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CDEN du 9 octobre : de qui se moque-t-on ?
Article publié le vendredi 9 octobre 2020.
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Aujourd'hui se tenait le CDEN de rentrée. Traditionnellement, c'est l'instance qui marque le clap de fin pour la carte scolaire 2020.

Et bien cette année, les choses ne sont pas déroulées ainsi. Les membres du CDEN ont appris hier soir tard que les points "rentrée dans le 1er et le 2nd degrés" et "organisation du temps scolaire" étaient retirés de l'ordre du jour. La raison ? Mme l'Inspectrice d'académie ne pouvant être présente au CDEN aujourd'hui, ces points ne pourraient être étudiés.

C'est donc dans un contexte particulier que ce CDEN s'est ouvert. Point que nous n'avons pas manqué de dénoncer dans notre déclaration liminaire (à lire ci-dessous).

Mais les choses n'en sont pas restées là !

Quelle ne fut pas notre stupéfaction lorsque M. le Préfet a quitté la séance juste après 15h !

Nous, représentants des personnels de l'Education nationale, n'avions donc tout simplement plus de représentants de notre hiérarchie à qui nous adresser.

S'en est suivie la présentation du bilan des actions du Département en direction des collèges (déprogrammée au CDEN de juin dernier et remise à l'ordre du jour de ce CDEN).

Pour la première fois, notre compte-rendu du CDEN de rentrée ne tient qu'en quelques lignes, n'apporte aucune réponse aux questions posées, et nous laisse un goût amer de ce qu'est en train de devenir le dialogue social au sein de notre institution.

L'UNSA Education va voir dans quelle mesure nous pouvons demander la reconvocation d'un CDEN permettant d'examiner les points non abordés et d'apporter les réponses aux questions restées en suspens.

 

DĂ©claration liminaire - CDEN du 9 octobre 2020

 

Monsieur le Préfet,

Madame la Vice-présidente du département,

Mesdames, Messieurs les membres du CDEN,

 

Nous ouvrirons notre dĂ©claration en Ă©voquant le dialogue social au sein de notre ministère en gĂ©nĂ©ral, et de notre dĂ©partement en particulier. Ce n’est pas un sujet nouveau dans les dĂ©clarations de l’UNSA Education. Nous avons fait preuve d’adaptabilitĂ© dans le contexte de la crise sanitaire, mais la façon dont se dĂ©roulent les choses nous met en colère et en difficultĂ©. L’instance de ce jour en est un exemple criant parmi d’autres : modification de l’ordre du jour Ă  20h la veille de l’instance, et quelle modification ! Supprimer le point sur la carte scolaire de rentrĂ©e dans les 1er et 2nd degrĂ©s, ne pas entĂ©riner le travail qui a Ă©tĂ© dĂ©battu en CTSD, ne pas respecter les dĂ©lais lĂ©gaux, ne laisser aucune possibilitĂ© aux organisations syndicales d’adresser de nouvelles questions diverses, alors mĂŞme que ce mercredi s’est tenu devant l’inspection acadĂ©mique un rassemblement sur les problèmes d’effectifs en Ă©coles et en collèges ! C’est un signal nĂ©gatif très fort envoyĂ© aux personnels, et aux reprĂ©sentants que nous sommes. Nous avons bien compris qu’aujourd’hui, Mme l’Inspectrice d’acadĂ©mie ne pourrait nous rĂ©pondre, mais nous le lui demandons très ouvertement : quel crĂ©dit apportez-vous au dialogue social, et quelles ambitions avez-vous en termes de gestion des ressources humaines de vos personnels ?

Sur le terrain, la tension est extrĂŞme et prĂŞte Ă  exploser Ă  tout moment. Dans plusieurs collèges, les divisions sont surchargĂ©es, dĂ©passant allègrement les 30 Ă©lèves, les moyens humains ne sont pas lĂ , les AESH manquent Ă  l’appel, les heures d’AED diminuent alors que le protocole sanitaire impose une surveillance accrue et un brassage limitĂ©, les postes administratifs sont supprimĂ©s le plus discrètement possible et une incertitude particulièrement anxiogène plane sur leur avenir avec la restructuration des services, les heures de FLE ne sont donnĂ©es qu’au compte-goutte sans aucune vĂ©ritable perspective, les rĂ©fĂ©rents TICE, malgrĂ© leur implication pendant la pĂ©riode de confinement montrant leur prĂ©sence indispensable dans les Ă©tablissements, n’ont plus de dĂ©charge horaire et une rĂ©munĂ©ration très limitĂ©e, les heures flĂ©chĂ©es disparaissent progressivement et mettent en pĂ©ril les sections sportives et autres… Dans les Ă©coles, la situation n’est pas reluisante non plus : les directeurs croulent sous les tâches Ă  effectuer toujours plus nombreuses et les injonctions Ă  prendre en compte de la veille pour le lendemain, aucun allègement n’est en vue et leurs conditions de travail continuent Ă  se dĂ©grader dangereusement. Deux suicides de directrices Ă  un an d’intervalle ne devraient-ils pas alerter sĂ©rieusement l’administration ? Notons aussi un service de remplacement dĂ©jĂ  tendu, des ouvertures de classe nĂ©cessaires ne se faisant pas… Nous dĂ©plorons Ă©galement l’absence de crĂ©ations de postes chez les PsyEN, dans les RASED comme chez les personnels santĂ©-sociaux alors que la crise sanitaire a mis encore davantage en Ă©vidence les besoins criants de ces professionnels dans nos Ă©tablissements.

Alors que des comités scientifiques viennent de publier que 36 % des clusters se situent dans les collèges, lycées et universités, preuve irréfutable que les jeunes sont et ont toujours été vecteurs de transmission du virus qu’ils soient asymptomatiques ou symptomatiques, les agents du service public continuent à assurer mais surtout à combler le manque criant de moyens. Nous saluons leurs actions quotidiennes, leur dévouement, ils ont su faire preuve d’un professionnalisme exemplaire. Les personnels de l’Education Nationale sont en première ligne qu’on le veuille ou non.

 

Alors qu’il faudrait inverser la vapeur en diminuant les effectifs des groupes aussi bien pour des questions de sécurité sanitaire que d’efficacité pédagogique, les moyens ne sont toujours pas à la hauteur. Face à un climat scolaire qui se dégrade continuellement, à des relations conflictuelles voire violentes de plus en plus fréquentes et à la défiance grandissante de la société envers les personnels, il est grand temps de mener une réflexion globale qui arrête de culpabiliser les enseignants, et permette de rétablir plus de respect et de sérénité dans nos établissements. Cette charge ne doit pas incomber seulement aux collectivités territoriales, l’Etat doit assumer sa part et respecter l’équité sur tout le territoire. La décentralisation ne doit pas être synonyme de désengagement de l’Etat. Gouverner, c’est faire des choix, et aujourd’hui, le choix n’est pas celui de privilégier l’éducation, contrairement à des pays voisins qui investissent et mettent les moyens sur la table pour leur jeunesse.

Nous ne sommes pas dupes, les chiffres et les quotas fixés ne sont là que pour faire des économies d’heures et de postes, même s’ils sont présentés avec une rhétorique attrayante à grand renfort médiatique. Clairement, le ministère n’a aucun plan sur le moyen terme. Il navigue à vue au gré des échéances électorales. Ce qui ne peut que discréditer une fois de plus la profession.

Les personnels sont en souffrance et attendent de vraies améliorations de leurs conditions de travail. Ce ne sont pas les quelques annonces sur une éventuelle revalorisation, ne concernant que certaines catégories de personnels et sans aucune perspective de montée en charge sur plusieurs années, qui répondront au malaise qui s’est installé dans les différents métiers de l’Education nationale.

Merci de votre attention.           

                                                           Magali LAURENT
Carine PALHOL-LAFAYE


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