La cour de récréation pour l’enseignant c’est principalement un mot : surveillance. Elle doit être effective, vigilante et mobile. Nous vous proposons ici une autre approche, elle concerne l’organisation de cette cour de récré.

Omniprésence des garçons, relégation des filles : un constat largement partagé

Dans un article de Cécile Bouanchaud paru dans Le monde le 16 septembre 2018, Edith Maruéjouls, spécialiste de la géographie du genre, dresse le constat suivant : « L’organisation, très répandue, des cours avec un terrain de foot contribue grandement à cette ségrégation : les garçons occupent une place centrale, alors que les filles sont reléguées aux coins. Elles sont invisibilisées ; même si elles sont nombreuses, on ne les voit pas. Sur les dessins des enfants, les filles sont souvent représentées dans les toilettes, donc un endroit privé. »

En novembre 2018, Unicef France souligne également, dans son étude sur les inégalités de genre : « La cour de récréation reste un espace difficile à partager où les jeux des garçons sont le plus souvent priorisés. Les analyses spatiales le montrent : ils sont au centre, elles sont sur le côté. » et met ainsi en lumière ce phénomène trop souvent présent dans la cour de récréation.

Réflexions et expériences pour repenser la cour de récréation

Edith Maruéjouls était l'invitée le 16 septembre 2022 d'Une semaine en France sur France Inter (cliquer sur l'image ci-dessous pour écouter l'émission). L'occasion de repenser les espaces à l'école pour inclure tous les enfants.

 

A partir de ce constat, la revue Silence (cliquer sur l'image ci-dessus pour télécharger gratuitement ce numéro) développe diverses solutions mise en oeuvre pour réinvestir l’espace commun, avec par exemple une initiative intéressante et "écolo" comme « la boîte à jouer » proposée par l’association Jouer pour vivre. Un exemple de mise en place de ce dispositif dans l'école de Vitruve (Paris 20e) est accessible en cliquant sur l'image ci-dessous.

 

 

Des propositions de mise en oeuvre pédagogique

A l'école primaire, le court-métrage d'Eleonor Gilbert intitulé Espace peut constituer une bonne entrée en matière pour travailler cette question avec des élèves. (cliquer sur l'image ci-dessous pour accéder à la vidéo)

 

La DSDEN de l'Oise propose également un exemple de mis en oeuvre dans ce document intitulé Favoriser l'égalité filles-garçons dans la cour de récréation.

Pour continuer, une intervention d’Edith Maruéjouls peut être visionnée sur cette vidéo faite dans une classe de 5^ème dans un collège de Bordeaux où, accompagnée par leur enseignante de français, les élèves sont amenés à représenter les espaces où se trouvent les filles et les garçons pendant les récréations. Cette petite vidéo de moins de 6 minutes montre l’hégémonie des garçons sur le centre de la cour et la relégation des filles dans les endroits restants.

Pour aller + loin

Pour approfondir cette réflexion, France culture publiait, en septembre 2009 , un article intitulé « Du terrain de billes aux jeux mixtes : une histoire de la cour de récréation » qui se conclut par une petite définition de la cour de récréation : « Théâtre où se lient et délient les amitiés enfantines, où se racontent à l’abri de l’oreille du professeur les secrets, on apprend à la récréation ce que l’on n’enseigne pas en cours : les rapports humains. (…) ».

+ d'infos sur le livre d'Edith Maruéjouls en cliquant sur l'image ci-dessous.

Retrouvez l’ensemble de nos articles consacrés à l’égalité Femme/Homme ici.