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SE-UNSA 43


 Par SE-UNSA 43
 Le  mardi 12 février 2013

La "Machine à dire non" ... et nous !

 

Chers collègues,

Je souhaite faire le point avec vous sur la position actuelle du SE-UNSA concernant la loi d’orientation et la réforme des rythmes scolaires. Nous sommes attaqués sans relâche par FO et il est normal d’apporter notre vision du dossier et de rétablir certaines vérités.

Tout d’abord, contrairement à ce que dit FO, nous n’avons enregistré aucune demande de radiation de la part de nos adhérents. Cela ne veut pas dire que tous nos adhérents partagent à 100% notre position mais est-ce que tous les adhérents de FO étaient en grève mardi 12 février ?

Sur la loi d’orientation, nous avons voté pour ce projet. Dans cette loi, il y a la création de 60 000 postes, la création des ESPE (ex IUFM), le socle commun et l’articulation école/collège, les maîtres surnuméraires, la scolarisation des 2 ans, l’élaboration de nouveaux programmes. Bref cette loi est favorable à l’école et aux enseignants. Pouvons-nous raisonnablement être contre ?

Sur la question des rythmes, nous nous sommes abstenus au moment du vote car, sans être contre, nous considérons qu’il manque des compensations pour les enseignants. J’y reviens plus bas.

Néanmoins, nous sommes pour la semaine de 4,5 jours. Ceux qui ont connu ce système savent tout le bénéfice pour les élèves d’avoir 5 matinées de classe. Par ailleurs, les journées se font moins au pas de course pour les élèves comme pour les enseignants. Donc de meilleures conditions d’apprentissage et de meilleures conditions d’exercice.

Notons que sur ce sujet, si FO est contre (et c’est son droit) il était déjà contre le passage à 4 jours en 2008(comme tous les syndicats). FO est un syndicat d’opposition systématique qui n’a pas de projet : que revendique-t-il ? Ni 4 jours, ni 4,5 jours…

Dans le concret, les inquiétudes légitimes des collègues se lèvent progressivement : toujours 24 h d’enseignement, 36 h par an pour les APC (en groupe et facultatives pour les élèves), davantage de temps de réunion et de concertation sans contrôle tatillon de la part de la hiérarchie. En gros, notre temps de service ne change pas : 27h/semaine sur 36 semaines. Le SE-UNSA demande un abaissement de nos obligations de service à 26 h.

Sur l’organisation de la semaine et de la journée, des équipes pédagogiques réfléchissent déjà sur l’emploi du temps qu’ils souhaitent. Nous encourageons tous les collègues à faire de même et à proposer lors du conseil d’école leurs idées sur la nouvelle semaine scolaire. Attention aux fausses informations : la borne de 16h30 n’apparaît pas dans le décret, les activités périscolaires sont de la responsabilité de la mairie qui peut (ou pas) les mettre en place, c’est la DASEN qui valide le planning choisi. Nous proposons sur le site local des exemples d’organisations possibles.

FO tient un double discours sur ce point : d’un côté il écrit aux maires pour leur dire que cette réforme va leur coûter un bras et de l’autre, il fait peur aux collègues en faisant croire que nous allons passer sous la tutelle des mairies ou que des employés communaux vont enseigner la musique ou les arts.

Sur les compensations pour les enseignants, après des négociations, nous avons déjà obtenu la redéfinition des 108 h. C’est mieux mais ça ne coûte rien !

Nous négocions actuellement l’ISOE et les ratios hors classe. Quézaco ? L’ISOE (indemnité de suivi et d’orientation des élèves) est une indemnité touchée actuellement par tous les profs du secondaire. C’est 100 euros net par mois. Depuis six mois, nous la réclamons pour les PE (une pétition est en ligne). Nous sommes entendus par le ministre et l’info d’une prime de 400 euros qui a filtré dans Les Echos le confirme. L’info officielle se fait attendre ; certains disent que des annonces vont être faites après le congrès de la FSU qui se tient cette semaine.

Pour la hors classe, il faut savoir que le ratio des PE est de 2% là où celui des profs du secondaire est de 7%. Des annonces sur un rattrapage devraient aussi être faites bientôt.

A noter que FO a qualifié cette prime de 400 euros de ridicule. La refuseront-ils ? Par ailleurs, puisque ce syndicat est contre la réforme des rythmes, il ne cherche pas à négocier des compensations pour les collègues. Nous faisons cavalier seul mais, comme en 2006 sur l’accord direction d’école que nous avons signé, il est certain qu’une fois les avancées obtenues, même les responsables de FO ne cracheront pas dans la soupe…

Enfin, je souhaite rétablir une vérité sur la carte scolaire 2013. Oui, au départ, la Haute-Loire avait bien +2 postes pour la prochaine rentrée. Cela se décide au niveau académique. Le comité prévu le 16 janvier a été boycotté par FO et la FSU (le SE-UNSA était présent) et faute de quorum, il ne s’est pas tenu. La rectrice a donc revu sa copie et c’est là que la Haute-Loire a perdu ses 2 postes. La stratégie jusqu’auboutiste est responsable de la perte de ces 2 postes, c’est indéniable. Si FO attend l’entière satisfaction des ses revendications pour signer un éventuel accord, c’est d’une part qu’ils n’ont rien compris à la négociation et d’autre part qu’ils ne veulent jamais rien signer. C’est la stratégie de l’impasse.

Chers collègues, vous l’aurez compris, le clivage syndical est grand en ce moment et je viens de vous en expliquer les raisons. Nous n’avons pas appelé pas à la grève du 12 février car nous sommes pour le projet de loi d’orientation et pour la réforme des rythmes. Nous savons la mauvaise gestion de ces dossiers par le ministre et sa communication désastreuse, nous sommes vigilants et la grève sera peut-être nécessaire si les compensations que nous exigeons n’arrivent pas. Nous n’en sommes pas là : laissons le temps à la discussion avant l’action. Ne grillons pas nos cartouches tout de suite !

Par ailleurs, les revendications de cette grève étaient contradictoires : FO est contre, le SNUIPP est pour. Ont-ils fait défilé commun ? Qu’en retiendra l’opinion publique ?

Nous avons diffusé ce courrier à nos adhérents la semaine dernière. Nous ne l’avons pas adressé aux écoles car nous ne voulons pas porter la casquette de casseur de grève. Même si nous ne nous entendons pas sur ce sujet avec les autres organisations syndicales, nous savons que nous nous retrouverons côte à côte sur d’autres combats.

Réformistes et responsables, confiants dans les négociations actuelles qui font avancer les revendications du SE-UNSA, nous restons combattifs à vos côtés.

Didier FABRE

PS 1 : Si vous n’avez pas été gréviste : déclaration de non-grève en cliquant ici.

PS 2 : Si FO est très développé dans notre département, ce n’est pas le cas ailleurs. La FSU, majoritaire nationalement, fait l’objet d’un excellent article paru sur Le Télégramme.com. Voir la PJ.