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SE-UNSA 43


 Par SE-UNSA 43
 Le  jeudi 25 octobre 2012

Refondation : ça sent la poudre !!!

 

Si la nation est légitime à décider des orientations pour son Ecole, les enseignants le sont aussi pour souhaiter qu'elles ne se traduisent pas par une nouvelle dégradation de leurs conditions de travail. Peut-on conjuguer intérêt des élèves et intérêt des enseignants ? Plus qu’une possibilité, c’est une nécessité.

Les premières orientations définies par V. Peillon sentent la poudre : « 9 demi-journées au lieu de 8, des journées de classe plus courtes (de 6h à 5h30), aucun enfant dehors avant 16h30, accompagnement aux devoirs de 16h00 à 16h30… sans alourdir la charge des communes. »

Pour le SE-UNSA le gouvernement envisage donc de faire porter la réforme par les seuls professeurs des écoles : 25h de classe entière (+1) réparties sur 9 demi-journées (+1)… avec un risque supplémentaire relevé par le Café Pédagogique (voir article ici) : allonger la pause méridienne d’une demi-heure pour que la totalité de la journée soit effectuée par les seuls enseignants !

Le SE-UNSA considère ces propositions inacceptables. Dans la négociation en cours nous mettons d'ores et déjà en garde le gouvernement et nous avançons des propositions concrètes :

 

Diminuer les obligations de service d’une heure : Les obligations de service actuelles sont de 27h (24h d’enseignement auxquelles s’ajoutent 60h d’aide personnalisées, 18h de formation pédagogiques, 6h de conseils d’école et 24h de concertations d’équipe et de relations avec les familles). Dans le cadre d’une semaine de 9 demi-journées, le SE-Unsa propose de passer de 24h à 23h d’enseignement (4 jours de 5h de classe et une demi-journée de 3h) et de revoir les 108h. Nous demandons un 23+3 hebdomadaire.

Laisser aux seules collectivités la charge du temps éducatif : Le ministre a annoncé aux familles que les élèves resteraient tout de même pris en charge jusqu’à 16h30. Le SE-Unsa souhaite que les discussions soient rapidement ouvertes avec les collectivités pour que ce temps éducatif soit effectivement organisé par elles.

Revoir les 108h : Les actuelles 108h sont mal dimensionnées et ne correspondent pas aux nécessités d’un métier où le temps de travail en équipe, de relation avec les familles et de réunion de l’équipe éducative ne font qu’augmenter. Le SE-Unsa propose le retour à un volume de 12h pour les animations pédagogiques. L’essentiel de la formation continue doit se faire sur le temps d’enseignement avec un potentiel de remplacement dédié.

Intégrer l’aide personnalisée au temps scolaire pour tous : Le SE-Unsa demande l'intégration de l’aide personnalisée sur le temps scolaire pour tous.

Attribuer un forfait horaire annuel aux enseignants : Le SE-Unsa souhaite le retour de la confiance de la hiérarchie aux enseignants avec l’attribution d’un forfait horaire annuel dédié aux conseils d’écoles, réunions d’équipe, suivi des élèves, projets de scolarisation d’élèves handicapés, relation avec les familles et l’arrêt des pratiques tatillonnes de vérifications des heures. Par ailleurs, la deuxième journée flottante de prérentrée et la journée de solidarité alourdissent aussi les horaires des enseignants. Dans le cadre d’une semaine de neuf demi-journées ces obligations supplémentaires doivent disparaître.

Revoir les programmes et les outils de communication : L’enseignement exige de la sérénité. Il ne sert à rien de repenser les rythmes scolaires si élèves et enseignants continuent de courir après les programmes, doivent rentrer dans des formulaires et des protocoles trop complexes. Programmes, outils de suivi à destination des familles, attestations de validations de connaissances et de compétences doivent être mis en cohérence et simplifiés.

Attribuer des compensations financières : Des contreparties financières liées au surcoût engendré par le passage à 9 demi-journées doivent être attribuées. Se déplacer 36 fois de plus sur son lieu de travail engendre des surcoûts de transport et de garde des jeunes enfants. Même dans un cadre budgétaire très contraint, ces surcoûts doivent être pris en compte immédiatement avec des perspectives de revalorisation sur la durée du quinquennat. Le SE-Unsa propose d’attribuer à chaque PE l’ISOE (indemnité de suivi et d’orientation des élèves) que touchent déjà nos collègues du secondaire (pétition ici). Nous demandons aussi un accès facilité à la Hors Classe avec un ratio de promotions de 7% comme pour les enseignants des collèges et lycées (pour rappel, ce ratio est aujourd’hui de 2% pour les PE)

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