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SE-UNSA 43


 Par SE-UNSA 43
 Le  mercredi 15 avril 2020

CHSCTD spécial COVID-19

 

CHSCTD extraordinaire du 14 avril 2020 :

 

L’UNSA Education estime qu’il devenait impératif et urgent que nous puissions évoquer ensemble le coronavirus et les questions que pose la gestion de cette crise.

Vous avez été nombreux à répondre à notre enquête que nous souhaitons maintenir ouverte pour que chacun puisse continuer à s’exprimer. Nous réajusterons les chiffres récoltés pour les présenter à nouveau au prochain CHSCTD.

Nous vous avons entendus et défendus.

Remplir le questionnaire : cliquer ici.

 

Plusieurs questions ont dû être soulevées :

 

Comment va se passer le retour en classe ?

M. le Président a évoqué une reprise des cours pour le 11 mai.  Au vu de ce qui se passe dans d’autres pays, de la gravité de cette crise sanitaire et de ce que préconisent les scientifiques, l’UNSA Education ne souhaite pas que cette reprise soit ni  trop hâtive, ni  trop précipitée mais il faut surtout qu’elle soit préparée et sécurisée pour tous. Nous savons tous que les écoles sont des vecteurs de transmission virale, nous ne pouvons prendre le risque de relancer de nouveaux foyers et d’exposer les personnels.

 L’heure est à la concertation.

 

Un avis intersyndical a été proposé et voté à l’unanimité :

«  Afin d’endiguer l’épidémie, pour assurer la sécurité et la protéger la santé de tous les personnels de l’académie, le CHSCTD exige la mise en place du dépistage systématique comme préconise l’OMS, à commencer par celui des personnels ayant des symptômes et ceux ayant été en contact avec des personnes infectées, de tous les personnels travaillant dans les pôles d’accueil des enfants de soignants ou ceux s’étant rendu sur leur lieu de travail ces trois dernières semaines, ainsi que tous  les personnels à risque. Compte tenu des annonces du président le 13 avril sur la réouverture des écoles à partir du 11 mai, alors même que tous les lieux publics resteront fermés, le CHSCTD exige un dépistage généralisé des personnels et des élèves comme préalable à toute reprise d’activité. En effet, les gestes barrière ne pourront être respectées compte tenu de l’âge des élèves ou du nombre d’élèves par classe. Comment éviter une nouvelle flambée épidémique quand près de 900 000 professeurs et 12 millions d’élèves seront rassemblés en classe ? Sans parler de la sieste en maternelle, des parents nombreux devant le portail, des repas collectifs, des transports…Dans ces conditions, la rentrée le 11 ami est inenvisageable. »

 

Mme l’Inspectrice d’Académie nous affirme que les consignes données par les autorités seront appliquées, le département ne se soustraira pas à ses obligations.

Ces consignes sont pour l’instant inconnues de leur service.

 

RECONNAISSANCE DU COVID  COMME MALADIE PROFESSIONNELLE ?

La confrontation  à cette maladie dans son cadre professionnel génère beaucoup de stress chez un grand nombre de nos collègues, une majorité ne s’estime pas protégée par son employeur : manque de masque, absence de gel hydroalcoolique, des protections fournies seulement par certaines collectivités, etc…

La reconnaissance comme maladie professionnelle est soumise à un cadrage national et doit être référencée dans un tableau officiel. Mme l’Inspectrice d’Académie transmettra au ministère cette demande.

 

Un avis intersyndical a été proposé et voté à l’unanimité :

« Le CHSCTD demande que tous les personnels atteints du COVID 19 puissent en cas de contamination au sein de l’établissement d’exercice, être reconnus en maladie professionnelle. Les arrêts de travail ne doivent donc pas être considérés comme CMO »

 

Au CHSCTA, il a été précisé que le jour de carence ne sera pas appliqué uniquement aux collègues bénéficiant d’un certificat médical (par le médecin traitant ou par les médecins du rectorat) attestant que l’arrêt maladie est consécutif aux symptômes développés dans le cadre du COVID 19.

Sans ce certificat, le jour de carence sera appliqué pour les autres arrêts maladies.

Nous rappelons que l’UNSA Education s’oppose à l’application du jour de carence : c’est une mesure inutile et injuste !

 

L’Inspecteur Santé et Sécurité conseille que des listes pour recenser les personnels ayant été exposés soient établies. L’UNSA Education insiste pour que ces listes soient les plus exhaustives possibles : que tous les personnels soient pris en compte (les volontaires pour garder les enfants de soignants, les personnels dans l’obligation de retourner sur leur lieu de travail, les personnels ayant été en contact avec des personnes infectées…). Ainsi des fiches d’exposition pourront être officiellement établies par l’administration.

 

Si vous êtes dans une de ces situations et pour plus de précisions, CONTACTEZ NOUS : 43@unsa-education.org ou 04-71-09-28-43.

 

Quelles exigences concernant la continuité pédagogique ?

Nombre d’enseignants nous ont fait remonter leur malaise, leur insatisfaction, leur révolte face aux consignes beaucoup trop tardives, contradictoires, déstabilisantes voire absentes concernant la continuité pédagogique. Un cadrage était nécessaire pour sécuriser la situation. Les annonces en décalage face à cette crise, faites par le ministre, n’ont pas arrangé les choses. Des enseignants ont ainsi été mis en difficulté car des parents n’ont pas toujours compris et ont eu parfois des exigences déplacées voire agressives. Tout cela induit trop souvent une surcharge de travail, une véritable invasion de la vie privée. Cette situation ne peut être qu’anxiogène pour bon nombre de collègues. Beaucoup de questions sont restées en suspens : faut-il continuer dans les programmes, faut-il évaluer … ?

 

Un avis intersyndical a été déposé et voté à l’unanimité :

«  Le CHSCTD exige qu’aucune pression ne soit exercée sur les personnels concernant la continuité pédagogique. En revanche, des consignes claires doivent être données pour indiquer qu’il ne doit pas y avoir de pressions pour avancer dans les programmes ou en ce qui concerne l’évaluation des élèves, dans le cadre de la liberté individuelle. Les injonctions qui obligent les professeurs à appeler des dizaines de familles avec leur téléphone personnel, chaque semaine, afin de savoir si la continuité pédagogique est correctement mise en œuvre au domicile doit cesser. Le CHSCTD indique que les personnels savent ce qu’ils ont à faire, il demande l’arrêt des pressions, contrôle et injonctions de la hiérarchie. »

 

L’inspectrice d’Académie a expliqué que cette situation inédite a tout bouleversé.  L’engagement a été pris qu’aucune pression à visée coercitive ne serait exercée sur les collègues dans la mise en œuvre de la continuité pédagogique. Le seul but est de maintenir un lien entre les élèves et l’école. Elle souligne aussi l’élan positif aux bénéfices des élèves.

L’UNSA Education est aussi intervenue pour que les collègues en difficulté puissent obtenir le soutien de remplaçants.

 

La grande majorité des enseignants sont dans l’obligation de retourner dans leur école souvent pour y préparer les photocopies. Un partenariat avec La Poste a été établi. Des envois peuvent donc se faire via un cloud, La Poste se charge des impressions et du transport. N’hésitez pas à solliciter votre IEN si vous souhaitez en bénéficier pour éviter de vous déplacer.

Beaucoup de collègues ont dû faire preuve de créativité mais surtout utiliser des réseaux sociaux, des messageries…non conformes à la réglementation en cours. 

L’UNSA Education tient  à ce que ces personnels soient protégés par leur employeur et ne puissent être poursuivis.

 

Un avis intersyndical a été déposé et voté à l’unanimité :

Le CHSCT D demande que l’administration substitue sa responsabilité à celle des personnels s’ils étaient inquiétés parce qu’ils n’ont pu respecter à la lettre la RGPD.

 

«  Les vacances apprenantes »

 

Les collègues auront été fortement sollicités pendant cette période de crise. Y a-t-il urgence à continuer les cours pendant les vacances ? Non.

 

Un avis intersyndical a été déposé et voté à l’unanimité :

Le CHSCTD se prononce contre le dispositif « vacances apprenantes » parce que les personnels (et les élèves) ont besoin de vacances, parce qu’il crée un précédent en faisant travailler les personnels pendant les vacances et parce qu’il est illusoire de croire en l’efficacité d’un tel dispositif. 

 

Une indemnité ou une allocation sera-t-elle versée pour vous défrayer des frais engagés dans la mise en œuvre de la continuité pédagogique ou administrative ?

 

Les collègues ont été dans l’obligation d’utiliser leur propre matériel : imprimante, ordinateur, téléphone… (ce qui se fait depuis longtemps) alors que c’est l’employeur  qui doit prendre en charge ces frais selon le code du travail.

 

Un avis intersyndical a été déposé et voté à l’unanimité :

Les personnels enseignants et administratifs du département assurent la continuité pédagogique ou administrative, durant la période de confinement. Ces injonctions ministérielles ont été prononcées sans l’allocation  de moyens spécifiques aux personnels. Tous les personnels ont dû palier ce manque par l’utilisation de leur matériel informatique et de leurs abonnements personnels,  systématiquement financés sur leurs deniers propres. Cette crise met en exergue une situation déjà préexistante, anormale et qui ne peut continuer ainsi.

Le CHSCTD demande que l’employeur dote ses personnels des outils numériques et des moyens nécessaires à la réalisation de leurs missions.

 

Aides sociales :

L’UNSA Education est intervenue pour soutenir les collègues qui se trouveraient dans des situations financières délicates, pour que des aides exceptionnelles puissent leur être attribuées.

 

L’administration veillera à la continuité du service  et sera à l’écoute.

 

Et les directrices et directeurs ?

Nos inquiétudes se sont tournées vers les directrices et directeurs ultra sollicit e s en ce moment.  Il serait inconcevable que des assouplissements ne leur soient pas proposés.

 

L’UNSA Education est intervenue pour rappeler que les directrices et directeurs ont besoin plus que jamais d’une augmentation du temps de décharge dès la rentrée 2020.

 

Un avis intersyndical a été déposé et voté  à l’unanimité :

Alors qu’il est prévu que ce soit une des premières mesures d’allègement pour les directrices et directeurs d’écoles, les affectations via Affelnet ont été lancées selon la procédure habituelle, particulièrement inadaptée aux contraintes liées au confinement. Le  CHSCTD demande l’allègement et plus de temps pour réaliser cette opération.

 

L’Inspectrice d’Académie a voulu rassurer en disant qu’il y aurait de la souplesse dans les dates et que personne ne serait trop regardant sur les dates.

 

Et après ?

Tout le monde s’accorde à dire qu’après, rien ne sera comme avant ; mais encore faudra-t-il avoir fait un bilan exhaustif. L’heure n’est pas encore au bilan mais des réponses sincères devront être données. Nous savons que l’erreur est humaine mais encore faut-il savoir la reconnaitre pour ne pas la reproduire. Un vrai dialogue social doit retrouver sa place pour accompagner aussi.

 

Un avis intersyndical a été déposé et voté à l’unanimité :

Le CHSCT D demande à être réuni régulièrement afin d’émettre un avis sur toutes les consignes et les décisions que vous entendez prendre sur la situation sanitaire et ce conformément à l’article 60 du décret 82-453 modifié, le CHSCTD ne pouvant être réduit à une instance d’information des personnels et de leurs représentants de vos décisions comme c’est le cas aujourd’hui.

 

Ces avis attendent maintenant des réponses !

 

Deux situations particulières ont été présentées.

Mme Martin-Gozard, médecin  de prévention a rappelé que le personnel  peut prendre contact en cas de besoin.

N’hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement ou aide : 43@unsa-education.org ou 04-71-09-28-43

 

L’UNSA Education tient à saluer le courage, la persévérance, le dévouement de tous les personnels qui participent aujourd’hui à la solidarité nationale, en ayant une pensée toute particulière pour les personnels soignants.

 

                                                           Vos représentants UNSA Education au CHSCTD

Carine PALHOL-LAFAYE

Stéphane DELLORENZI