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Le CTSD qui étudie les structures et dotations des collèges publics dans le département s'est réuni mardi 1er février.
La déclaration liminaire de l'UNSA Education est à retrouver en fin d'article et en pièce jointe.
Nous ne pouvons raisonner seulement avec des chiffres : nous travaillons avec des êtres humains et non avec des objets que l’on case ou que l’on partage en fonction des besoins.
Nous avons insisté sur trois points :
- les sixièmes : ils devraient bénéficier d’une attention toute bienveillante : en effet la découverte du collège est à accompagner et deux ans de scolarité sous tension COVID creusent des carences éducatives /en terme d’apprentissage, de savoir être …Des effectifs entre 25 et 27 élèves par classe : Paulhaguet, Monistrol, St Didier, St Julien , Yssingeaux ; des effectifs entre 27 et 30 élèves par classe : Aurec, Brioude, le Monastier, et Jules Vallès au Puy .. : c’est en tout 47.3 % de nos 6ème qui ont plus de 25 élèves par classe pour la troisième année sous COVID.
- les cinquièmes : cinq collèges ont des 5ème entre 27 et 30 élèves par classe : encore Jules Vallès au Puy, Allègre, Retournac, St Julien , St Didier : quand on sait qu’à un élève de plus on sera à 31 … mieux vaut anticiper les ouvertures.Deux collèges ont des effectifs de 5ème entre 25 et 27 élèves : Brioude et Aurec.
- les quatrièmes : c’est 4 classes qui sont à plus de 27 élèves : Allègre, La Chaise Dieu, Jules Vallès au Puy et St Didier …
- les troisièmes : année très importante avec préparation du brevet et de l’orientation ce à quoi se rajoute des évaluations type PIX (informatique) ou en langue et bien sûr là aussi deux années en pointillé sous COVID. Trois collèges ont des effectifs de troisièmes trop lourd : Brioude encore une fois, Monistrol et Jules Vallès qui fait carton plein.
Tous les collègiens de Haute Loire ont-ils le choix entre deux deuxièmes langues ? NON. Ont-ils accès à des options type latin, euro ? NON. Ont-ils accès à des sections sportives ou culturelles ? NON
Bénéficient-ils de dédoublement en sciences pour pouvoir faire des TP et être deux par paillasse au lieu de trois ou encore en langue vivante car apprendre à parler anglais à 27 laisse peu de temps de pratique individuelle ? La réponse est encore NON. Ce n’est plus de la répartition de moyens mais bien le constat consternant et inadmissible de l’appauvrissement des moyens.
Si on ne se réfère qu’au seul et unique tableau qui nous a été donné comme document de travail : il n’y a pas d’élève d’ULIS dans les collèges de Haute Loire !
Là , ce n’est plus de l’inclusion mais c’est une disparition de ces élèves, une non-prise en compte de leurs besoins. Inclusion ne veut pas dire assimilation totale ou ignorance mais bien prise en compte des besoins pour pouvoir mettre en place les adaptations. La plupart des ULIS du département sont dans des collèges où les effectifs sont déjà trop lourds : deux dispositifs à Brioude, Monistrol, Yssingeaux ; un dispositif à Jules Vallès au Puy. A Brioude, en troisième, on inclut avec 30 élèves par classe. Non seulement ces élèves se retrouveront dans des classes trop chargées mais en plus le volume horaire d’accompagnement AESH n’est pas suffisant : c’est la double peine. L’UNSA demande une meilleure prise en compte dans le cadre de la DGH pour les collèges ayant des dispositifs ULIS à savoir : Brioude, Monistrol, Yssingeaux, Jules Vallès, La Fayette au Puy…
L’UNSA demande également que tous les collèges ayant des besoins bénéficient d’heures DGH supplémentaires et l’ouverture de section supplémentaire sans attendre…Certains collèges sont particulièrement sous tension et nécessite des moyens par exemple Brioude, Jules Vallès, St Julien , St Didier …
De même, tout comme pour le 1er degré, nous demandons d’être destinataires de documents de travail digne de ce nom où la DHG est répartie entre HP et HSA et où apparaissent les spécificités de chaque collège : section sportive, classe CHAM, …
Ne pouvant accepter une telle dégradation dans le secondaire ( -5 divisions et une perte de 112.5 heures) , l’UNSA Education avait voté CONTRE ces propositions de carte scolaire au comité technique académique qui a eu lieu hier, lundi 31 janvier.
Déclaration liminaire UNSA Éducation
CTSD du 1er février 2022
Mme l’Inspectrice d’académie,
Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,
Nous rappellerons en préambule que le 13 janvier a vu une mobilisation historique : des personnels ont exprimé leur inquiétude, leur colère. Au vu de la carte scolaire proposée : un constat s'impose : nous n'avons que trop peu été entendus.
Dans le 1er degré, la dotation nulle en poste n’est pas à la hauteur des enjeux éducatifs que nous défendons. Cela ne permettra pas l’amélioration nécessaire des conditions d’enseignement sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, les écoles connaissent d’autres besoins importants, même s’ils sont moins visibles immédiatement que les classes : présence d’enseignants spécialisés pour répondre aux besoins éducatifs particuliers toujours plus prégnants, recrutement d’enseignants maitres formateurs et de conseillers pédagogiques pour accompagner les futurs enseignants non formés, création de postes de remplaçants pour pallier les absences, redorer le blason de la formation continue et assurer les décharges de direction. Sur ce point, nous rappelons qu’à la rentrée 2022, le régime des décharges doit être à nouveau amélioré. Tous les moyens nécessaires doivent donc être consacrés aux augmentations des régimes de décharges actuels. C’est le sens des engagements pris par le ministère et l’UNSA-Éducation sera vigilante à ce que ce soit bien le cas. L’augmentation de ces décharges statutaires représente dans notre département presque 3 ETP d’après nos estimations, que le ministère n’a pas prévu dans sa dotation. C’est donc au moyen de fermetures de classes, ou de renoncement à d’autres mesures pourtant essentielles, que cet axe prioritaire va devoir être financé. Pour nous, ce n’est pas acceptable.
Notre Ecole est en mutation, et les problématiques qui la frappent sont nombreuses. Pour l’UNSA Education, il n’est plus possible de résumer aujourd’hui notre métier à un enseignant devant une classe, niant ainsi la réalité du quotidien. Les directeurs et directrices d’école, en charge de classe dans notre département, sont épuisés, et confient régulièrement avoir le sentiment de sacrifier leurs élèves mais aussi leur vie personnelle en devant répondre hors de leur temps de service aux sollicitations toujours plus nombreuses de l'administration, des parents, des collectivités. Le droit à la déconnexion ne leur semble plus autorisé. La création d’une vie scolaire dans le premier degré devient pour nous un impératif.
Il est également indispensable de renforcer le nombre des enseignants référents et de dégager les moyens humains nécessaires à la coordination des PIAL. L’Ecole inclusive ne doit pas être un vain mot. La politique actuelle manque trop d’ambition pour permettre une inclusion réussie des élèves en situation de handicap, mettant élèves et personnels en souffrance. Il est urgent d’offrir des perspectives à nos collègues AESH, en mettant fin au temps partiel subi, et d’impliquer les autres acteurs du handicap.
Et quid de la crise sanitaire, on continue quoi qu'il arrive ; le quoi qu'il en coûte n'est pas pour l'Education Nationale ! Cette année encore, c'est le secondaire qui paie la plus lourde part de la facture. Cela fait trois ans que les collègues sont mis à contribution : il n'y a plus de marge de manœuvre : STOP ! Des élèves en plus, 15 postes en moins dans notre académie : voilà une équation vite résolue ! Un peu moins d'HSA qui ne peuvent plus être absorbées, des contractuels sur des temps pleins dès la rentrée, des dédoublements en langue, en sciences qui ne se font pas, des effectifs trop importants, des sections, des options ou une langue en moins.... Une cuisine budgétaire qui finit par un solde de postes positif malgré tout. Mais c'est nier la réalité et les besoins du terrain. C'est nier les conséquences d'une crise sanitaire tant sur les personnels que sur les élèves.
Pour la vision globale que promeut l’UNSA Éducation, notre système est également gravement fragilisé par son sous-investissement des missions accomplies par les personnels sociaux et de santé. Un grand plan de recrutement pluri-annuel est nécessaire pour pouvoir donner enfin au service social les moyens d’accompagner les élèves de la maternelle aux lycées aux côtés des services infirmiers. C’est une nécessité pour soutenir les équipes confrontées à d’immenses défis éducatifs, ignorée cette année encore. Nous n'oublierons pas notre médecine de prévention qui doit être elle aussi renforcée. Par ailleurs, force est de constater que les professionnels de santé ne veulent plus venir travailler à l’Éducation Nationale. Un état critique a été atteint, ils ont pourtant montré combien ils étaient essentiels dans la période que nous vivons depuis deux ans.
Enfin, l’UNSA Éducation s’oppose à l’article 41 de la Loi 3DS qui confère l’autorité fonctionnelle sur les adjointes et adjoints fonctionnaires aux collectivités territoriales. L’an passé nous avions déjà fait part de la colère légitime des personnels concernés et des équipes. La voie choisie pour améliorer le fonctionnement des établissements et les relations avec les collectivités n’est pas la bonne.
Merci de votre attention.
Intervention de Mme Anjarry et M Dellorenzi pour l'UNSA-Education