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SE-UNSA 50


 Par SE-UNSA 50
 Le  jeudi 29 avril 2021

Dispositif relais : quand la DSDEN fait des économies sur le dos des plus précaires

 

Le rectorat avec la bénédiction de la DSDEN expurge le mouvement 1er degré des postes de coordonnateurs relais qui relèveront désormais du 2nd degré. Un tour de passe-passe sur le dos d’élèves précaires où l’économique supplante sans vergogne le pédagogique.

Le dispositif relais, c’est quoi ?

Les dispositifs relais sont des structures pédagogiques fonctionnant dans le cadre d’un partenariat entre Education nationale, collectivité territoriale et ministère de la justice (P.J.J.). Ces dispositifs permettent un accueil temporaire adapté à des collégiens en risque de décrochage et ont pour but de favoriser la poursuite du parcours de l’élève dans son collège d’origine. 

Que dit la circulaire ministérielle quant aux personnels en charge de ces dispositifs ?

« L'équipe pédagogique et éducative du dispositif relais est constituée de personnels qui auront fait acte de candidature sur des postes à profil dans le cadre de la procédure du mouvement intra-académique du second degré ou dans celle du mouvement du premier degré et dont les compétences seront validées par l'IA-Dasen. »

Ce qui change au cours du mouvement 2021 :

Les postes de coordonnateur relais ont disparu du mouvement 1er degré, il est impossible de postuler dessus pour des PE. Seuls les PLC le peuvent désormais, sans que cette « innovation » ait fait l’objet d’une quelconque concertation/information auprès des personnels concernés et/ou des organisations syndicales.

De quelles études dispose-t-on sur le sujet ?

La littérature sur le sujet est abondante mais datée. La Depp (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) a publié une note d’information en 2012 intitulée « Les pratiques éducatives et pédagogiques des enseignants auprès des élèves accueillis en dispositif relais l’année 2009-2010 » dont le message essentiel est ainsi résumé en introduction : « Les professeurs issus du premier degré modifient en général sensiblement leurs pratiques : en cherchant à s’adapter aux élèves en difficulté et à les mettre en situation de réflexion, ils permettent à ces derniers de modifier leur rapport au savoir et de réaliser des progrès durant leur séjour. Les professeurs du second degré gardent plutôt une pédagogie globalement traditionnelle et risquent, de ce fait, de mettre en œuvre des pratiques qui n’ont pas fonctionné sur ces élèves. »

Les postes en Ulis collège interdits aux PE en Seine-Maritime

Pourquoi les collègues du 2nd degré seraient moins qualifiés sur ces postes ?

Au-delà de l’étude de la Depp, déjà ancienne, les collègues du 2nd degré ne sont pas moins qualifiés pour ces postes. C’est la question de la formation à la prise en charge de la difficulté scolaire qui est en jeu. Si, traditionnellement, cette dimension est davantage travaillée dans la formation initiale des PE, le fait de candidater sur ce type de poste relève davantage d’un parcours professionnel individuel qui échappe aux déterminismes liés à la formation initiale PE/PLC.

Quels personnels travailleront in fine dans ces dispositifs ?

C’est là que le bât blesse. Au-delà du hiatus 1er/2nd degré, le glissement opéré par le rectorat et la DSDEN autorise un recours accru à des personnels contractuels pour prendre en charge ces dispositifs. C’est ce qu’il ressort des échanges de nos collègues du Se-Unsa 76 avec leur administration. Un département où l’Inspection académique déploie une politique guère rassurante puisque à l’instar des postes de coordonnateur classe relais, les postes en Ulis collège sont désormais interdits aux PE, réservés aux PLC/PLP mais non proposés dans leur mouvement de telle sorte que ce sont des contractuels qui seront désormais affectés sur ces postes !

L’avis du Se-Unsa 50

Pour le Se-Unsa 50, le recours exclusif aux PLC pour assurer la mission de coordonnateur de dispositif relais est contre-productif. Elle prive ces dispositifs de l’expérience et de l’expertise des collègues PE sans que la circulaire ministérielle ne l’y contraigne explicitement, sans que les études sur la question ne l’y incitent. Les choix opérés en Seine-Maritime laissent augurer des lendemains qui déchantent où le recours aux PLC/PLP au sein des classes relais voire des Ulis collèges ne serait qu’une basse manœuvre pour assure la prise en charge de la grande difficulté scolaire par des personnels contractuels peu ou mal formés. Le Se-Unsa 50 s’insurge contre cette externalisation dissimulée et écrit à la Dasen pour lui faire part de son opposition à cette régression. (lire courrier en pj).