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SE-UNSA 42


 Par SE-UNSA 42
 Le  samedi 8 octobre 2022

UPE2A : Le SE-Unsa rencontre l’adjointe au DASEN

 

Ce mercredi 5 octobre, le SE-Unsa 42 et la FSU-SNUipp 42 rencontraient Mme Petit, adjointe au DASEN de la Loire au sujet de l’accueil des élèves allophones et des conditions de travail des enseignants en UPE2A. 

 

Les organisations syndicales commencent le rendez vous en expliquant la pression constante mise sur les enseignants UPE2A pour assurer les prises en charge de ces élèves ( 1er et 2d degré). 

 

Nous demandons à l’IA un point d’étape nécessaire, une réflexion sur les moyens et les solutions envisageables pour respecter les textes en matière d'accompagnement. 

L'adjointe au DASEN, Mme Petit, nous présente le dispositif mis en place dans la Loire depuis quelques années : le département est divisé en 4 unités territoriales, chacune dirigée par un chef d’établissement et un IEN (pilotes), accompagnés d’un coordonnateur qui est nécessairement un enseignant UPE2A. A la fin de chaque période scolaire, les coordonnateurs font remonter les effectifs réels de leur territoire pour un ajustement départemental des suivis. 

Plus de 1000 enfants allophones sont accueillis à cette rentrée 2022. 80% d’entre eux sont sur le sud du département (60% à StEtienne, environ 25 % sur Ondaine/Gier), un peu moins de 10% des EANA sur le Centre, un peu plus de 10% dans le Nord du département. 

Selon l’IA, aucun CASNAV ne respecte la loi et nulle part sur le territoire français les enfants et adolescents allophones n’ont réellement droit aux 9h par semaine (le 1er degré) et aux 12h (2nd degré). 

Les organisations syndicales font remarquer que l'on est vraiment loin de ce taux d'encadrement et insistent sur les solutions à mettre en place pour permettre de se rapprocher de cette limite légale. 

 

Mme Petit présente sa vision de l’optimisation de temps UPE2A. Selon elle, il est nécessaire que les unités territoriales se réunissent pour réfléchir collectivement à des solutions permettant de dégager du temps, notamment en réduisant les temps de trajet. Elle suggère plusieurs leviers possibles :

- Il pourrait être envisagé de regrouper des élèves sur une école le temps de la prise en charge par l’enseignant UPE2A (cela existe déjà sur certains territoires de la Loire). Les organisations syndicales font remarquer que cette solution ne peut fonctionner que dans des configurations exceptionnelle, car de nombreuses contraintes sont à gérer : qui organise le déplacement des enfants ? Sous quelles responsabilités se retrouvent-ils ? Ce temps perdu à déplacer les enfants revient à celui que les UPE2A perdent à passer d’école en école. Cela ne pourrait exister que sur des communes où les écoles sont extrêmement proches les unes des autres. 

- Pour l’IA, il pourrait aussi être envisagé de s’appuyer sur les compétences de certains collègues dans les écoles et les établissements. Certains ont des compétences en FLE « dormantes ». Ils peuvent donc, le temps nécessaire, décider de prendre en charge un groupe d’élèves pour compléter les prises en charge des UPE2A. Les organisations syndicales se questionnent alors sur le temps dédié à cette mission : quand le faire ? Au détriment de ses propres élèves ? Bénévolement ? 

- Enfin, une dernière proposition de la part de l’IA serait de mettre en place des modules visio dédiés aux enfants allophones (classe à distance avec un autre groupe UPE2A ?). Pour les organisations syndicales, si cette solution peut éventuellement être envisagée pour les plus âgés d’entre eux, il faut dans un premier temps équiper convenablement les écoles en termes de ressources numériques, de disponibilité des locaux, et penser l'organisation d'un tel dispositif. 

 

Nous questionnons aussi les limites qui peuvent être fixées en termes de nombre d’enfants accueillis, et d’écoles parcourues dans une semaine. Pour Mme Petit, si le nombre d’enfants accueillis ne s’oppose à aucune limite, il est pour elle inacceptable d’envisager qu’un enseignant UPE2A partage son temps sur 5 écoles. C’est pourtant le cas aujourd’hui. 

 

Alors, quelles solutions envisager pour optimiser le temps sans rassembler tous les enfants allophones sur un seul et même établissement ?

En résumé, les propositions de notre administration s’axent sur 3 leviers :

  1. La proximité des écoles (pour regrouper les élèves – rarement possible)

  2. Les compétences dormantes (avec quelle organisation ?)

  3. Une meilleure organisation collective (c'est ce qui est prôné depuis 4 ans et qui ne « porte pas ses fruits »)

Au gré de nos échanges, nous constatons qu’aucune solution réellement efficace n’est possible sans que le nombre d’enseignant UPE2A augmente. Les organisations syndicales demandent que cette problématique des moyens alloués soit étudiée lors de la carte scolaire 2023.

 

Mme Petit refait le point sur l'évolution du nombre d'allophones (environ 1% de la population scolaire): 

2019 : 1300 élèves

-800 élèves pendant la pandémie 

Rentrée 2022 : 1071 élèves

Elle précise que l'argument des besoins, au regard de ces chiffres, n'est pas entendable au niveau académique. Pour les organisations syndicales, d'autres critères comme la répartition de ces élèves sur le territoire sont aussi à prendre en compte. 

 

Mme Petit nous annonce que des dispositifs transitoires seront mis en place rapidement sur le département pour pallier l’urgence : un sur Firminy, un sur Saint Etienne et un troisième à Régny. L’IA insiste sur le fait qu’il ne s’agit en rien d’une ouverture de poste UPE2A, mais des moyens académiques ponctuels liés à la présence d'élèves ukrainiens. 

Enfin, les organisations syndicales soulèvent la problématique du financement des UPE2A. Aucun budget ne leur est dédié dans les écoles, il faut que cela puisse changer pour leur permettre de s’équiper correctement. 

 

A l’issue de cette audience, des questions restent en suspens, notamment les inquiétudes créées par la circulaire départementale du 6 septembre évoquant un soutien langagier. Nous continuerons à porter ces questions lors de la prochaine audience qui devrait pouvoir se tenir pendant la période 2.