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SE-UNSA 48


 Par SE-UNSA 48
 Le  lundi 16 novembre 2020

Le SE-Unsa 48 rencontre le Dasen

 
Le SE-Unsa 48 a déposé une alerte sociale dimanche 8 novembre. Comme la loi l'y oblige, le Dasen a donc rencontré notre délégation, mardi 10 novembre au soir.
Conditions de travail, refus du port du masque des élèves, problème de gestion de l'absentéisme des enseignants, droits des personnels vulnérables, direction d'école...Vous trouverez ci-dessous une synthèse de nos points d'alerte, de nos propositions au Dasen et ses réponses.

 

* Détérioration des conditions de travail

Constats : Les personnels ressentent de la colère, de l'exaspération, et de l'épuisement : notre professionnalisme est nié par des prises de décisions précipitées et des annonces ministérielles faites prioritairement à l'opinion publique. Les équipes sont épuisées et anxieuses car elles n'ont aucune visibilité et subissent une pression constante. Solidarité et conscience professionnelle les poussent à faire du mieux qu'elles peuvent mais jusqu'à quand ?

Revendications : Les décisions doivent être adressées prioritairement aux personnels sous forme d'instructions officielles. Du temps doit être libéré : suspension des réunions non indispensables à la gestion de la crise (animations pédagogiques), temps banalisé pour revoir les organisations en cas de changements.

Réponse du Dasen :Il entend et comprend les constats mais ne prendra pas de décision qui ne s'inscrive pas, a minima, dans un cadre académique.

* Crise sanitaire et gestion des personnels vulnérables et cas contacts, cas positifs

Constat et questions : Combien de personnels se sont déclarés (et sont  reconnus) vulnérables en Lozère  ? Quel dispositif pour les personnels ayant une personne vulnérable à domicile ? Quel distingo entre cas positifs symptomatiques et asymptomatiques ? Comment est organisé le télétravail ?

Revendications : Nous demandons la publication d'une note déterminant les critères de mise en ASA (Autorisation Spéciale d'Absence) et de mise en continuité pédagogique. Si le télétravail n'est pas possible, l'ASA doit être la solution. De plus, il faudrait être en mesure de fournir des masques type 2 aux personnels vivant avec une personne vulnérable ou aux personnels vulnérables ayant fait le choix de travailler en présentiel.

Réponse du Dasen : Il n'y a pas de données chiffrées immédiatement disponibles pour les personnels vulnérables. Ils doivent se manifester, avec une ordonnance indiquant la nécessité de porter un masque FFP2. Des stocks sont disponibles à la DSDEN.

* Mesures de protection des personnels et des élèves

Constats et questions : Qu’en est-il de la dangerosité potentielle des masques fournis en septembre ? Du gel hydroalcoolique et des lingettes seront-ils à nouveau fournis aux écoles ? Que faire pour le manque de points d’eau dans certaines écoles ou certains établissements ? En cas de refus du port du masque par un élève, comment faire quand le dialogue avec la famille ne suffit pas ? Comment protéger les autres élèves et les adultes ? Cette crise accentue le problème du manque de médecins scolaires et de médecine de prévention. Nous voyons de plus en plus de certificats médicaux « de confort » (notamment pour les PAI). Laisser la main aux médecins de famille, est-ce la solution ?

Revendications : Nous demandons une étude poussée sur les masques fournis en septembre ainsi que des décisions gouvernementales, injonctions et soutien financier à l’appui, pour mettre en place de nouveaux points d’eau dans les écoles et établissements. Nous demandons une vigilance accrue face aux demandes de confort grandissantes des familles. Nous demandons au médecin du rectorat un cadre clair de recevabilité ou de non-recevabilité des certificats médicaux de contre-indication du port du masque afin de protéger tout le monde de la contamination. Concernant le courrier du Dasen du 06/11 ordonnant d'accueillir les élèves refusant le masque en les distanciant : nous y sommes opposés, ces élèves ne doivent pas être à l'école. 

Ne pas hésiter à faire une fiche RSST, à signaler un fait établissement et à porter plainte plainte si besoin. Nous vous accompagnons.

 

Réponse du Dasen : Pour les masques, le réassort sera fait en janvier, comme prévu et le nombre de masques/personne dépendra des quantités reçues. Pour le 2nd degré, le stock étant important, ne pas hésiter à demander un réassort avant janvier si besoin. Pour le gel et les lingettes, La dotation de mai a été un bonus, il n'est pas prévu que l'Education Nationale fournisse, c'est de la responsabilité des collectivités locales. Pour le refus du port du masque, le médecin du rectorat est consulté, on ne peut pas aller contre son expertise. Le Dasen rappelle que les élèves absents pour refus de port du masque doivent être traités en absence non justifiée. Pour la demande de non-accueil des élèves sans masque, là encore, le Dasen se calquera sur les décisions rectorales.

* Dispositions en cas d’enseignants absents

Constats : Lors de l’audience avec le SE-Unsa le 30 octobre, la Rectrice avait spécifié qu’il était possible de renvoyer les élèves chez eux en cas de non-remplacement d’un professeur. Quelques jours suivants, les consignes données par les IEN étaient de répartir les élèves ! Encore une fois, le manque de positionnement clair met en difficulté les équipes sur le terrain. Même si la formulation du protocole l’autorise, il est inconcevable de demander des mesures de non brassage au quotidien pour ensuite remettre en question des mesures préventives faute de remplaçants. Le problème, ce n’est pas le fait de savoir si c’est autorisé ou pas, c’est le fait que ça annihile tous les efforts d’organisation des équipes et que ça augmente considérablement l’exposition aux risques de tous.

Revendications : Nous demandons le recrutement sur liste complémentaire, la non-réquisition des personnels spécialisés et le recrutement de personnel AED. Nous demandons que soit donnée aux directeurs/trices et chefs d'établissements l’autorisation de renvoyer les élèves chez eux le cas échéant (beaucoup de familles sont censées être en télétravail, donc présentes au domicile). A plus longue échéance, s’imposent des choix importants à faire lors des opérations de carte scolaire pour augmenter le vivier de remplaçants (ou ne pas en bloquer certains sur des ouvertures non actées en carte scolaire).

Réponse du Dasen : Actuellement, il y a 10 remplaçants disponibles pour le département. Là encore, le Dasen se calquera sur les décisions rectorales pour ce qui est des consignes à donner.

* Crise sanitaire et temps de travail des enseignants

Constats et questions : Les changements d’organisation successifs et dans l’urgence sont à proscrire.  Pour le SE-Unsa le dédoublement systématique n’est pas forcément la bonne solution. Il doit dépendre des effectifs de la classe, et de la discipline dans le 2D (certaines sont déjà dédoublées). Ce n’est pas la bonne solution pour plusieurs raisons : la place des élèves et des enseignants est à l’école, l’élève n’aura pas de bonnes conditions d’apprentissage un certain temps dans la semaine, on ne peut nier les inégalités de la continuité pédagogique selon les conditions familiales (accès au numérique, disponibilité des familles, enfants à besoins particuliers...).  Il faut laisser le choix aux équipes et leur faire confiance. Il faut aussi prendre conscience du problème de la mise en place de la continuité pédagogique si l’enseignement est hybride : bien des enseignants assurent un double travail... Quels moyens de compenser cette surcharge non négligeable de travail ?

Revendications : Comme indiqué plus haut, nous demandons, la suspension de certaines réunions et du temps banalisé si nécessaires. Les 108 h explosent déjà en temps ordinaire dans le 1D (et pas du tout d’heures dans le 2D). Les personnels ne tiendront pas le coup, surtout que maintenant ils savent à quoi s’attendre. Il est nécessaire de communiquer clairement sur le fait que les enseignants qui sont en présentiel ne sont pas tenus d’assurer le distanciel, les familles doivent aussi l’entendre.

Réponse du Dasen : Le Dasen partage cette vision de laisser aux équipes toute latitude de s'organiser selon les réalités du terrain. Le double travail ne doit pas être fait, il faut orienter les familles vers les outils mis en place par le ministère en leur donnant une programmation globale pour qu'elles choisissent en fonction de ce que le reste de la classe travaillera sur la même période. Les élèves Ulis doivent être scolarisés selon les modalités habituelles. Pour la demande de moyens pour compenser la surcharge conséquente de travail, pas de réponse.

* Direction d’école

Constats et questions : Les directeurs/trices bénéficient du soutien et de l’accompagnement des circonscriptions mais les fortes problématiques déjà existantes sont amplifiées par le contexte sanitaire et sécuritaire. Le SE-Unsa a écrit au Dasen à ce sujet le 01/10/20.

Focus sur quelques points urgents :

  • Encore plus que d’ordinaire, les directeurs ont besoin de temps. Quelles possibilités de mettre en œuvre les préconisations ministérielles de leur dégager du temps supplémentaire pour la gestion de la crise ?
  • Que certains n’aient pas leur décharge mensuelle assurée est inadmissible. C’est un problème récurrent depuis plusieurs années. Pourquoi le fléchage de remplaçants a-t-il été abandonné ?
  • Les collègues qui ne savent pas à l’avance quand va se tenir leur décharge ou, au contraire, des plannings qui ne sont pas respectés n’est pas respectueux de ces personnels et ajoute de la difficulté inutilement.
  • La prime pour la gestion de la crise doit être versée aux directeurs en poste à la rentrée 2020 et en poste en 2019-2020 car eux aussi ont eu à la gérer.

Revendications : Nous demandons l’augmentation du régime des décharges pour toutes les structures d’écoles, une aide administrative formée et pérenne, de la revalorisation. Nous demandons, la création d’une fonction de directeur, institutionnellement reconnu. Nous relançons la consigne syndicale “Je ferai quand je pourrai”

Au niveau local, nous demandons, a minima, de remettre en place le fléchage spécifique de TR pour que toutes les décharges dues soient assurées. Nous demandons d’étudier la faisabilité de différents scenarii départementaux d’amélioration de décharge (l’ancien Dasen devait expertiser en ce sens). Nous demandons la communication anticipée et le respect du planning des décharges mensuelles.

Réponse du Dasen : Le fléchage spécifique des TR pour les décharges de direction n'aurait pas fait preuve de son efficience. Il y aurait des problèmes pour les décharges mensuelles uniquement sur la circonscription de Florac (45 jours non assurés en 2019 2020 et en ce début d'année mais en cours d'être résorbés, on en est à un retard de 28 jours). Les écoles qui n'ont rien eu cette année sont traitées en priorité. Le dasen indique qu'il faut attendre le résultat des négociations nationales, des emplois ne pourront pas être actés en carte scolaire en dehors d'un cadrage national ou académique. Le Dasen ne veut pas d'exception en Lozère, même si cela concernerait peu d'écoles et donc peu de création de postes. La seule chose sur laquelle il puisse se projeter, c'est déployer les remplaçants sur les écoles de moins de 4 classes quand ils n'ont pas de remplacement. Pour ce qui est des planning de décharge, l'administration en est consciente et considère qu'elle fait au mieux.

 

Le dossier de la direction est porté par le SE-Unsa depuis des années, tant au niveau national que départemental. N'hésitez pas à nous faire remonter les dysfonctionnements, ce sont des points concrets indispensables pour nos échanges avec l'administration.

Vous pouvez vous aussi agir pour vous faire entendre par notre ministre ICI ou par notre Dasen en saisissant le CHSCT (modalités ICI. L'Unsa Education vous accompagnera pour la rédaction éventuelle d'une fiche).