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Service National Universel : progrès ou gadget ?
Article publié le jeudi 6 février 2020.
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Le service national universel (SNU) était un élément du programme sur lequel a été élu le président de la République. Au-delà d’une certaine nostalgie d’un service national largement idéalisé, ce dispositif tire sa légitimité du constat d’archipellisation de la jeunesse française en groupes distincts plus ou moins étanches. Sans doute, ce morcellement de la jeunesse grève la cohésion nationale et explique sur le long terme les fractures qui fragilisent notre société.
 
Ainsi, le service national universel s’adresse Ă  tous les jeunes âgĂ©s de 15 Ă  16 ans durant l’annĂ©e qui suit la classe de 3e. Il comporte obligatoirement une phase de cohĂ©sion de deux semaines et une mission d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral de deux semaines Ă©galement. Chaque jeune (jusqu’à 25 ans) peut ensuite poursuivre une pĂ©riode d’engagement facultative de trois mois minimum dans le dĂ©partement de son choix. Ses objectifs affichĂ©s sont  « transmettre le goĂ»t de l'engagement », « raffermir le creuset rĂ©publicain » et « favoriser le brassage social et territorial ».
 
La première phase de mise en Ĺ“uvre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 2019 ; 3000 jeunes ont Ă©tĂ© accueillis dans 13 dĂ©partements. Le bilan est très mitigĂ©.  40 % des inscrits ont un parent exerçant dans le monde de la sĂ©curitĂ© et de la protection (armĂ©e, police, sĂ©curitĂ© publique) : difficile de tirer un bilan avec un Ă©chantillon si peu reprĂ©sentatif de la jeunesse. En outre, la forte tonalitĂ© militaire, avec des images de salut au drapeau, ou de visionnage de matchs au garde Ă  vous, ont interrogĂ© des adolescents et des parents qui ont une autre idĂ©e du « goĂ»t de l’engagement » et du « raffermissement du creuset rĂ©publicain ».
 
Ainsi, la gĂ©nĂ©ralisation aux 800 000 personnes issues de la mĂŞme classe d’âge demeure un horizon lointain. Pour cela, la constitution devra ĂŞtre amendĂ©e de manière Ă  crĂ©er cette nouvelle obligation pour des mineurs, et un cadre lĂ©gal devra ĂŞtre Ă©tabli pour proposer un environnement laĂŻque Ă  tous les jeunes, notamment pour ceux qui en ont Ă©tĂ© privĂ©s (Ă©lèves enseignĂ©s Ă  domicile,  dans des Ă©coles privĂ©es sous-contrat ou hors contrat, dans lesquelles la loi de 2004 sur les signes religieux Ă  l’école ne s’applique pas). Ce serait l’occasion pour les « appelĂ©s » de partager une  expĂ©rience authentiquement rĂ©publicaine.
 
Pour le SE-Unsa, il est important que la jeunesse française trouve des lieux pour faire l’expérience de la fraternité dans la différence ; pour cela, il faut favoriser la mixité sociale à l’École. Sur ce sujet, l’École publique subit la forte concurrence de l’enseignement privé, financé par l’État et dont le montant global demeure inconnu (1).

La séparation scolaire des enfants et des adolescents sur des critères religieux, mais surtout sur des critères sociaux pèse sur notre avenir commun. Comment croire qu’un service national de quelques semaines et qui connaîtra bien des difficultés à devenir universel, pourra réussir là où l’École a été empêchée ? Les sommes engagées (1,7 milliard d'euros par an à terme) seraient mieux employées pour consolider le lien entre l’Éducation nationale et l’éducation populaire, lutter contre la pauvreté qui pénalise les destins scolaires pour développer l’aide sociale à l’enfance et la protection de la jeunesse.
 

(1) Voir notre article : le CNAL demande à la cour des comptes l’évaluation du financement public de l’enseignement privé http://ecoleetsociete.se-unsa.org/le-CNAL-demande-a-la-Cour-des-comptes-d-evaluer-le-financement-public-de-l
 
 
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