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SE-UNSA 50


 Par SE-UNSA 50
 Le  jeudi 28 janvier 2016

CTSD 2nd degré du 22 janvier : la réforme en chauffe

 

Ce CTSD promettait d'être animé par une réforme du collège dans tous les esprits, et il a commencé par plusieurs déclarations liminaires où nos collègues des autres syndicats ont réaffirmé leur opposition à cette réforme.

Un constat s'impose à tous : la baisse des effectifs. Moins 300 élèves à la rentrée 2015 (17916) et une prévision à encore moins 266 pour septembre 2016 (17650) dans le ''général'', alors qu'on prévoit la stabilité en SEGPA et plus 12 en ULIS ; cela représente 3800 élèves en moins depuis 2000, soit un élève sur six … Et nos voisins du 14 et du 61 subissent la même chose.

Problème : cela, et les promesses liées à la mise en place de la réforme, justifie-t-il 403 heures-postes et donc 22,5 postes en moins ? Car la dotation horaire globale (DHG) des collèges est établie suivant la même formule qu'auparavant : le minimum lié à la structure, puis un forfait ''social'' tenant compte de la population et un forfait ''taille du collège'', avec un petit changement : ces derniers sont fixéx par des règles académiques et non plus manchoises. En complément, les dotations ULIS et dispositifs relais s'ajoutent, ainsi que des ajustements spécifiques à certaines disciplines (ex. l'UNSS en EPS).

Cette année (et provisoirement!), la dotation doit également maintenir le H/E (heures par élève) de chaque établissement. Le seuil d'ouverture-fermeture est fixé à 24 élèves par division en prioritaire (REP ou REP+), et à 28 élèves en 6ème et 30 sinon pour les autres collèges ; ce seuil passe à 27 et 29 pour ceux qui comportent une ULIS. La moyenne par division (une donnée bien théorique…) passerait à 24,6 élèves, rejoignant le taux de 2007. A noter un changement du réseau des SEGPA : la section de Marigny est censée fermer, et ses 20 élèves (et les moyens attachés) reportés sur Prévert Coutances et Pasteur Saint-Lô.

L'enseignement adapté subit queqlues ''rabotages'' : les 6 heures manchoises de dotation associées aux ULIS pour l'inclusion disparaissent ; ne restent donc partout dans l'académie que les 21 heures de base. En SEGPA, les classes à deux niveaux (notamment 6e-5e) voient leur nombre croître, et la réforme ne prévoit pas de dotation de 2,75 heures par division comme en général…

Sur ce sujet a été abordé le sort de l'allemand, peu enviable dans notre académie… Le DASEN reconnaît ce contexte et annonce la mise en place d'une « découverte culturelle » de l'allemand et de l'Allemagne dès le cycle 3. On connaît la difficulté actuelle de trouver des intervenants compétents en primaire (il y aurait une ''mise en place de formations'' pour les PE) : ce serait donc « peut-être dans certains cas » avec des PLC, voire sur des heures d'histoire-géographie, en accompagnement personnalisé (AP). Le projet est de l'aveu même du DASEN pas encore formalisé. Le seuil d'ouverture d'une section allemand serait de 15 élèves, et sous un effectif de 10 serait choisie l'option de la visio-conférence ! Mais en tout cas l'Inspection a le souci « d'améliorer l'enseignement de l'allemand'' : on attend de voir…

Quant aux classes bilangues, si pas d'allemand en primaire, pas de maintien ! Mais si cette langue se développe en primaire, il serait « possible » de revoir cela. Les sections européennes disparaissent complètement, et l'autorité (manchoise comme académique) s'est engagée à prendre garde aux détournements de la loi et aux jeux de mots dont l'enseignement privé a déjà fait preuve par le passé. Le DASEN souligne aussi des inquiétudes pour les postes de technologie : entre les suppressions des décharges ''réseau'', la fin des DP3 et la baisse liée à la 6ème, on peut en effet s'inquiéter...

Autre souci, la pause méridienne et les rythmes. Le DASEN a déclaré avoir contacté le Conseil Départemental au sujet des transports, car tant l'obligation d'une heure trente d'arrêt le midi que celle des 26 heures de cours vont influencer les futurs horaires dans nos collèges. Et on ne parle pas des soucis de gestion des la Vie Scolaire...

L'important est donc, dans ce climat morose de baisse des effectifs et des moyens, de permettre à la réforme de s'installer dans les meilleures conditions possibles : avec les stages qui battent leur plein, beaucoup de collègues mécontents (mais sont-ils toujours bien informés ?) et des parents qui vont attendre au tournant, le chantier est considérable et loin d'être achevé.