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SE-UNSA 51


 Par SE-UNSA 51

LE SE-UNSA mobilisé contre l’ouverture d’une école HORS CONTRAT ESPERANCE BANLIEUES à REIMS

 

Document mis en forme en téléchargement en bas de page.


LE SE-UNSA MOBILISÉ CONTRE L’IMPLANTATION D’UNE ECOLE PRIVEÉ HORS CONTRAT « ESPÉRANCE BANLIEUES » A REIMS

 

Le SE-UNSA, Syndicat des Enseignants de l’UNSA, exprime sa plus vive inquiétude quant à l’implantation à Reims d’une école privée Hors-Contrat « Espérance Banlieues ».

Les circonstances de cette implantation nous interpellent à plusieurs titres :

Par la mise à disposition (même avec un loyer) d’un bâtiment contigu à l’école Publique Barthou : le choix de la mise à disposition d’ex-locaux scolaires, toujours accolés à une école publique en activité interroge, d’autant que pour la présidente de l’association Rémoise « Espérance Banlieues » Alix PELLETREAU, la proximité des 2 écoles publiques est un atout. C’est dire !

Les enseignants, les concitoyens rémois seraient bien légitimes à vérifier ou faire vérifier la procédure (délibérations) qui a présidé à la mise à disposition de ces locaux publics à des fins privées. Dans quelle mesure, a-t-on la garantie qu’aucun financement public de la Ville de Reims ne vient subventionner cette école. Arnaud Robinet dénie le subventionnement direct de la Ville mais parle d’accompagnement, mais nous savons tous, que l’accompagnement a un coût.

Arnaud Robinet est « conscient que l’éducation nationale n’est pas en mesure de répondre aux besoins de l’ensemble de nos jeunes », « il a la certitude qu’il faut innover » : le SE-Unsa lui répond « Chiche ! Monsieur Robinet, donnez donc plus de moyens aux enseignants des quartiers d’éducation prioritaire et / ou défavorisés pour leur permettre de mener à bien leurs projets innovants ! Pourquoi orienter de l’argent public vers des structures privées qui s’affranchissent des cadres et des contrôles.

En outre, Monsieur Robinet, avez-vous vérifié que les écoles publiques ou les partenaires de l’école Publique n’ont pas besoin des locaux que vous allez attribuer à cette école Hors contrat ?  

Mme Pelletreau, s’est exprimée directement au micro de la station France Bleu. Ainsi, sans filtre journalistique, nous pouvons prendre connaissance de ses intentions. Derrière les éléments de langage « séduisants », il faut débusquer ce qui se cache : le SE-UNSA dénonce le double langage.

« Mme Pelletreau entend travailler en collaboration avec l’école publique » : après avoir montré du doigt l’école publique produisant des décrocheurs, son école prenant sous son aile bienfaitrice les pauvres élèves désespérés, va les remettre dans le droit chemin, à coup d’uniformes, de lever des drapeaux, d’amour du pays et les rendre ensuite au service public, pour leur poursuite d’études. « Notre but sera de leur donner leur chance pour qu'ils puissent réintégrer un jour, les écoles de l'Education Nationale" précise-t-elle. Comment pourraient-ils le faire alors que toutes les matières ne sont pas enseignées ?

En effet, Mme Pelletreau entend viser le socle commun, mais elle ne fera dispenser que du français, des maths, de l’histoire … et l’amour du pays. Où sont les compétences ? Au bout du bout, le but n’est-il pas que les élèves aient des savoir-faire dans tous les domaines qui leur seront nécessaires dans leur vie sociale ?

Quand on lui parle d’apprentissage de l’outil informatique, elle s’en affranchit en disant que les élèves savent l’utiliser. Ce n’est pas faux ! mais justement ces élèves décrocheurs n’ont-ils pas besoin d’apprendre à utiliser intelligemment, à bon escient, les outils numériques, à trier les informations, à avoir l’esprit critique ? Elle veut les préparer à l’avenir sans les doter de ces outils indispensables ?

Les scores des élèves des écoles espérance banlieue existantes sont plutôt médiocres, et plus dure sera la chute à l’arrivée en 2nde ! On a beau chercher sur leurs sites, les bons résultats sont plutôt invisibles (sauf au concours « kangourou » !).

Parlons maintenant des enseignants qu’elle compte recruter :

« Les enseignants de son école seront à l’écoute » : parce que les enseignants des écoles publiques n’y sont pas ?  C’est bien méconnaitre l’investissement, l’implication, l’écoute, le dévouement dont font preuve les enseignants nommés notamment dans les quartiers d’éducation prioritaire et dans les quartiers défavorisés.

Selon elle, ses enseignants veulent renouer avec leur métier d’éducateur … mais ensuite elle ne cesse de parler d’instruction. Ce vocabulaire de spécialistes, n’est pas anodin, c’est un grand débat politique dans l’histoire de l’éducation. Instruire (transmettre des savoirs) n’est pas éduquer (conduire, guider, raisonner)

Quand on lui pose la question du recrutement de ses enseignants, elle botte en touche. Ce sont des enseignants de l’éducation nationale dit-elle … Qu’est-ce que cela signifie ? Là encore, elle cherche une légitimité, car forcément, ce ne sont pas des enseignants titulaires. Sans doute des contractuels non réemployés. Pour elle, il suffit d’être motivé et d’adhérer à la charte Espérance Banlieues, nul besoin de formation au métier d’enseignant. Qui peut croire qu’enseigner, surtout aux élèves en grande difficulté ne s’apprendrait pas ? Mais Mme Pelletreau a un argument de choc, … elle sort sa baguette magique ! Oui, pour elle les enseignants sont des magiciens ! Il vaut mieux en rire qu’en pleurer !

Aux entreprises donatrices, aux mécènes séduits, le SE-UNSA leur dit : avez-vous fait le pari de soutenir les écoles publiques en quartier défavorisé ? Pour 350 000 euros, vous préférez subventionner la scolarité d’une petite cinquantaine d’élèves … alors que vous pourriez en aider plusieurs centaines ? Osez ! Osez donner aux écoles de la République. Il y a toujours de beaux projets éducatifs à soutenir, projets culturels, équipements numériques, projets d’éducation populaire.  Journal L’Union, journalistes, à quand une double page pour la mise en valeur de ces beaux projets de l’Ecole Publique ?

Pour le SE-UNSA, l’arrivée d’une école Espérance Banlieues à Reims n’est pas ordinaire, car cela va bien au-delà de l’implantation supplémentaire d’une nouvelle école privée. Et il y a légitimement lieu de le dénoncer.  Dénoncer le vaste plan de communication, l’entourloupe, la vente de rêve, la magnifique vitrine du magasin vide de richesses, en 3 mots :  éducation au rabais !

Notre Intervention dans la Presse:

http://www.lunion.fr/75321/article/2018-02-12/reims-l-ecole-esperance-banlieues-desespere-le-monde-enseignant

France Bleu

https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-la-redaction-france-bleu-champagne-ardenne/champagne-ardenne/aline-geeraerts-du-syndicat-se-unsa

Aline GEERAERTS, secrétaire départementale du SE-UNSA Marne

51@se-unsa.org  06 14 25 31 19

Jean-Michel ALAVOINE, secrétaire académique du SE-UNSA académie de Reims

NOTRE PETITION


Sources : interview de Mme Pelletreau sur France Bleu le 1er février 2018

https://www.francebleu.fr/infos/education/la-premiere-ecole-de-la-fondation-esperance-banlieues-du-grand-est-s-installera-a-reims-1517476814

Articles de l’Union Reims :

http://www.lunion.fr/73748/article/2018-02-03/l-ecole-esperance-banlieues-besoin-de-mecenes-pour-ouvrir-en-septembre

www.lunion.fr/72471/article/2018-01-27/reims-une-ecole-pour-redonner-l-envie-d-apprendre