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PIRLS 2016 : plan ministĂ©riel Ă  contresens
Article publié le vendredi 8 décembre 2017.
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PIRLS 2016 indique une baisse accélérée des performances en compréhension de l’écrit des élèves de CM1 depuis 2011.

Le ministre annonce un plan « maĂ®triser le français Â» qui recycle des approches pĂ©dagogiques des programmes de 2008 et des dispositifs dĂ©jĂ  existants pour les utiliser au service de la maĂ®trise de la langue.

Pour le SE-Unsa, il est à contresens des attentes et des besoins des personnels et des élèves.

 

1) Que teste PIRLS ?

 Les compĂ©tences de comprĂ©hension Ă©crite dans la 4ème annĂ©e de scolaritĂ© primaire (CM1). PIRLS ne dit rien sur les mĂ©thodes d’apprentissage de la lecture.

 

2) Quels sont les rĂ©sultats des Ă©lèves français ?

La moyenne des élèves français se situe à 511, au-dessus de la moyenne (500 points) mais dans les derniers pays européens et en-dessous de la moyenne des pays européens.

Ces résultats sont en baisse depuis 2001, avec une accélération de la baisse entre 2011 et 2016.

 

3) Quelles sont les compĂ©tences qui posent problème ?

Les Ă©lèves français maĂ®trisent les compĂ©tences de lecture de premier et de deuxième niveau (repĂ©rer des Ă©lĂ©ments simples ; faire des dĂ©ductions simples).

Ils sont en difficulté sur les compétences plus complexes (interpréter, intégrer, évaluer et faire preuve d’esprit critique).

 

4) Quelle analyse peut-on faire de ces rĂ©sultats ?

La faiblesse en comprĂ©hension de l’écrit est repĂ©rĂ©e et corroborĂ©e par les travaux de chercheurs : la comprĂ©hension de l’écrit n’est pas suffisamment enseignĂ©e de manière organisĂ©e, systĂ©matique et explicite. Le temps qui y est consacrĂ© est très variable (de 1 Ă  9 selon une Ă©tude rĂ©cente en CP) et les Ă©lèves sont souvent en autonomie pour effectuer ce travail de comprĂ©hension, ce qui renforce les inĂ©galitĂ©s de dĂ©part. La place très importante prise par les tâches de dĂ©chiffrage et de comprĂ©hension de premier niveau dans l’activitĂ© des classes peut gĂŞner la mise en Ĺ“uvre de tâches plus complexes.

A noter que les élèves testés ont connu les programmes de 2008 qui ne mettaient pas assez l’accent sur la compréhension tout en étant encyclopédiques dans certains contenus, qu’ils ont connu la mise en place de la semaine de 4 jours et sa matinée de moins, la mise à mal de la formation initiale et continue et la réduction drastique du nombre d’enseignants spécialisés des RASED, les réductions de postes et la hausse des effectifs dans les classes, ce qui pourrait éventuellement expliquer l’accentuation de la baisse.

 

5) Que demande le SE-Unsa?

Le SE-Unsa ne veut pas de retour en arrière mais au contraire une continuité du travail entrepris avec les nouveaux programmes, la conférence de consensus du CNESCO de 2016, ou l’étude Lire Ecrire menée dans un nombre important de CP. Les programmes de 2015, entrés en application à la rentrée 2016, insistent simultanément sur l’entraînement au déchiffrage fluide et sur l’entraînement à la compréhension en tenant compte de tous les travaux des chercheurs en didactique et pédagogie de la lecture. Ils doivent être accompagnés dans leur mise en œuvre par des formations et des productions d’outils / supports pour la classe. La compréhension doit être la finalité de toutes les lectures. Pour cela tous les supports doivent faire sens. Les élèves doivent pouvoir mettre en place un véritable projet de lecture, y compris par la lecture plaisir.

 

6) Que propose le ministre ?

Les principales propositions du ministre ne vont pas dans le sens que nous souhaitons. Le ministre semble se focaliser sur l’apprentissage de la lecture –dĂ©chiffrage et la correction de la langue alors que ce que montre PIRLS, c’est surtout un dĂ©ficit dans les compĂ©tences de comprĂ©hension de haut niveau. Ses propositions tendent Ă  revenir sur les avancĂ©es des programmes de 2015 pour reprendre les « recettes Â» des programmes de 2008. Or ces programmes n’ont pas modifiĂ© la tendance Ă  la baisse des performances, tout au contraire.

 

 En conclusion, le ministre se saisit des rĂ©sultats de PIRLS qui mesure la comprĂ©hension de l’écrit pour lancer son programme « maĂ®trise de la langue française Â» dont les objectifs ne sont pas centrĂ©s sur la comprĂ©hension mais sur le dĂ©chiffrage et la maĂ®trise du code. Il Ă©vacue la question de l’accès au sens et privilĂ©gie les apprentissages formels en relançant les dĂ©coupages traditionnels (orthographe, grammaire, vocabulaire). Il remet en cause les nouveaux programmes de cycle en annonçant des progressions et repères annuels alors que l’école a besoin de continuitĂ© et d’approfondissement. Il ne tire aucune leçon de l’échec des programmes de 2008. Enfin, il ne propose aucun moyen supplĂ©mentaire, se contentant de recycler les dispositifs existants (APC, AP, Devoirs faits, stages de remise Ă  niveau)  au service de la maĂ®trise de la langue.

 

 
 
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