concentrer, parce qu’il n’apprend pas vite ou qu’il ne retient pas facilement ses leçons qu’il doit être privé de ce trésor de l’instruction sans lequel il ne pourra jamais devenir un homme vraiment libre. »

Alors, examinons si cet engagement moral a été tenu.

Les effectifs sont raisonnables  « bien sûr »….. 28 élèves par classe en moyenne au collège,  seuil de  27 élèves dans les classes du 1er degré bien souvent atteint. Est-ce respecter les enfants que de les soumettre ainsi  à la logique comptable du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ?

Est-ce que, plus précisément, la purge des postes de RASED va permettre aux enseignants d’accomplir leur mission  et d’aider à  faire  de tous les élèves des « hommes libres » ? 

Est-ce qu’en supprimant encore 14.000 postes cette année, après les 16.000 de l’an dernier, et… tous les autres depuis 4 ans, on pourra s’occuper sereinement  des enfants qui ont du mal à se concentrer et les faire progresser ?

Je cite à nouveau : « Professeurs, enseignants, vous aussi vous avez droit au respect, à l’estime. Votre rôle est capital. Vous avez souvent fait de longues études. Vous devez faire preuve d’intelligence, de patience, de psychologie, de compétence. Je sais à quel point le merveilleux métier d’enseigner est exigeant, à quel point il vous oblige à donner beaucoup de vous-même, à quel point aussi il est devenu difficile et parfois ingrat depuis que la violence est entrée dans l’école. J’ai bien conscience que votre statut social, votre pouvoir d’achat, se sont dégradés au fur et à mesure que votre tâche devenait plus lourde, vos conditions de travail plus éprouvantes. La Nation vous doit une reconnaissance plus grande, de meilleures perspectives de carrière, un meilleur niveau de vie, de meilleures conditions de travail. »

Continuons l’examen de cet engagement :

De meilleures conditions de travail ?  NON ! Pour preuve, les classes surchargées, le manque de remplaçants, les élèves handicapés sans AVS, la charge de travail accrue pour les directeurs d’école sans EVS  alors que la nécessité de l’aide administrative est reconnue par le ministère depuis 2006, les évaluations à n’en plus finir, les enseignants ballottés au gré des besoins, sur des postes éloignés de leur domicile, sur plusieurs établissements ou écoles .  

Le niveau de vie ? Parlons-en ! Les salaires gelés et de plus en plus de charges, notamment pour les déplacements professionnels.

Les perspectives de carrière ? Quand on constate que même les formations continues les plus élémentaires ont du mal à être assurées faute de crédits,  et que dire des formations ASH ?  La seconde carrière ? Inexistante !

La reconnaissance ? Des chiffres, des chiffres, des statistiques ! La réalité est cruelle, ils sont nombreux à être laissés pour compte, en premier lieu ceux à qui on refuse une mutation et qui restent dans la détresse, ou ceux sui subissent une mutation non-choisie.

Cette première leçon de morale, des plus élémentaires, vous en conviendrez, le gouvernement et le Président de la République devraient se l’appliquer à eux-mêmes, avant de vouloir le faire à des enfants de l'école primaire qui ont entre 2 ans et 11 ans. Les promesses, les discours  humanistes, cela va bien un temps,  nous attendons des actes !

Le SE-UNSA, refuse d’accepter ce mépris affiché par le ministère à l’égard des personnels. Madame l’Inspectrice, vous le savez, nous avons donné, aux directeurs d’Ecole  la consigne du blocage administratif. En septembre les directeurs doivent se consacrer à l’organisation pédagogique de leur école, priorité aux élèves, aux collègues et aux familles. Cette action est soutenue sans réserve par le syndicat UNSA des IEN.  Sans EVS, les remontées administratives attendront ! La balle est désormais dans le camp du gouvernement, car c’est bien lui qui a rompu l’accord signé avec le seul SE-UNSA sur la direction d’école : toutes les écoles doivent pouvoir bénéficier d’un EVS administratif.

Puis, le 27 septembre, c’est à une grève inter-fédérale pour défendre l’Ecole Publique et laïque que  l’UNSA Education appelle.

En cette rentrée 2011, s’il fallait synthétiser l’état d’esprit de nos collègues, et celui de l’UNSA Education qui les représente, je vous dirais tout simplement, Madame l’Inspectrice d’Académie : « Faut qu’ça change! »