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SE-UNSA 50


 Par SE-UNSA 50
 Le  jeudi 7 janvier 2021

Rythmes à Cherbourg : pour le SE-UNSA, le report n’est pas la bonne décision

 

« Pour le Se-Unsa, la crise du Covid impacte sérieusement nos fonctionnements, elle n’empêche pas la démocratie. »

Après l’annonce du report de la consultation sur les rythmes scolaires au 2e semestre 2021, le Se-Unsa de la Manche tire la sonnette d’alarme.

L’annonce dans les colonnes de la presse du report de la consultation sur les rythmes scolaires à Cherbourg-en-Cotentin (CEC) suscite un fort émoi au sein de la communauté éducative.

Depuis la mise en œuvre de la semaine de 4,5 jours, le Se-Unsa 50 a toujours agi en interlocuteur exigeant et constructif pour construire la réussite de cette réforme. Six ans après le décret Peillon (7 pour les communes dérogatoires), le contentieux initial autour des emplois du temps et des activités périscolaires s’est mué en une défiance totale de la part des enseignants (rejoints en cela par une part non négligeable des parents d’élèves).

Au travers d’enquêtes de terrain et de rencontres avec les élu.e.s, le Se-Unsa 50, en syndicat réformiste, a porté une exigence d’amélioration de cette réforme qui a pu se traduire par des réussites (suppression des TAP en maternelle à Cherbourg-Octeville après constat de la surcharge induite pour les élèves) mais aussi des échecs (évolution marginale des emplois du temps, progrès infimes sur la co-éducation).

Le fossé entre la mairie de Cherbourg-Octeville (représentée successivement pour les affaires scolaires par M. Jouanne, Mme Thieulent) et CEC (représentée parfois par M. Fagnen ou M. Hébert) et les enseignants n’a cessé de croître. En cause ? Des consultations à sens unique interrogeant seulement les parents sur la qualité des TAP et non sur le clivage 4 jours/4,5 jours – consultations factices puisque, comme en 2017-2018, la ville avait déjà fait part de son souhait de conserver la semaine de 4,5 jours. En cause aussi le peu de considération accordé aux enseignants, fonctionnaires d’Etat dépendant des décisions municipales quant à leurs horaires journaliers de travail. Dans cette situation inhabituelle, une exigence de dialogue aurait dû être le minimum. C’est malheureusement l’inverse qui est advenu.

Pour le Se-Unsa 50, le report annoncé de la consultation n’est pas une bonne décision. Il ne vient qu’alimenter un peu plus la décrédibilisation de la parole politique. Il est à l’opposé des engagements électoraux du programme porté par Passion commune, liste menée par M. Arrivé. Il y est question d’une consultation « avec engagement de la municipalité de mettre en œuvre le choix qui sortira des urnes dès la rentrée 2021 ». A cette époque, il n’était pas question « d’un vrai débat, bien organisé, qui permette à chacun de se faire une idée sur le sujet et de choisir en connaissance de cause ». Etrangement, c’est la nécessité de ce débat qui implique le report de cette consultation. Autre engagement de l’équipe municipale : « la co-construction comme mode de gouvernance » avec mises en place de « plateformes participatives » et « constitution de groupes d’habitants et de personnes qualifiées. »

Le succès mitigé du débat autour du PESL (seulement 1500 participants en 18 mois de débat) aurait dû inviter l’équipe municipale à davantage d’humilité. La crise du Covid a permis l’émergence de plateformes virtuelles où chacun, dans son entreprise, dans sa collectivité, apprend à échanger. Au sein de nos écoles, le conseil d’école qui réunit représentants de parents d’élèves, élus et enseignants est l’exemple type de ce que peuvent être ces « groupes d’habitants et de personnes qualifiées ». Le décret Blanquer de 2017 ne s’y trompe d’ailleurs pas puisqu’il soumet les modifications d’organisation du temps scolaire à l’initiative conjointe des mairies et des conseils d’école. Pour le Se-Unsa 50, la crise du Covid impacte sérieusement nos fonctionnements, elle n’empêche pas la démocratie."

 

 

Camille Mochon

Secrétaire départementale du Se-Unsa de la Manche