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SE-UNSA 50


 Par SE-UNSA 50
 Le  jeudi 28 janvier 2021

Une gestion des personnels inepte et dangereuse

 

Que faire lorsque 3 enseignants d’une école sont absents ? A priori, ce n’est pas le genre de questions que l’on travaille à l’IH2EF. Et pourtant, il semblerait qu’un cycle spécial à destination de notre DSDEN puisse être ouvert au sein de cette institution. Car combien de remplaçants différents ont été missionnés dans cette école ?

Pas 1, pas 2, pas 3, pas 4, pas 5, pas 6, pas 7, pas 8, pas 9, pas 10, pas 11, pas 12, pas 13, pas 14, pas 15 mais 16 ! (et encore il est possible que le nombre ait augmenté depuis l’écriture de cet article). 16 remplaçants successifs envoyés pour effectuer chacun à leur tour une journée de remplacement (ou un peu plus). Parmi eux, 3 ont été depuis testés positifs au Covid.

Et, une fois passés par Jean Zay, ces remplaçants retournaient sur un remplacement long ou dans leur école de rattachement sans précaution particulière. Si la DSDEN aura beau jeu de préciser que les premiers personnels contaminés n’étaient plus à l’école, le taux de contamination élevé des personnels passés par cette école (près de 20%) pose question. Le fait que des élèves aient continué à être progressivement contaminés nous interroge sur les risques réellement encourus par nos collègues. Ils devraient normalement interroger aussi la DSDEN.

En matière de remplacement, même si le SRH rédige chaque année une « note relative aux missions et obligations des titulaires remplaçants », il y a aussi des textes ministériels .

La circulaire ministérielle n° 2017-050 du 15-3-2017 consacrée à l’amélioration du dispositif de remplacement dont l’introduction est rédigée en ces termes : « L'exigence du remplacement est donc très forte s'agissant de l'École (…) Dans ce cadre, trois impératifs s'imposent pour être plus efficace et plus réactif : mieux s'organiser ; mieux gérer ; mieux informer. (…) dans le cadre de la programmation des absences prévisibles, le calendrier des formations proposées au sein du plan annuel de formation doit être établi notamment en tenant compte des constats de saisonnalité des absences sur une année scolaire. (…) » En annexe 2, elle précise « L'attention portée à la situation des titulaires remplaçants est primordiale. Pour l'exercice de leurs missions de remplacement, il convient de porter à leur connaissance l'ensemble des informations nécessaires à l'accomplissement de leur mission selon le canal le plus approprié. »

Entre un maintien de formations qui réduit le nombre de remplaçants disponibles, une politique de réduction drastique des postes de brigades (- 20 postes l’an passé), une information en amont et un suivi en aval défaillants, on peut s’interroger sur le respect des principes énoncés dans la circulaire ministérielle de 2017.

Enfin, ce n’est pas faute d’avoir alerté la DSDEN sur la question lors de l’audience intersyndicale du 1er octobre. A cette époque, le secrétaire général de la DSDEN, Dasen par intérim, nous assurait qu’avec 169 remplaçants, soit plus de 10% des collègues en classe, la Manche disposait « d’une bonne capacité de remplacement. »

Au regard de ces éléments, la DSDEN doit entendre la nécessité de recréer des postes de remplaçants puisque le vivier s’avère insuffisant en période de crise. Elle doit conserver dans les bassins des brigades mobilisables en pareille circonstance. Elle doit assurer le suivi de ses agents, communiquer avec eux en amont et en aval de leur passage dans une école où des cas de Covid ont été recensés, activer une cellule d'écoute à l'égard des personnels (et des parents d'élèves).