Retour à l'article normal

SE-UNSA 50


 Par SE-UNSA 50
 Le  jeudi 3 décembre 2020

Un manque d’AESH...

 

« Dans la Manche, 80 élèves handicapés attendent toujours leur accompagnant », France Bleu, le 1er octobre 2020

« Manche : encore trop d'enfants en attente d'accompagnants d'élèves en situation de handicap », La Presse de la Manche, le 9 octobre 2020.

« Handicap : dans la Manche, « il manque environ 150 accompagnants scolaires » », Ouest France, le 20 octobre 2020.

Les chiffres ne sont pas toujours les mêmes, mais le constat est là, nos élèves manquent d'AESH ! Il est très difficile d'obtenir des chiffres sur le besoin réel mais, selon François Chenal, conseiller technique sur l'école inclusive pour la rectrice, entre 50 et 70 enfants sont toujours en attente de leur AESH à la mi-octobre. Ce chiffre ne prend bien sûr pas en compte le nombre d'AESH qui ont été mutualisés, permettant ainsi à certains élèves d'obtenir cette aide si précieuse  au détriment d'autres enfants.

Certains diront que cela permet une autonomisation des élèves... peut-être est-ce vrai, mais était-ce réellement le projet de départ ? Comment justifier que certains enfants qui devraient avoir un AESH à temps plein, se trouvent certaines heures seuls, pour permettre à un de leur camarade de bénéficier lui aussi de l'accompagnement auquel il a droit ? Les notifications MDA garantissent un nombre d'heures à l'enfant, l’Éducation Nationale s'arrange.

Prenons un exemple très médiatisé, celui de Tony. Cet enfant a obtenu un AESH après que ses parents se soient battus pour se faire entendre. Bravo à eux, ils ont réussi, leur fils a obtenu ce à quoi il avait droit. Mais au final ce sont deux autres enfants de l'école ainsi que des élèves du collège voisin qui ont perdus des heures. C'est finalement à celui qui se plaindra le plus fort ! Voilà ce que l'on peut répondre aux parents qui cherchent comment faire valoir les droits de leur enfant, aux enseignants qui veulent aider leur élève. Reste à voir comment fera l'administration si tout le monde frappe aussi fort ! Le casse-tête que doivent gérer les coordonnateurs PIAL n'est pas résolu !

Pour le Se-Unsa l’État doit garantir le droit à compensation et permettre la mise en œuvre rapide des décisions de la commission des droits et de l’autonomie (CDA) par l’attribution des moyens financiers et humains nécessaires (pédagogiques, éducatifs, thérapeutiques, rééducatifs, aides techniques et humaines) et assurer l’équité de traitement sur l’ensemble du territoire. Bien évidemment, la Manche est loin du compte.

Et dans tout ça, jamais ne sont évoquées les conditions de travail des AESH.  Mal payés, peu formés il leur faut rapidement s'adapter à un nouvel enfant, un nouvel handicap, une nouvelle classe et de nouvelles façons de travailler...

Là encore le Se-UNSA réclame une formation diplômante pour ces personnels, ce qui pourra engendrer une revalorisation de ce métier. D'ailleurs les syndicats ont adressée le 19 novembre un courrier commun au ministre (ici) après ses annonces sur les mesures de revalorisation prévues pour 2021 et dont les AESH sont totalement oubliés.

Que ce soit pour les enfants ou leur accompagnant il y a un manque !