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SE-UNSA 48


 Par SE-UNSA 48
 Le  mercredi 6 février 2013

Rythmes : pourquoi le SE-UNSA n’appelle pas à la grève le 12 février

 

Le SE-UNSA n’appelle pas à la grève nationale mardi 12 février. Cette grève, à l’appel de CGT, CNT, FO, SNU-ipp et Sud amalgame tous les sujets et conduit au maintien du statu quo pour l’Ecole et ses enseignants.

Priorité politique et budgétaire de la Nation, notre Ecole est à la croisée des chemins. Elle ne peut  rester immobile. Il en va de la réussite des élèves, il en va de la dignité professionnelle des enseignants.

 Une loi d’orientation favorable à l’Ecole et aux enseignants. Le SE-UNSA soutient la loi d’orientation et de programmation pour l’Ecole. Y renoncer est suicidaire.

Le SE-UNSA est : 

  • pour la reconstruction de la formation des maîtres via les ESPE (Ecoles supérieures du Professorat de l’Education) ;
  • pour la création programmée de 60 000 postes et la priorité au primaire ;
  • pour le socle commun et l’articulation de l’école primaire et du collège ;
  • pour la scolarisation des moins de 3 ans dans des conditions d’accueil favorables ;
  • pour le « plus de maîtres que de classes » qui permet de nouvelles approches pédagogiques ;
  • pour l’élaboration de nouveaux programmes, conduite par le futur Conseil supérieur des programmes, en concertation avec les enseignants.

Rejeter cette loi, c’est rester sur l’héritage de ces cinq dernières années. Après son adoption, beaucoup restera à faire pour sa déclinaison concrète, mais elle marque des avancées essentielles pour notre système éducatif.

Les rythmes ? Pas sans nous !

La réforme des rythmes écrase la loi d’orientation. Après des mois d’atermoiements, d’informations contradictoires, de désinformations, cette réforme cristallise l’exaspération d’une profession éreintée par le dernier quinquennat.

Pour autant, le SE-UNSA est aussi, défavorable à l’immobilisme.
Après 5 années d’une semaine Darcos décriée, après 5 ans de journées surchargées qui épuisent les enseignants et leurs élèves, il est nécessaire d’avancer. Pas n’importe comment ! C’est pourquoi le SE-UNSA exige que des garanties soient données aux enseignants déjà sous pression.

Le décret permet aux enseignants de peser sur les choix locaux d’organisation de la semaine de chaque école. Ils craignent de ne pas faire le poids face à des élus trop pressants. Des exemples de désaccord sur une pause méridienne rallongée alimentent ces craintes. Mais le texte est clair. D’une part, le conseil d’école y est force de propositions. D’autre part, ce sont bien les DASEN qui arrêteront l’organisation de chaque école.

Le SE-UNSA demande la mise en place de comités de pilotage et de suivi dans tous les départements. Tous les acteurs doivent y être représentés.

Parce que c’est localement que tout se joue, c’est dans les communes et les départements, que le SE-Unsa construira, avec les collègues, le rapport de force nécessaire chaque fois qu’il le faudra, y compris en recourant à la grève si besoin !

Pour le SE-UNSA, les enseignants et l’Education Nationale méritent mieux que le « sur place » et le refus de toute évolution. Il engage les enseignants à faire entendre concrètement leur voix. Ne brûlons pas les étapes. L’heure est à la discussion dans les territoires pour que chacun dise ce qu’il veut pour son école, ses élèves et ses conditions de travail.

Alors oui, au SE-UNSA, nous sommes un syndicat responsable et nous pensons que ce décret n’est pas à rejeter. Nous écoutons les collègues et nous ne disons pas non à tout. Dans le cadre des discussions avec le Ministère, nous avons obtenu :

  • Le passage de 60 à 36 heures pour l’aide personnalisée (APC)
  • La réduction du nombre d’heures d’animation pédagogique : 9H00 en présentiel et 9H00 à distance (au lieu de 18H00 en présentiel)
  • 48 heures  de concertation à organiser comme les équipes le souhaitent et non plus selon des directives rigides …

Pour autant, le décret est loin d’être parfait. Mais, des nombreux ajustements locaux restent à faire avec les collectivités locales. La mise en place de la nouvelle organisation de la journée peut et doit rimer avec le respect des rythmes de l’enfant et des enseignants.

Pour mémoire, en 2006, le SE-UNSA a été le seul syndicat à signer le protocole de direction d’école. Il a beaucoup été critiqué à l’époque … ! Mais aujourd’hui qui est contre : 

  • La décharge des écoles de 4 classes ?
  • Une décharge de « rentrée scolaire » attribuée à tous les directeurs non déchargés ?
  • La rédaction du vadémécum du directeur ?
  • L’augmentation de l’ISS pour les directeurs ?
  • L’attribution de l’aide administrative à la direction d’école (PE2 puis EVS) même si sur ce point, il faut se battre à nouveau pour son rétablissement sous la forme d’un secrétariat pérenne ?

Au SE-UNSA on ne dit pas « oui » par habitude,

ni « non » par principe.