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SE-UNSA 51


 Par SE-UNSA 51

CSA SD : délégation moyens 2nd degré rentrée 2024

 

Ce CSA-SD concerne la délégation de moyens Second degré pour la prochaine rentrée. Notre Dasen Mme PRESTAUX, Mme Laval Secrétaire générale, 3 membres du Rectorat, 2 membres de la division des moyens de la DSDEN et l'IEN Information et Orientation ont présenté le projet.


Déclaration liminaire de l’Unsa-Éducation

au CSA-SD de la Marne - 21 mars 2024

Madame l’Inspectrice d’Académie,

Mesdames, Messieurs,


Nous sommes réunis aujourd’hui pour échanger sur la préparation de la rentrée 2024 dans les collèges marnais. C’est donc un moment important.

Or, rarement le contexte aura été aussi peu serein.

Pour l’Unsa-Éducation, il est grand temps que cesse le mauvais spectacle de notre Éducation nationale donné par le pouvoir exécutif ces derniers mois !

·        En quelques mois, Gabriel Attal, doctrinaire néolibéral du « choc des savoirs » et fin prestidigitateur, aura fait apparaître des moyens supplémentaires pour les placer là où on ne les attendaient pas, avant de les faire disparaître.

·        En quelques semaines, Amélie Oudéa -Castéra se sera essayée en cascadeuse pour emprunter la piste balisée d’obstacles par son prédécesseur qui aura omis de lui donner les codes de l’École publique.

·        Et maintenant Nicole Belloubet, sous la surveillance étroite de l’Élysée et de Matignon…  a été mise en place pour siffler la fin de la récréation.

L’obstination macronienne à imposer l’École du passé aura réussi à planter un décor inquiétant pour la rentrée 2024.

Depuis fin août 2023, qui s’intéresse un tant soit peu à l’Éducation nationale, l’a bien compris : « L’École fait partie du domaine réservé du Président de la République». Le message d’Emmanuel Macron a été très clair.

Depuis quelques semaines, Gabriel Attal, ex Ministre de l’Éducation nationale est devenu Premier ministre… et s’occupe toujours de l’Éducation nationale…

Or, depuis un peu plus d’un mois, Nicole Belloubet tente d’exister en tant que Ministre de l’Éducation nationale…

 

Que d’attention des uns et des autres sur l’École ! Avec autant de médecins à son chevet, l’École devrait être sur la voie de la guérison.

Mais au lieu de cela, alors qu’est venu le temps de préparer la rentrée 2024, les discours du Premier ministre et de sa Ministre de l’Éducation nationale divergent. Dans ce contexte de cacophonie, l’Unsa-Éducation ne voit pas comment il peut être possible d’appréhender sereinement les conditions organisationnelles de la rentrée 2024 dans les établissements scolaires.

Certes, depuis dimanche 17 mars, des textes ont été publiés au JO, mais le flou entourant l’organisation matérielle de la rentrée dans les établissements scolaires et notamment les collèges est loin d’être complètement dissipé.

Finalement, des groupes d’élèves vont bien être mis en place en 6ème et 5ème à la rentrée prochaine.

Si on ne parle plus expressément de groupe de niveaux, mais de groupe en fonction des besoins des élèves, la mise en place n’en est pas moins techniquement extrêmement compliquée.

Le tri social marqueur de notre opposition à la version initiale du « choc des savoirs » disparaît du discours officiel mais perdure dans les faits.

D’autant que le système dérogatoire évoqué par Madame la Ministre de l’Éducation nationale lors d’une réunion au ministère le 7 mars est très encadré et ne laissera guère de marge de manœuvre pour les chefs d’établissement et leurs équipes pédagogiques.

 

Concernant la mise en place du choc des savoirs, il est plus qu’urgent que le ministère prenne ses responsabilités en précisant concrètement les modalités de mis en place de ce qui est bien une réforme du collège. Le ministère doit cesser de faire croire que les établissements seront autonomes dans l’organisation matérielle de la rentrée 2024.Les discours hors sol par rapport à la faisabilité sur le terrain ne sauraient tenir lieu de management ministériel. Et reporter au niveau local, rectorat et/ou Dsden le soutien aux chefs d’établissement et leurs équipes pour les aider à organiser concrètement risque de ne pas suffire dans nombre d’établissement.

 

Pour conclure, l’Unsa-Éducation rappelle au Président de la république, au premier ministre et à la Ministre de l’Éducation nationale qu’il ne suffit pas d’annoncer que l’Ecole est une priorité. Encore faut-il tout mettre en œuvre pour que l’École ait les moyens des ambitions qu’ils ont eux-mêmes affirmées.

Et parce que les mots ont du sens, l’Unsa-Éducation invite les décideurs politiques à relire la définition du mot « Priorité » : fait de venir le premier, de passer avant les autres en raison de son importance.

L’Unsa-Éducation laisse chacune et chacun juge de conclure si l’École est toujours la priorité pour ceux qui nous gouvernent.
 



Madame l’Inspectrice d’Académie souligne la qualité d'analyse de notre département, due à une dotation "équité" et à une dotation "structure resserrée". Ainsi, les éléments de contextes sont analysés plus finement car ces indicateurs d'appréciations plus complexes permettent une véritable finesse, un travail "dans la dentelle".

La dotation "Choc des savoirs" s'est construite à l’aune des résultats des évaluations en 6ème de ces 3 dernières années. Les élèves aux + forts besoins auront une possibilité d'accueil en groupes réduits, flexibles pour mieux apprécier leur situation pédagogique selon les compétences réelles en français et mathématiques. Un même élève peut être accueilli dans un groupe à besoins forts en Français en septembre, mais pas forcément en maths.
La mise en œuvre repose sur l'autonomie ordinaire des collèges, et sera rendue possible par ces 3 dotations (équité, structure resserrée et choc des savoirs).

Mr Heil, membre de la DPSE du Rectorat, présente aux instances des 4 départements la préparation de rentrée 2024 au collège (créations et suppressions de poste, prévisions d’effectifs, structures et dotations).

Contexte et orientations académiques : baisse d’effectif (- 500 élèves), une baisse de 0,5% à la rentrée 2023 qui devrait se confirmer à la rentrée 2024.
Stabilité de moyens alloués à l’Académie.
Mise en place des priorités ministérielles.

Dotation et accompagnement des établissements :

  • mise en œuvre du "choc des savoirs" et plus particulièrement des groupes d’effectifs réduits.
  • Perte d'une heure en 6ème : 25h d'enseignements. Groupe classe de 17h par semaine minimum.
  • 1 à 2 h de soutien en Français et en Maths attribuées pour les 6 ème et 5ème
  • Maintien des indicateurs de gestion (c'est-à-dire le nombre d'élèves par division) : 29 en 6ème et 29,75 pour les autres niveaux. 25 en EP.
  • Limitation des fermetures/ouvertures à un solde de 2 maximum par établissement.
  • Maintien de la dotation d’équité si l'établissement accueille 2 dispositifs inclusifs (ULIS ou UPE2A).
  • IPS égal ou inférieur en educ prio (- de 90).
  • 64 collèges ont une dotation équité (737,50h soit 40,97 ETP) et 41 collèges une dotation structure resserrée (108h soit 6 ETP).


Intervention de l'UNSA-Education : idyllique sur le papier de dire qu'un élève peut changer de groupe, que ce n'est pas figé.
Cela est théorique car, par exemple, un élève est dans un groupe faible quelques semaines, il sera complexe de passer dans un groupe moyen à la période suivante car il y aura toujours un cap dans ce qui aura été fait dans le groupe faible et dans celui moyen (qui avancera plus vite).
Pour que le système fonctionne en barrette , il faudrait que les différents groupes avancent sur les mêmes parties de programme et au même rythme, sinon comment faire les transitions? C'est une gageure pédagogique.

Mme Prestaux : la mise en oeuvre confirme que l’essentiel du temps sera en classe ordinaire, hétérogène.
La possibilité des groupes de besoins selon les compétences conserve sa place à l’hétérogénéité. Y compris au sein de groupes dont la teneur est justement de contenir cette hétérogénéité.
Cette mesure nous ramène tous ensemble à la différenciation pédagogique, en classe entière comme en groupe de niveau. Les enseignants incarnent déjà, depuis 40 ans, le sens pédagogique de ces actions, cependant ces modalités nouvelles interrogent ces gestes professionnels qui sont notre cœur de métier habituel.
L'assouplissement introduit ces derniers jours sur les maths et le français en classe entière de 1 à 10 semaines est utile pour reconstituer la composition des groupes et les compétences abordées, de façon collégiale.
Nous ne pouvons pas composer avec ces objectifs et ces exigences mais proposer un accompagnement pédagogique pour la réussite de nos élèves, pour qu'ils puissent progresser selon chaque potentiel et chaque bagage initial.

L'intersyndicale affirme son opposition totale au choc des savoirs, notamment les groupes de niveaux qui ne fonctionnent pas ; la recherche et l’expérimentation le confirment !

Mme Prestaux : La delégation des moyens en département est nouvelle et repose sur des méthodes partagées entre l'académie et les départements. L'évolution des outils mis à disposition est pensée pour l'harmonisation des 4 départements.
Cela résulte d'un travail avec les chefs d'établissements et les corps d’inspection,
Cette analyse croisée est la première garante des risques énoncés par les organisations syndicales (tri social, perte d'estime de soi…) dont l'Inspectrice d'Académie a bien conscience.
L'alternance classe entière / groupes flexibles doivent permettre d'investir tout le champ de la différenciation pédagogique et de la prévenance. Mme Prestaux est convaincue de la mise en œuvre experte des équipes. Des dérogations sont prévues dans les textes, notamment l'assouplissement (1 à 10 semaines classes entières), ce qui suppose une déclinaison locale selon des spécificités de contexte.

Intervention de l'UNSA-Education : Nous ressentons bien la patte du pouvoir exécutif et de son discours sur l'école, comme si la différenciation pédagogique ne peut se faire qu’avec cette méthode. Elle est chevillée au corps pour nous. Laisser à penser que les enseignants seraient contre la différenciation en classe entière parce que « c’est + simple », on s’inscrit en faux. Dans la communication ministérielle, on ne peut pas laisser entendre que cette organisation va mener à la différenciation, c’est inaudible et ça renforce un profond sentiment de mal-être, une non-reconnaissance de notre professionnalité.

Mme Prestaux confirme que depuis 40 ans nous sommes engagés dans cette actualité chez les enseignants des 1er et 2nd degré. C'est même la  principale compétence développée, exercée, utilisée quotidiennement.
Le dispositif ne vient pas perturber l’investissement majeur qui doit être le nôtre dans notre pédagogie. C'est plutôt une hétérogénéité contenue. Les parcours à construire sont cette expression pleinement exercée. La classe entière sera le quotidien des 2/3 de l'EDT des élèves, et les séquences d'assouplissement permettront de mieux apprécier le repositionnement.

Intervention de l'UNSA-Education : Nous demandons aussi l'ajout des colonnes des effectifs par cohortes dans les tableaux. Il y a des besoins supplémentaires + importants par rapport aux difficultés à avoir des collègues pour occuper tous les postes, notamment dans les collèges ruraux où on observe une montée des besoins (de 10h, 15h ou même 18 h). Risque de n’avoir personne devant les élèves.
Bon courage à la DPSE pour mettre des personnels devant les élèves!

Mme Prestaux : Question essentielle et partagée en effet.

Intersyndicale : Ce sont des éléments dysfonctionnels et nuisibles pour les élèves. Le travail d'équipe en barrette pourra poser des problèmes, des tensions dans certains établissements.
Nos élèves ne sont pas des cobayes, nous en avons, nous les professeur.e.s, la responsabilité au quotidien et leur devenir n'est pas une question technique, mais a une dimension humaine prépondérante!

Mme Prestaux : La complexité d’adaptation des nouveaux élèves arrivants en 6ème nécessite que les groupes et les changements de groupe ne se joueront pas sur 2 ou 3 semaines, mais sur un temps plus lissé.
L'ntervention des PE dans le cadre du pacte sera pérennisée, surtout pour l'organisation de soutien en maths et français jusqu’à 2 h sup.
Le partage des séquences de soutien et d'approfondissement entre école et collège est poursuivie à la rentrée 2024.
Cette nécessaire collégialité des équipes et des enseignants est le cœur de notre métier. Ces mesures ne viennent pas l’entamer et nous amènent à le faire dans un cadre nouveau qui n’entame pas la sincérité de l’exercice mais aiguise nos compétences.
L'expression "classe de niveaux" était inopportune,  car en effet ces dispositions étaient composées sur un registre discriminant et sur l’ensemble de l’horaire de la classe.
Madame l'Inspectrice d'Académie rappelle les effectifs par classe dans le 1er degré : taux d'encadrement moyen 23,5 EP / classe et 25,5 / hors EP (indicateurs prévisionnels).
La baisse démographique n’a pas d’incidence majeure pour le moment en collège mais on observe des répercussions différenciées sur le territoire. Le milieu rural éloigné peut connaitre une baisse démographique, et aussi l'urbain et le péri-urbain en limites théoriques de capacité d’accueil. Ces deux prochaines années porteront sûrement des tensions dans le péri-urbain, donc le mot d'ordre sera la vigilance (eg Paulette Billa).

Une préparation de rentrée est un processus continu, avec des séquences d'observances. La prochaine étape aura lieu en Juin avec l'affectation des 6ème.

Intervention de l'UNSA-Education : Vigilance à porter au collège Jean Monet d’Epernay. 29 elèves par division avec l'arrivée de quelques élèves du privé.
Les services seront attentifs. En principe, on tient compte de ce flux (changement d'habitation, transferts du privé au public, événements de la vie…).

Mme Prestaux : Carte scolaire sectorisée ? Réflexion à soutenir pour contenir les effets de pression démographique sur certains secteurs.
Les sections internationnales, pensées pour attirer les élèves les + favorisés sur des secteurs difficiles, ne sont pas suffisantes.
Il est fait remarquer que les collègues se sont pas sereins et ne savent pas comment vont-ils concrètement installés leurs élèves (chaises et tables) car, dans chaque établissement ou presque, il y a au moins 1 niveau avec des classes surchargées. Les créations et suppressions de poste doivent être présentées en CA.
L'académie a demandé davantage de postes en lettres modernes, mais ce concours fera-t-il le plein?


Vote sur les dotations collèges, les créations et suppressions de postes
                                           5 abstention / 5
contre                                    



Questions diverses UNSA-EDUCATION

  • Pouvez-vous nous transmettre un bilan d'étape sur les parts de pacte prises, et sur celles déjà consommées ?

1er degré : 25% PE ont signé au moins 1 part. Sur ces 25%, ces collègues ont signé 1,6 pacte en moyenne.
Les missions privilégiées sont d'abord les stages de réussite école ouverte, puis le soutien aux élèves en difficulté sur les savoirs fondamentaux, et enfin le soutien en classes de 6ème.
Viennent à la marge la coordo des projets pédagogiques, le dispositif "devoirs faits" et enfin l'appui et la prise en charge des EBEP.
Dans le 2nd degré, le RCD représente 35 % de la mobilisation des parts pour ceux ayant pactisé dans le 2nd degré.

  • Pouvez-vous nous faire un état des lieux spécifique des remplacements de courte durée ?


Pas de visibilité parfaite pour le moment, saisie incomplète. La tendance nationale est observée dans l’académie sur l'amélioration du RCD. Cela rend visible des choses qui se faisaient déjà.

Intervention de l'UNSA-Education : Nous voulons percevoir la valeur ajoutée du dispositif pacte, et pas seulement en terme de rémunération.

Les Services notent + 15%, comme au niveau national, cependant l'ensemble des données n'est pas encore totalement saisies.

  • Combien de Professeurs des Ecoles interviennent au collège dans le cadre du Pacte ?

230 pactes consommés sur le soutien en collège donc à peu près 200 PE y interviennent.

Informations diverses : 129 places au CRPE dans l'académie de Reims. Nous craignons que peu de stagiaires soient dévolus dans le département de la Marne (à peu près 40%), ce qui est peu suffisant comme moyens départementaux.


l'UNSA-Education a demandé une prolongation de 3 jours pour la saisie des voeux pour le mouvement intra 1er degré, qui semble se profiler sur seulement 9 jours, avec peu de jours scolaires pour contacter les écoles, avoir des informations, préparer sereinement leur saisie.


Ont siégé pour l’UNSA-Education Jean-Michel Alavoine, Christophe Chadeau, Nicolas Gohiez, Solenne Massicard.
La séance a été levée a 11h.