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SE-UNSA 50


 Par SE-UNSA 50
 Le  mardi 7 avril 2020

CTSD : chronique d’un fiasco annoncé

 

Acte I : décembre 2019. La dotation des moyens budgétaires pour la rentrée 2020 est annoncée.

Pour le 2nd degré, malgré une hausse démographique, les moyens sont en baisse. Dans le 1er degré, la dotation est notoirement trop faible pour mettre en branle les choix du ministre que ce soit en matière de dédoublement Rep/Rep+ comme sur l’école inclusive (manque de Rased et de PsyEN EDA).

Le Se-Unsa souligne par ailleurs que les tensions dans le domaine du remplacement (formation continue, remplacements de courte durée, remplacements longs, difficultés à assurer les journées de décharge des directeurs d’une à trois classes) sont massives.

Les 440 ETP supplémentaires accordés au 1er degré, malgré une baisse démographique, sont loin du compte.

En Normandie, le ministère prévoit alors 43 suppressions de postes sur le périmètre bas-normand et 9 suppressions de postes sur le périmètre haut-normand.

Acte II : CTA du 27 janvier 2020. Une répartition académique très déséquilibrée.

2184 élèves en moins côté bas-normand, 1924 en moins côté haut-normand. Un déficit d’élèves plutôt équilibré mais qui va se traduire par des choix rectoraux profondément injustes. En effet, les 52 retraits de postes se concentrent uniquement sur le périmètre bas-normand :

  • + 6 postes en Seine-Maritime,
  • - 6 postes dans l’Eure
  • bilan nul en Haute-Normandie
  • - 16 postes dans le Calvados,
  • - 26 postes dans l’Orne !!!,
  • - 10 postes dans la Manche
  • avec – 52 postes, le périmètre bas-normand concentre à lui seul l’ensemble des suppressions de postes prévues sur les deux régions normandes.

Dans sa déclaration préliminaire, l’Unsa Education avertit que « la défiance des personnels atteint aujourd’hui des sommets (…) Quant au premier degré de l’ex-Basse-Normandie, les choix opérés laissent perplexes. Le Ministère avait décidé d’un retrait de 43 ETP dans ce qui était encore l’Académie de Caen. Votre répartition, Madame la rectrice la transforme en une perte de 52 ETP. C’est un peu la double peine pour le périmètre bas-normand. C’est d’autant plus difficile à accepter que le gros de l’addition est payé par le département de l’Orne, pour lequel on s’efforçait jusque-là de prendre en compte le caractère rural. Si la démarche visait à nourrir l’opposition à la fusion, c’est une réussite. »

Acte III : CTSD du 26 mars. Une carte scolaire catastrophique

La Dasen de la Manche annonce un projet de carte scolaire catastrophique avec pas moins de 47 suppressions de postes, 3 suppressions de postes de brigade et la confirmation de la suppression de tous les postes de PMQC (11 équivalents Temps plein). Côté ouverture, 22 classes ouvriraient, + 10 mi-temps PIAL et l’équivalent de deux postes en ASH.

Alors que ce CTSD se déroule dans des circonstances très particulières de Covid-19 où les collègues sont particulièrement investis dans la continuité pédagogique, alors que ce CTSD se déroule en visio-conférence, modalité technique inédite qui imposerait un temps soit peu le sens de la mesure, le message adressé par la Dasen ne fait qu’ajouter de la défiance à la défiance.

Acte IV : JT TF1 du 27 mars. Des paroles mais pas d'actes.

Le 27 mars, le ministre Blanquer, toujours plus soucieux de communication médiatique que de communication interne, désavoue toutes les DSDEN de France ayant procédé à leur CTSD en indiquant suspendre les fermetures dans les écoles rurales à l’accord des maires et vouloir reconsidérer l’équilibre des ouvertures-fermetures en milieu urbain. Le Se-Unsa et l'Unsa-Education s'interrogent sur les moyens mis à disposition pour mettre en musique cette énième orientation ministérielle (lire l'article) : "Pour l’UNSA Éducation il est nécessaire que ces annonces s’accompagnent de moyens supplémentaires pour répondre à la situation exceptionnelle. Si ce n’était pas le cas, des menaces fortes pèseraient sur les postes de remplaçants, de RASED, ou encore de formateurs ou d’animateurs (informatique, langues,…). Car à moyens constants, ce sont les postes  sans classe qui seront réduits."

Acte V : 6 avril 2020. Un fiasco en ligne de mire

Annonce de 65 ETP supplémentaires pour l'académie de Normandie auxquels il faut ôter les 52 postes supprimés à l'origine, soit 13 postes en plus à se partager entre 5 départements. Dans le Calvados et dans l'Orne, les documents préparatoires laissent présager de nombreuses fermetures de postes de brigade, l'abandon des dédoublements en GS, le report des décharges PIAL, la fermeture de postes d'un Rased déjà affaibli (lire l'interpellation du ministre par le collectif Rased).

Le message adressé à l'ensemble des personnels est fortement délétère dans le contexte de crise que nous traversons. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il y a fort à parier que la Manche soit traitée à la même enseigne que nos voisins du 14 et du 61. Le Se-Unsa 50 dénonce d'ores et déjà toute tentative de suppressions de postes sans classe, processus qui n'aboutirait qu'à plonger les collègues dans une situation de travail inextricable. Le Se-Unsa siègera au cours des CTSD et CDEN du 10 avril prochain et fera entendre ses revendications.