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SE-UNSA 50


 Par SE-UNSA 50
 Le  mardi 16 février 2021

CDEN : "Si vous trouvez que l’Education coûte cher, essayez l’ignorance".

 

Quel avenir pour les écoles rurales dans la Manche ?

Vendredi 12 février se tenait le CDEN, haute instance de l’Education, durant laquelle les ouvertures / fermetures sont actées pour le 1er et le 2nd degré.

 

A l’aube de ce CDEN, l’UNSA Education déplorait déjà que les élèves les plus fragilisés soient directement impactés par les mesures décidées à l’issue de cette instance par l’Inspection Académique.

Beaucoup d’éléments nous interpellent et nous interrogent. D’après la DASEN, la perte des postes s’explique par la baisse du nombre d’élèves (-670). Pourquoi perdons-nous 7 ETP (équivalent temps pleins) dans la Manche alors que le Calvados, qui subit une perte de 1018 élèves, soit 1,9% d’élèves en moins, se voit augmenter son nombre d’ETP dans le premier degré de 7 ! Ceci dit sans parler de l’Eure, qui ne perd aucun ETP, avec une baisse de 2,6% de ses élèves -soit 1490 élèves en moins à la rentrée prochaine. La Seine Maritime, quant à elle, perd 1% de ses élèves, soit 1077 et voit son nombre d’ETP premier degré augmenter de 33.

Département

Effectifs élèves 1er degré

Evolution des postes

Calvados

-1 018 (-1,9%)

+ 7

Manche

-670 (-2%)

-7

Orne

-546 (-3%)

-8

Eure

-1 490 (-2,6%)

0

Seine Maritime

-1 077 (-1%)

+33

 

Pourquoi les élèves doivent-ils payer la réunification Haute-Basse Normandie ? Il est clair, au regard des chiffres donnés en CTA (Comité Technique Académique, instance durant laquelle la répartition des postes au niveau académique est établie), que la Basse Normandie est le parent pauvre de toute cette dotation !

Nous pourrions mettre ces éléments au regard des zones de revitalisation rurale (zones reconnues comme fragiles sur le plan socio-économique en 2018). Or, on peut clairement observer que la Manche et l’Orne sont des départements majoritairement ruraux. Et pourtant, une nouvelle fois, la ruralité est la plus défavorisée. La perte de postes pour ces deux départements est conséquente.

 

Malheureusement, l’idée que la ruralité subit davantage la carte scolaire s’est confirmée lors du CDEN.

L'UNSA Education a interpellé à plusieurs reprises la DASEN pour comprendre l’avenir de l’école de Besneville, qui subit une fermeture, devenant ainsi classe unique. La DASEN n’a jamais souhaité nous répondre. En revanche, la fermeture de Céaux-Courtils-Pontaubault a été annulée sous prétexte que la collègue serait seule sur le site et qu’une ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) serait licenciée. Même si nous nous félicitons de l’annulation de la fermeture d’une classe du RPI du sud Manche, nous ne comprenons pas pourquoi cet argument d’un collègue isolé n’a pas été valable pour Besneville. De plus, deux écoles deviennent des écoles à 2 classes : Quinéville et Virandeville. L’avenir de ces deux écoles nous inquiète.

Ces fermetures ont du mal à passer, auprès des collègues, des organisations syndicales, des représentants de parents mais également auprès des représentants de communes. Ces derniers ont fait remarquer, autant que les organisations syndicales, les différences effarantes sur les effectifs prévus dans certaines écoles. Ils ont pointé du doigt l’absence de communication entre l’Education Nationale et les mairies, en prenant pour exemple qu’ils découvraient les fermetures prévues dans la presse, la veille du CDEN. Les représentants des mairies du département ont demandé à ce que soit mis en place un moment d’échange entre la DSDEN et eux, afin de préparer en amont, ces prévisions de fermeture. L'UNSA Education s’associe à cette demande, espère que les enseignants seront tout autant impliqués dans ces échanges et attend la mise en place de ces groupes de travail.

 

Quelle politique par rapport à la crise sanitaire ?

L'UNSA Education, les différentes organisations syndicales et les représentants des usagers ne comprennent pas les décisions prises par la Direction Académique en cette période de pandémie. Le Ministère de l’Education Nationale ne cesse d’utiliser comme argument, la baisse du niveau des élèves dû au confinement de l’année 2020. Comment peuvent-ils argumenter, l’année suivante, la fermeture de plus de 40 classes, surchargeant les classes, instaurant des double/triple/quadruple niveaux ? N’est-on pas face à un déni profond de l’impact de la crise sanitaire sur les élèves ? Ne met-on pas, une fois de plus, les élèves en difficulté dans des conditions non favorables pour apprendre ?

 

Le second degré, le grand absent de ce CDEN.

Outre les fermetures et ouvertures pour le premier degré, ce comité départemental de l’Education Nationale devait évoquer les prévisions pour la rentrée prochaine dans le second degré.

Seules vingt minutes ont été consacrées à des échanges à ce sujet. Les organisations syndicales ont déploré ce manque d’échange et ont demandé la mise en place d’un autre CDEN. Ce CDEN devrait avoir lieu dans les semaines à venir.
L’hémorragie des postes dans le second degré se fait sentir : l'équivalent de 35 postes pour le département, ou encore 30 postes si on intègre les heures supplémentaires, en augmentation donc qui pèseront sur la charge de travail des collègues. La concurrence du privé face aux collèges publics est désormais bien présente. Les plus petits collèges sont mis dans l’impossibilité de travailler avec des moyens suffisants ; les postes partagés et les blocs d'heures se multiplient, dégradant les conditions d'exercice des métiers. Face à toutes ces évolutions négatives, les membres du CDEN se voient contraints de réclamer des heures de discussions supplémentaires afin de ne pas voir la même saignée que dans le premier degré. Pour le moment, la DASEN s’en tient à la ligne de suppression et d’austérité voulue par le gouvernement. Gouvernement qui ne cesse de clamer la haute importance de l’enseignement.

 

 

Le SE UNSA / Unsa Education s’est associé aux autres organisations syndicales pour demander l’annulation de ces fermetures de postes. Nous nous sommes associés à la manifestation qui a eu lieu à 15h mercredi 17 février devant la DSDEN / Préfecture de Saint-Lô. Nous avons rencontré le préfet à l’issue de cette manifestation.