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EnquĂŞte climat scolaire : des rĂ©sultats qui interrogent
Article publié le vendredi 10 janvier 2020.
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Le ministère de l’Éducation nationale vient de publier les rĂ©sultats de la première enquĂŞte de climat scolaire lancĂ©e auprès des personnels en mars 2019. Ses rĂ©sultats dressent le portrait de professionnels engagĂ©s avec enthousiasme pour leur mĂ©tier, qui rĂ©clament toutefois un meilleur accompagnement. Le climat scolaire, au vu des rĂ©sultats, est un enjeu fort pour l’éducation prioritaire et les lycĂ©es professionnels. Quels enseignements peut-on tirer de ces premiers rĂ©sultats ?
 
Un métier source d'engagement et de motivation
 
45 000 personnels issus de tous les mĂ©tiers de l’Éducation, affectĂ©s dans le second degrĂ©, ont rĂ©pondu Ă  cette enquĂŞte de la Direction de l’évaluation, de la performance et de la prospective (DEPP). 85 % de ces personnels se sentent bien ou très bien dans leur Ă©tablissement. Le premier enseignement de cette enquĂŞte ? L’engagement et la motivation des personnels. 95 % ont de bonnes ou de très bonnes relations avec les Ă©lèves. 90 % font des choses qui leur plaisent dans leur travail. Très peu s’ennuient, ont de mauvaises relations avec leurs collègues ou avec les parents.
 
Une nuance toutefois : les enseignants du secteur public, dans l’enquĂŞte, font Ă©tat de moins bonnes conditions de travail, et d’une apprĂ©ciation plus nĂ©gative du climat scolaire, que les enseignants du privĂ© et les autres catĂ©gories de personnel.
 
 
Formation, travail d’équipe, conditions de travail : le bât blesse
 
Dans certains domaines, les rĂ©sultats de l’enquĂŞte interrogent : 66,8 % des enseignants du public ont l’impression d'avoir une charge de travail excessive. 63,5% n'ont pas un temps suffisant pour bien faire leur mĂ©tier. 38,5 % seulement pensent pouvoir exercer ce mĂ©tier jusqu’à la retraite. Ces chiffres sont effarants, ils tĂ©moignent des difficultĂ©s rĂ©elles d’exercice du mĂ©tier enseignant.
 
En matière d’accompagnement, le bât blesse : 50,2 % des enseignants du public seulement indiquent avoir une formation suffisante et adaptĂ©e, 45,4 % des moyens adaptĂ©s et suffisants, 57,7 % ont l’impression de faire partie d’une Ă©quipe et 64 % des personnels se sentent soutenus dans les situations difficiles... Le système Ă©ducatif français a donc un problème de fond : le sentiment de solitude des personnels face aux difficultĂ©s !
 
Les revendications du SE-Unsa : la formation doit ĂŞtre un vĂ©ritable droit pour les personnels, et ĂŞtre accessible au plus proche du terrain. La concertation doit ĂŞtre intĂ©grĂ©e dans le service des enseignants et la rĂ©duction de la charge de travail doit ĂŞtre un sujet prioritaire pour le ministère. Les rĂ©sultats de l’enquĂŞte sur la charge de travail des enseignants de collège sont accablants : Pour 97 % des enseignants interrogĂ©s, leur charge de travail s’est accrue dans les dernières annĂ©es (https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/article.php), notamment du fait d’un travail croissant en matière de suivi des Ă©lèves (https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/pages/page_4.html) .
 
 
Éducation prioritaire, lycĂ©e/collège : quelles diffĂ©rences ?
 
Climat scolaire, respect des règles collectives, violence, clairement le bilan n’est pas satisfaisant, surtout en collège, en Ă©ducation prioritaire et dans les lycĂ©es professionnels, et pose plus largement un problème de dĂ©mocratisation scolaire. Un effet « Ă©ducation prioritaire Â» est pourtant notable dans certains domaines : sentiment de faire partie d’une Ă©quipe, respect ressenti de la part des parents, l’éducation prioritaire a de meilleurs rĂ©sultats !
 
Les CPE sont aussi touchés par le sentiment de surcharge de travail (54%), tandis que les résultats de l’enquête pour les enseignants des lycées professionnels se rapprochent, pour l’exposition aux violences, des résultats de l’éducation prioritaire. Les enseignants du privé ont une meilleure appréhension du climat scolaire et des conditions de travail, reflet du tri des élèves effectué tout en perçevant des moyens publics, un phénomène qui interroge.
 
En conclusion, cette enquĂŞte conforte le SE-Unsa dans les propositions qu’il porte : pour une politique d’éducation prioritaire ambitieuse (voir notre article https://enseignants.se-unsa.org/Reseaux-d-education-prioritaire-distribution-des-moyens-postes-non-attractifs), pour rĂ©clamer une action ministĂ©rielle d’ampleur sur les conditions de travail (voir les rĂ©sultats de notre enquĂŞte https://externe.se-unsa.org/enquete_college_2019/article.php) et, plus largement, pour avoir une approche globale sur le climat scolaire qui ne se rĂ©sume pas Ă  des mesures de communication contre la violence. Le sujet qui doit ĂŞtre prioritaire, pour le SE-Unsa ? Faire des Ă©tablissements du second degrĂ© des lieux de vie oĂą de bonnes conditions de travail pour les personnels assurent les meilleures chances de rĂ©ussite pour les Ă©lèves.

 

 
 
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