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SE-UNSA 50


 Par SE-UNSA 50
 Le  mercredi 18 janvier 2017

CTSD 2nd degré du 18/1/17 : Compte rendu

 

    L'IA-DASEN a présenté ce jeudi 18 janvier aux délégués du personnel les éléments statistiques et politiques de préparation de la rentrée 2017 dans les collèges.
    Les effectifs poursuivent leur baisse : il est prévu moins 239 élèves dont 232 en collège général , 6 en SEGPA et 1 en ULIS, soit une baisse de 1,4 % ; le total prévu est de 16575 collégiens « général », 543 SEGPA et 235 ULIS, sur 680 divisions dans nos 53 collèges. Poursuivant la tendance, c'est le Bassin nord-Manche qui recule le plus (-2,2%), tandis que le sud est en quasi-équilibre ; on a aussi onze collèges qui perdraient plus de 5% de leurs effectifs, alors que seulement quatre gagneraient plus de 5%.

Une baisse des effectifs... et des dotations
    Comme l'an passé, la dotation est établie selon trois critères. Le premier est la dotation réglementaire, le deuxième un forfait « social » indexé sur le taux de familles défavorisées et d'élèves boursiers, le troisième sur la taille des établissements. Par ailleurs, les seuils limites par classe sont maintenus : 28 en 6ème et sinon 30 , sauf si le collège possède une ULIS (on passe alors respectivement à 27 et 29), et 24 en REP, l'éducation prioritaire. Ces moyens sont donnés en deux temps : février pour la dotation de base (avec prévisions d'effectifs arrêtés par l'Inspection), et juin pour les ajustements (effectifs affinés, projets...).
    La dotation est également en baisse : un équivalent de 15,5 postes sera retiré. La proportion d'heures supplémentaires (HSA) augmente légèrement (7,5 % du total de base), ce qui donne en moyenne 1,4 heure par titulaire... Pour les SEGPA la dotation augmente également, de 21 heures soit un équivalent temps plein environ. Comparé à la baisse des effectifs, cela induit une légère amélioration des moyens en heures par élève (le H/E), qui s'établirait à 1,346, tandis que le nombre d'élèves par division (le E/D) remonterait un peu par rapport au constat de rentrée 2016 (24,4 contre 24,0).

    Si l'on ne peut nier la décroissance démographique (qui impacte moins le privé, d'ailleurs...) et la petite taille de nos collèges (313 élèves de général en moyenne), nous ne pouvons que regretter la persistance des « effets de seuil » , les postes partagés et les blocs provisoires qui deviennent le lot commun dans certaines disciplines, ainsi que le recours parfois excessif aux HSA : tout cela manque de flexibilité !

    La mise en place de la réforme aurait pourtant nécessité plus de présence stable dans l'établissement et moins sur la route... Par ailleurs la dotation en indemnités de type IMP augmente un peu, notamment pour les coordinateurs réseau informatique. Le DASEN a annoncé le développement de moyens par le conseil départemental à la rentrée 2018 pour la maintenance, en semblant minimiser le rôle déterminant de ces coordinateurs pour tous les petits tracas du quotidien. Une tâche de formation des collègues serait certes plus valorisante, mais on se demande comment fonctionneraient ces réseaux sans l'intervention, qui frise parfois le dévouement, de ces coordinateurs ! Une plate-forme de dépannage pourrait-elle être aussi efficace ? On peut en douter !

Des ULIS et des bilangues
    Autre réseau, celui des collèges, qui évolue, avec d'abord l'ouverture de deux nouvelles ULIS, l'une dans le sud-Manche l'autre dans le centre du département, et dont l'emplacement est encore à l'étude (Saint-Lô Pasteur ? Saint-Hilaire-du-Harcouët?). Voilà qui va faciliter localement l'inclusion d'élèves; mais globalement les problèmes de moyens et de formation demeurent pour favoriser ce processus, nécessaire et très bénéfique pour nos élèves de l'enseignement spécialisé .
    Autre nouvelle importante : le DASEN « envisage de réouvrir des [classes]bilangues dans le département », à hauteur d'une « petite quinzaine », avec un privilège donné à l'allemand. Donc en plus des six actuelles (dont deux en ''visio''), cela signifie neuf classes potentielles. Les critères seraient d'abord le taux de familles défavorisées , puis trois autres : la présence d'une initiation à l'allemand dans le secteur du collège en cycle 3, la taille importante de l'établissement, et un passé de classe bilangue. On peut subodorer que l'IA voudra aussi contrecarrer la concurrence du privé, qui a gagné des élèves sur ce point...

Cherbourg-en-Cotentin : Fusion pédagogique de Bucaille et Charcot ?
    De même est annoncé un projet de fusion entre les collèges de Charcot et La Bucaille à Cherbourg. La présence de deux établissements privés à proximité a pénalisé ces deux collèges , en plus de la démographie : en cinq ans l'un a perdu 32% de ses effectifs, l'autre 44% ! Un unique principal gère déjà les deux sites, et une fusion administrative est prévue pour la rentrée 2017, mais le Conseil Départemental doit encore en délibérer. Pour autant cette rentrée se fera avec les moyens alloués à chacun des deux collèges, d'où une souplesse certaine.

Cependant, au vu de l'environnement et de divers autres points (dispenses nombreuses, départ quasi inéluctable de la CUC pour les collègues si mesure de carte scolaire, taille des locaux, futurs emplois du temps acrobatiques...), il nous a paru indispensable que les personnels puissent s'exprimer en premier, ne serait-ce qu'après la visite du DASEN demain (jeudi 19/1). C'est pourquoi, dans l'état actuel des choses et dans l'expectative, nous avons refusé de voter sur le projet présenté par l'IA.