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Formation continue : l’impasse
Article publié le jeudi 23 septembre 2021.
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Le constat est sans appel. La formation continue "à l'ancienne" ne répond en rien aux attentes des enseignants. C'est la conclusion du rapport Talis de 2018 : "trop ponctuelle", "sans prolongements explicites dans le temps", "trop théorique", "trop éloignée des classes", "inadaptée au travail de classe comme au travail d'équipe".

Le constat est sans appel mais l'Education nationale s'appuie sur ces analyses pour justifier la mise en oeuvre des plans maths/français au niveau national (cf. Guide pour le plan français à destination des pilotes (sic) et référents en académie).

Alors que les plans maths/français se généralisent, plusieurs éléments sont de nature à nous interroger. En premier lieu, c'est la question du choix. Choix des écoles devant suivre ces plans à discrétion des IEN (sans que les écoles n'aient leur mot à dire). Choix des collègues ensuite. Si au printemps 2020, le guide pour la mise en place du plan Français stipulait que "tous les professeurs bénéficieront tous les six ans d’une formation intensive sur l’enseignement du français de dix demi-journées (5 jours) étalées sur une année scolaire", les constats de terrain sont tout autres puisque plusieurs personnels en sont d'emblée exclus.

On peut citer les remplaçants - personnels pour lesquels l'absence de formation dédiée aux remplacements courts/longs, aux remplacements en ASH est flagrante - mais aussi les personnels n'étant pas devant élèves ainsi que les PES. Au-delà, ce dispositif de formation ne prend pas en compte le fait que les collègues mutent et qu'ils peuvent arriver dans une école où le plan a eu lieu l'année précédant leur arrivée dans l'école.

Sur toutes ces questions, il ne faut pas attendre une quelconque conscientisation de la DSDEN (la conscientisation, c'est pour les apprenants, c'est bien connu) puisque CDFC après CDFC (Conseil départemental de la formation continue), nous assistons médusés à un numéro d'autocongratulation injustifié mais - soyons bienveillants - bien rôdé.

Une volonté claire de dire aux professeurs ce qu’ils doivent exécuter

Au-delà de la mise en oeuvre matérielle, il y a aussi la question - tout aussi épineuse - des contenus de formation. Au printemps 2020, le café pédagogique compilait plusieurs témoignages de CPC (Conseillers pédagogiques de circonscription). Extraits : "

En France, la « constellation Â» fait dĂ©jĂ  rĂ©agir des CPC qui dĂ©noncent « un flicage des collègues Â». Chaque annĂ©e 20% des PE vont devoir sur dĂ©cision du Dasen recevoir ainsi dans leur classe obligatoirement  un CPC et des collègues. (...) La bibliographie du Guide du plan français, qui va servir Ă  la formation des CPC rĂ©fĂ©rents, s’appuie presque exclusivement sur les instructions officielles et les innombrables guides imaginĂ©s par le ministère et son conseil scientifique. « Il y a clairement la volontĂ© de dire aux professeurs ce qu’ils doivent exĂ©cuter et non de les aider Ă  construire Â», nous dit une CPC qui souligne que c’est une première."

Un sentiment liminaire que ne contredit pas l'ANCP (association nationale des conseillers pédagogiques) qui a recueilli au cours de son enquête sur les conditions de travail des CPC en 2020 des témoignages édifiants : "

Le confinement n'a fait que confirmer ce ressenti : aucune communication claire ni quelque reconnaissance que ce soit de la part de nos dirigeants. DASEN aux abonnés absents tout comme le recteur... Un pilotage vertical de la part du ministère sans aucune anticipation ni prise en compte des réalités de terrain.

De moins en moins de formation en arts visuels, de plus en plus de travail de généraliste

CPC : la formation sacrifiée sur l'autel de la gestion administrative

Toujours plus de missions, toujours faire plus avec toujours moins... Déplacements kilométriques non remboursés. Matériel personnel. Très peu de dotation pour fonctionner correctement

Certaines tâches administratives ne correspondent ni aux missions, ni aux fonctions dites pédagogiques.

Depuis le COVID, des liens se sont créés avec les enseignants. Par contre, les missions durant la période étaient purement administratives (tableau excel des enseignants présents, en distanciel, abs, des enfants présents, en distanciel, sans nouvelle), et de livraison de masques. Nous étions des Conseillers techniques auprès des municipalités, des écoles et non plus des conseillers pédagogiques.

Les missions du CPC EPS sont celles d'un généraliste (AP maths, français, plan VT ou Français à venir, équipe éducative...) complétées par la mission "Assistant de prévention". Les missions d'accompagnement et de formation des enseignants dans le champ de spécialité n'existent quasiment plus (formation initiale et continue). Les compétences du CPC EPS ne sont pas exploitées à leur juste valeur (mise en place projet fédérateur, formation).

Le coeur de notre fonction ( la pédagogie et le suivi) a été gommé par un tsunami administratif.

L'augmentation des missions administratives nous détourne depuis plusieurs années du cœur même de notre métier : l'accompagnement pédagogique de terrain. La focale mise sur le Français et les Mathématiques met en péril le caractère polyvalent du premier degré et son enseignement complet basé sur une transdisciplinarité porteuse de sens et de valeurs."

Localement, si les capacités de mise à distance et de regard critique des CPC-PEMF ne font pas débat, le recours à des collègues non titulaires du Cafipemf pour faire fonction de CPC est de nature à nous interroger sur les marges de manoeuvre dont disposent ces collègues pour échapper à la politique d'uniformisation/normalisation mise en oeuvre par le ministère.

Quand les CPC maîtrisent mieux Excel que Escol, il y a du souci à se faire.

L'avis du SE-Unsa

 
Pour le SE-Unsa, il faut dĂ©passer la logique de formation continue pour aller vers la logique de dĂ©veloppement professionnel. Cela sous-entend que les personnels sont acteurs de leur projet de formation et que celui-ci s’inscrit dans un temps plus long. On doit ainsi passer de l’action de formation ponctuelle et thĂ©matique le plus souvent  imposĂ©e par l’institution, au parcours de formation construit avec le professionnel lui-mĂŞme.
 
Le SE-Unsa soutient le principe d’une formation continue obligatoire sur temps de service (hors des congés), dans cette logique de développment professionel. Pour le SE-Unsa, la dynamique individuelle des enseignants, CPE et psychologues doit être soutenue et accompagnée par l’employeur. Cela peut prendre de multiples formes.
 
Pour la prise en charge, lorsque ces formations sont effectuées dans le cadre de l’institution, elles doivent être prises en charge par l’employeur et se passer sur le temps de service. Lorsque les formations suivies sont de leur initiative, les personnels doivent être soutenus dans leur projet. Ils doivent pouvoir bénéficier d’autorisation de s’absenter quand ça leur est nécessaire et d’aides financières.
 
 
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