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Mixité sociale et clientélisme scolaire, un ministre sous pression
Article publié le mercredi 15 mars 2023.
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Article du Snep UNSA
mars 14, 2023

 

Tribune sur les négociations entre le ministère et l'association SGEC :

 
Entre l'intervention du ministre de l'Ă©ducation nationale, le 1er mars 2022 devant le SĂ©nat et la rĂ©plique quasi immĂ©diate de la principale association de l'Eglise catholique en charge de la  participation au service public des Ă©tablissement, sous contrat, relevant de l'Ă©ducation nationale, les Ă©lĂ©ments d'un dialogue au sujet de la mixitĂ© sociale ont Ă©tĂ© portĂ© sur la place publique.

Rappelons que depuis les annĂ©es 60, massification du système scolaire oblige et volontĂ© d'apaiser les relations avec l'Eglise catholique, les Ă©tablissements privĂ©s peuvent solliciter leur association Ă  l'enseignement public par contrat avec l'Etat ou intĂ©grer pleinement le service public.  Aujourd'hui 2 millions d'Ă©lèves sont scolarisĂ©s, de la maternelle au supĂ©rieur dans des Ă©tablissements dont la tutelle est l'Education nationale. Ce sont les termes de la loi dite "DebrĂ©" validĂ©s par le Conseil constitutionnel en 1985 et 2013.

C'est bien la tutelle de ces établissements qui est disputée à M. Pap NDiaye, ministre de l'éducation nationale par le président, M. Delorme, de l'association SGEC (Secrétariat général de l'Enseignement catholique).

Conflit de personnes ? De pouvoir ? D'argent ?  Sans nul doute les trois composantes sont prĂ©sentes.  De ce conflit pâtit la jeunesse du pays et l'unicitĂ© du Service public de la nation.

Au sujet des finances, le prĂ©sident de l'association SGEC rĂ©clame le subventionnement des repas des Ă©lèves boursiers. Cette nouvelle subvention pour les Ă©lèves, si elle Ă©tait accordĂ©e, concrètement ferait baisser le coĂ»t des repas de tous les Ă©lèves. Actuellement l'aide au repas de certains enseignants (1,29€ pour ceux dont l'indice est infĂ©rieur Ă  480) n'est pas rĂ©percutĂ© puisque le prix du repas est unique pour tous les enseignants sans tenir compte de l'indice. Comment faire confiance quant au  bon usage de cette subvention ?

Quelle crédibilité donner à cette association qui n'est pas titulaire de chaque contrat d'établissemement signé de gré à gré avec chacun des 14000 établissements scolaires ?

Les chiffres sur l'indice de position sociale (IPS) montrent le travail des membres de cette association, cette galaxie d'associations et de certains syndicats ou organisations professionnelles en fait, pour surfer sur le dĂ©sir de parents de donner le meilleur Ă  son enfant. Ce travail est financĂ© par l'argent public de tous les Français.  Les carrières des  personnels des Ă©tablissements en situation de grande prĂ©caritĂ© (28.000 sur 148.000 enseignants), plus ou moins prĂ©caires malgrĂ© un contrat dit dĂ©finitif (115.000) ou fonctionnaires (1.300) sont aujourd'hui de facto placĂ©es sous l'autoritĂ© de cette association après que les grandes lignes de gestion aient Ă©tĂ© abandonnĂ©es par l'Administration officielle Ă  cette association "mère". Ensuite, les DDEC (directions diocĂ©saines de l'enseignement catholique) prennent le relai au niveau local et acadĂ©mique.

Le ministère pourrait-il donner des consignes à son personnel (directeur des écoles en premier lieu) ?

Dans le premier degrĂ©, le choix des directrices et directeurs d'Ă©coles relève officiellement du ministère.  A ce jour ce n'est pas le cas. Cette association fait son marchĂ© sans contrĂ´le du ministère puisque dans les faits, ce sont les DDEC qui proposent les noms des futurs directeurs aux IA-Dasen.

Dans le second degrĂ©, les directrices et directeurs sont censĂ©s disposer d'un agrĂ©ment du Rectorat : avoir une licence et/ou dĂ©montrer d'une expĂ©rience de direction.  Presque n'importe quel titulaire d'un bac + 3 peut ĂŞtre directeur d'un Ă©tablissement privĂ© associĂ© Ă  l'enseignement public par contrat.  Sans formation acadĂ©mique, sans concours, avec peu de contrĂ´le cette association sait surfer sur les attentes des parents parfois au dĂ©triment des conditions de travail et la santĂ© mentale des agents.

En refusant les conditions minimales d'une organisation du service public basé sur l'intérêt général, comme la mixité des origines sociales, professionnelles, géographiques des parents, le président de l'association sait qu'il ne craint rien ou peu. Seul un grand nombre de lycées professionnels privés sous contrat et publics respectent réellement la mixité sociale.

Nous doutons que le ministre dispose d'un mandat élyséen pour favoriser l’intérêt de tous les Français par l'effectivité du contrôle de l’État.

De ce mandat découlerait, le contrôle des inscriptions de tous les élèves dans tous les établissements du Service public.

De ce mandat dĂ©coulerait, la stabilisation statutaire de tous les personnels  des Ă©tablissements du Service public.

De ce mandat découlerait, le choix par l’État de toutes les directrices et tous les directeurs des établissements scolaires du Service public.


Ce n'est pas de courage, de luciditĂ© dont M. Pap NDiaye a besoin mais d'un mandat Ă©lysĂ©en. L'a-t-il ?  Nous en doutons.

Cette association gagnera probablement encore un peu plus d'argent en prĂ©levant les Ă©tablissements via son impĂ´t indexĂ© sur le nombre d'Ă©lèves (100€/Ă©lève/an) avec un apport financier encore augmentĂ©. Les personnels resteront prĂ©carisĂ©s, divisĂ©s.  Les enjeux de certains parents, via cette forme de clergĂ©, devraient encore l'emporter. Quand Ă  la notion de Service public, ...

 

 

 

 
 
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