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SE-UNSA 43


 Par SE-UNSA 43
 Le  mardi 12 octobre 2021

CDEN du 12/10/2021 : une rentrée où tout va...

 

Le CDEN était réuni ce mardi pour faire le point sur la rentrée scolaire 2021 dans les 1er et 2nd degrés publics.

Tout va bien. Ce n’est plus l’heure de reparler de la carte scolaire de la rentrée 2021, et ce n’est pas encore l’heure d’aborder la rentrée scolaire 2022.

Vous l’aurez compris, ces propos ne sont pas les nôtres, mais ceux de l’Inspectrice d’académie.

Pour l’UNSA Education, le constat n’est pas si rose, loin s’en faut !

Nous dénonçons une rentrée à flux tendu à plusieurs niveaux :

  • « Dans le premier degré, aucune création d’emploi n’est prévue pour la rentrée 2022. Pourtant, les besoins sont réels : augmentation du régime de décharge des directeurs, limitation des effectifs à 24 dans toutes les classes de GS, CP et CE1, augmentation du nombre de remplaçants dévolus notamment à la formation continue, ouvertures d’ULIS, créations de postes en RASED, de postes d’enseignants référents, prise en compte des enfants de moins de 3 ans en maternelle. L’UNSA renouvelle sa demande d’ouverture de la liste complémentaire du CRPE afin de pallier le manque d’enseignants et ne plus avoir recours aux contractuels. » (extrait de notre déclaration liminaire). En séance, nous avons dénoncé la fuite des élèves vers les écoles privées, et nous sommes interrogés sur les causes de cette fuite : problème des remplacements, déficit d’accompagnement des élèves en situation de handicap, recours à des contractuels non formés, scolarisation des élèves de moins de trois ans…
  • « Nous l’avions dénoncé, les postes supprimés dans le second degré auxquels se sont substituées des HSA mettent en tension le système mais également les personnels sous une lourde charge de travail, encore aggravée par l’alourdissement des effectifs dans les classes, conséquence de la progression démographique dans le second degré. 350 suppressions de postes dans le second degré pour la rentrée 2022 sont le signe manifeste d’un ministère qui ignore la réalité de classes surchargées, de conditions d’enseignement dégradées pour les élèves et les enseignants avec la multiplication des heures supplémentaires et des services partagés sur plusieurs établissements, complexifiant de fait la réalisation des emplois du temps. Sans parler des impacts de la réforme du lycée : précarisation des postes, adaptation et réajustements permanents, pilotage à vue du diplôme du BAC. » (extrait de notre déclaration liminaire). Dans le second degré également, la fuite des élèves vers les établissements privés est très préoccupante. Les problèmes de remplacement, de recours à des contractuels, de postes non pourvus, de partages de service sur plusieurs établissements créent un climat anxiogène pour les collègues comme pour les élèves. Nous dénonçons une fois encore la concurrence déloyale avec le privé et la mise en concurrence des établissements.
  • « A ceci s’ajoute que, dans le premier comme dans le second degré, des élèves en situation de handicap restent sans solution d’accompagnement ou bien avec des temps d’accompagnement déconnectés de leurs besoins réels. Les personnels se retrouvent face à des dilemmes éthiques usants et décourageants. L’ambition d’une école inclusive se résume à un affichage de façade, et la mise en place des PIAL se fait sans moyen, sans temps de décharge pour les coordonnateurs et se réduit à une gestion comptable des AESH. Il est inadmissible que l’enveloppe budgétaire pour le recrutement d’AESH soit épuisée sur la Haute-Loire. Nous espérons vivement que l’enveloppe nationale de 4000 postes permettra de pourvoir localement au recrutement d’AESH en nombre suffisant. » (extrait de notre déclaration liminaire). Quand l’Inspectrice d’académie nous parle de la déprécarisation des AESH et de la nouvelle grille indiciaire mise en place cette année sans faire de bilan chiffré sur notre département, nous avons fait remarquer que les notifications d’heures individualisées d’AESH sont quasi inexistantes sur le département. Avec la mutualisation, les possibilités de prises en charge fondent comme neige au soleil. L’UNSA rappelle son attachement à une vraie revalorisation et donc reconnaissance de cette profession, indispensable au bon fonctionnement de l’école inclusive.
  • L’UNSA Education a interpellé l’administration et les élus sur la nécessité et l’importance de la création de dispositifs UPE2A pérennes. Nous considérons que l’apprentissage de la langue française doit être une priorité, ce qui n’est pas compatible avec le système actuel qui distribue des heures au compte-goutte, sans parler de la lourdeur administrative nécessaire pour obtenir ces heures.

 

Dans sa déclaration liminaire, l’UNSA Education a soulevé le problème de la reconnaissance et du respect de tous les personnels de l’Education Nationale, qui passe par plusieurs points : les conditions de rémunération, les moyens d’exercer son métier, ne pas réduire les personnels à une identité matricule (lire la déclaration liminaire ci-dessous).

Enfin, l’UNSA Education a rappelé qu’elle est favorable à un dialogue social de qualité sur notre département, passant par une plus grande communication et concertation avec les organisations syndicales.

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Déclaration liminaire UNSA Education

CDEN du 12 octobre 2021

 

Pour l’UNSA Éducation, la satisfaction des personnels de retrouver les élèves est une caractéristique positive et importante de ce début d’année scolaire. Compte-tenu de la présence du virus et des protocoles à mettre en œuvre pour maîtriser sa circulation, il n’est pas encore possible de parler d’un retour à la normale, mais le passage en niveau 1 du protocole sanitaire pour notre département est une donnée positive sur l’évolution de la situation. L’UNSA Education appelle toutefois notre employeur à la plus grande prudence par rapport aux chiffres, il serait fort dommageable de devoir rétropédaler et remettre de la rigueur dans le protocole pour l’avoir allégé trop tôt.

Cette amélioration, en souhaitant qu’elle dure, nous nous en réjouissons. Néanmoins, nous alertons sur le fait qu’elle ne suffira pas à répondre à la dégradation de la qualité de vie au travail constatée bien avant la crise et aggravée par la crise elle-même. Pour que les personnels de notre ministère retrouvent la satisfaction au travail, il faut restaurer la reconnaissance et le respect. S’ajoute à cela un constat inacceptable : plus l’école publique et ses personnels sont maltraités, plus cela fait le jeu de la marchandisation et de la privatisation de l’Education.

Cette reconnaissance et ce respect passent tout d’abord par les conditions de rémunération. Si le budget de l’Education nationale restera en 2022 le premier budget de l’Etat et augmentera en valeur absolue, la part du PIB qu’il représente est, elle, en baisse constante. Des mesures de ce budget sont positives pour la rémunération de certains personnels, mais faute de loi de programmation, ce ne sont que des avancées très modestes et ne concernant pas tous les personnels. Dans chaque cas, l’UNSA Éducation et ses syndicats se sont investis pour obtenir le mieux et ont reconnu les progrès quand c’était le cas. Il reste encore beaucoup à faire et notre fédération compte bien poursuivre autant que possible ce travail.

Pour l’UNSA Éducation, la reconnaissance et le respect nécessaires passent également par le fait d’avoir les moyens d’exercer son métier.

Nous l’avions dénoncé, les postes supprimés dans le second degré auxquels se sont substituées des HSA mettent en tension le système mais également les personnels sous une lourde charge de travail, encore aggravée par l’alourdissement des effectifs dans les classes, conséquence de la progression démographique dans le second degré. 350 suppressions de postes dans le second degré pour la rentrée 2022 sont le signe manifeste d’un ministère qui ignore la réalité de classes surchargées, de conditions d’enseignement dégradées pour les élèves et les enseignants avec la multiplication des heures supplémentaires et des services partagés sur plusieurs établissements, complexifiant de fait la réalisation des emplois du temps. Sans parler des impacts de la réforme du lycée : précarisation des postes, adaptation et réajustements permanents, pilotage à vue du diplôme du BAC.

Dans le premier degré, aucune création d’emploi n’est prévue pour la rentrée 2022. Pourtant, les besoins sont réels : augmentation du régime de décharge des directeurs, limitation des effectifs à 24 dans toutes les classes de GS, CP et CE1, augmentation du nombre de remplaçants dévolus notamment à la formation continue, ouvertures d’ULIS, créations de postes en RASED, de postes d’enseignants référents, prise en compte des enfants de moins de 3 ans en maternelle. L’UNSA renouvelle sa demande d’ouverture de la liste complémentaire du CRPE afin de pallier le manque d’enseignants et ne plus avoir recours aux contractuels.

A ceci s’ajoute que, dans le premier comme dans le second degré, des élèves en situation de handicap restent sans solution d’accompagnement ou bien avec des temps d’accompagnement déconnectés de leurs besoins réels. Les personnels se retrouvent face à des dilemmes éthiques usants et décourageants. L’ambition d’une école inclusive se résume à un affichage de façade, et la mise en place des PIAL se fait sans moyen, sans temps de décharge pour les coordonnateurs et se réduit à une gestion comptable des AESH. Il est inadmissible que l’enveloppe budgétaire pour le recrutement d’AESH soit épuisée sur la Haute-Loire. Nous espérons vivement que l’enveloppe nationale de 4000 postes permettra de pourvoir localement au recrutement d’AESH en nombre suffisant.

Enfin, dans la sous-administration de notre ministère, la réduction du nombre de postes et l’accroissement des missions qui incombent à ces personnels est de mauvais augure. Nous réclamons pour les personnels administratifs, des mesures d’envergure notamment sur l’indemnitaire et les requalifications de postes pour rétablir une attractivité de nos métiers dans l’Education Nationale et qu’enfin soient reconnue, au-delà des simples mots, l’importance de la filière administrative de l’Education Nationale.

Respecter les personnels, c’est aussi être capable de ne pas réduire les personnels à une identité matricule. Il ne s’agit pas ici de nier les préoccupations et la mobilisation de la DGRH sur le sujet. Pourtant, sans prendre à bras le corps le sujet de la sous-administration et du sous-encadrement de notre ministère, sans remettre les représentants du personnel en capacité d’accompagner chaque personnel et d’attester auprès de lui qu’il a été traité avec équité, la gestion humaine des ressources tant attendue n’aura pas lieu.

Les expérimentations prévues sur les écoles de Marseille, les nouvelles orientations des lignes directrices de gestion sont des exemples qui nous inquiètent dans le sens où le ministère ne traite pas des causes réelles et profondes des difficultés de recrutement sur certains postes et certains territoires.

L’UNSA Education rappelle qu’elle est favorable à un dialogue social de qualité sur notre département, passant par une plus grande communication et concertation avec les organisations syndicales : tenues de groupes de travail en amont des instances et prise en compte de nos avis d’experts, afin de ne pas réduire les instances à des chambres d’enregistrement et, dans un contexte sanitaire dégradé, ne pas ajouter de tensions aux tensions.

L’ordre du jour de ce CDEN fera le point de la rentrée scolaire dans le 1er et le 2nd degré.

L’UNSA éducation attend maintenant les projections pour 2022 et les ambitions du nouveau conseil départemental pour l’éducation sur notre territoire. 

Nous vous remercions de votre attention.

Magali LAURENT

Carine PALHOL-LAFAYE