SECTION SE-Unsa de la MARNE - 15 BD DE LA PAIX - BP 30149 - 51055 REIMS CEDEX
Tél. 03 26 88 25 53 - Fax. 03 26 40 92 78 - Por. 06 14 25 31 19 - 51@se-unsa.org

 
Demande d’aide personnalisĂ©e en langue orale pour Nicolas Sarkozy ... !
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter
Dis-moi comment tu parles, je te dirai qui tu es…
Excédé par le style oral du Président, un député PS a interpellé le ministre de l’Éducation nationale dès le 16 février 2010, via une question écrite. Il s’y s’étonnait des « difficultés à pratiquer la langue française » que semble éprouver le chef de l’Etat et s’enquérait des « dispositions » que comptait prendre le ministre pour permettre à Nicolas Sarkozy « de s’exprimer au niveau de dignité et de correction qu’exige sa fonction ».
Tout le monde a bien évidemment à l’esprit le "casse-toi pauv’ con" qui lui échappa lors du salon de l’agriculture, mais parmi ses envolées lyriques, il en est d’autres....encore plus révélatrices, tant dans le fond que dans la forme, de la haute estime dans laquelle le président tient les études supérieures et la langue du pays qu’il dirige.

Ainsi, le 17 mars 2009, lors d’un discours devant des ouvriers d’Alstom, dans le Doubs, Nicolas Sarkozy avait déclaré à propos des études des élites : "On se demande c’est à quoi ça leur a servi toutes ces années".

Il a fallu 11 mois au ministre de l’Éducation nationale pour répondre au député dans une lettre où Luc Chatel tente de défendre le langage présidentiel.

Si le ministre juge d’abord qu’il y a "évidemment des questions plus importantes", il évoque un parler "clair et vrai", qui refuse le "style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques qui perdent l’auditeur et le citoyen". "Juger de son expression en puriste, c’est donc non seulement lui intenter un injuste procès, mais aussi ignorer son sens de la proximité", poursuit Luc Chatel.
Que ce soit le ministre de l’éducation nationale qui vienne ainsi excuser un langage trop souvent fautif me paraît particulièrement grave à plusieurs titres.
En tant qu’enseignant tout d’abord, j’ai toujours eu la faiblesse de croire que mon rôle consistait à élever le niveau intellectuel et langagier des élèves qui me sont confiés et non de m’abaisser au leur en employant un langage relâché. Si je suis le raisonnement du ministre de l’éducation nationale, je devrais donc maintenant faire cours en verlan et, pourquoi pas, corriger les devoirs de mes élèves en leur envoyant des textos sur leurs portables : « Kevin t’a 10 fôt a ta dik t fo fer + atension, »
En tant que citoyen ensuite, je trouve insultant qu’un président s’adresse à son peuple avec une vulgarité de langage qui laisse croire que le peuple ne peut comprendre un langage correct. Comme l’analyse le linguiste, Alain Bentolila : « Nicolas Sarkozy emprunte à l’autre le registre qu’il croit être le sien. »
Superbe mépris d’un élu envers le peuple qui l’a porté au pouvoir. Il est pourtant possible de parler de manière simple et compréhensible, donc non « amphigourique », mais sans massacrer la syntaxe, ni puiser dans un registre de langue familier et qui n’a même pas l’excuse de l’humour des dialogues à la Michel Audiard, voire malgré l’homonymie des personnages, de celui des « Récrés du p’tit Nicolas ».
Si Luc Chatel, ancien DRH de chez l’Oréal, me demandait pourquoi je trouve nécessaire que Nicolas Sarkozy s’adresse à moi, citoyen français, dans un langage qui respecte ma langue maternelle, j’aurais bien envie de lui répondre : « Parce que je le vaux bien ! »

 Philippe Garet
 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC