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MixitĂ© sociale : la publication des IPS livre un constat accablant de la sĂ©grĂ©gation Ă  l’École
Article publié le vendredi 2 décembre 2022.
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L’indice de position sociale (IPS) mesure la composition sociale d’une Ă©cole ou d’un Ă©tablissement scolaire. Une dĂ©cision de justice a conduit le ministère de l’Éducation nationale Ă  rendre publiques les IPS de chaque Ă©cole et collège de France mĂ©tropolitaine et des Drom ; cela concerne les Ă©tablissements publics et privĂ©s sous contrat.

Ainsi, désormais, chacun peut observer, chiffres à l’appui, les ravages de la ségrégation sociale dans notre système éducatif, notamment liés au rôle de l’enseignement privé – essentiellement religieux – dans l’entre-soi scolaire des plus favorisés. Pour le Cnal, dont le SE-Unsa est membre, le constat est accablant.

En nous centralisant sur la situation de la Loire, les tableaux des IPS en Ă©coles et collèges montrent notamment que les Ă©tablissements privĂ©s concentrent un public scolaire favorisĂ©. Quels sont les chiffres ?

Écoles

Dans les plus grosses communes de notre dĂ©partement, la sĂ©grĂ©gation scolaire est hallucinante :

  • Les 17 Ă©coles privĂ©es stĂ©phanoises ont un IPS de 99.45 points de moyenne tandis que les Ă©coles publiques tombent Ă  91.85 de moyenne. La moitiĂ© des Ă©coles privĂ©es stĂ©phanoises ont un IPS plus Ă©levĂ© que la moyenne (9/17) tandis que seulement 15% des Ă©coles publiques voient leur IPS dĂ©passer les 102 points (7/45).
  • A Saint Chamond, les 6 Ă©coles privĂ©es ont un IPS moyen de 101.95 points tandis que les 13 Ă©coles publiques tombent Ă  94.95 de moyenne.
  • A Roanne, l’écart entre Ă©tablissements privĂ©s et publics est alarmant : les 3 Ă©coles privĂ©es ont un IPS moyen de 120.85 points tandis que les 11 Ă©coles publiques n’atteignent une moyenne que de 84.8 points.
  • MĂŞme constat Ă  Rive de Gier : 2 Ă©coles privĂ©es permettent d’obtenir un IPS de 109.5 points alors que les 4 Ă©coles publiques voient leur IPS moyen atteindre pĂ©niblement les 84.8.

Paradoxalement, nous observons aussi que dans les zones rurales, c’est souvent l’inverse qui se produit : l’IPS moyen est plus fort dans les Ă©coles publiques que dans les Ă©coles privĂ©es, atteignant parfois jusqu’à 16 points d’écart dans un seul et mĂŞme village !

Dans tous les cas, la présence d’école privée est systématiquement une cause de ségrégation sociale.

Collèges

Alors que moyenne nationale des IPS du niveau collège est de 103,3, celle des collèges privés sous contrat de la Loire est de 101.45 points. La moyenne des IPS des collèges publics ligériens est de 91.15 points.

Plus d’un collège privé sous contrat sur deux à un IPS au-dessus la moyenne nationale tandis que cela ne représente que 38% des collèges publics.

Comme pour les Ă©coles, dans les plus grosses communes ligĂ©riennes, la sĂ©grĂ©gation est flagrante :

  • A Saint Etienne, la moyenne de l’IPS des collèges privĂ©s sous contrat est de 101 points tandis que les collèges publics ne dĂ©passent pas les 82 points.
  • A Saint Chamond, c’est près de 22 points d’écart entre la moyenne du privĂ© sous contrat et du public.
  • Pour l’agglomĂ©ration roannaise, les deux collèges privĂ©s sous contrat affichent une moyenne de 117.35 points alors que les collèges publics atteignent difficilement les 85 points.

Comme pour les écoles, nous observons le même paradoxe dans les communes plus rurales. Les collèges publics ont un IPS souvent plus élevé que leur voisin privé sous contrat. Encore une fois, avec des IPS qui varient parfois de près de 9 points, l’enseignement privé est encore une fois facteur de ségrégation sociale.

 

L’avis du Cnal

Le rĂ´le central de l’enseignement privĂ© dans la sĂ©grĂ©gation scolaire est un secret de polichinelle, dont tous les acteurs du système Ă©ducatif ont parfaitement conscience. DĂ©sormais, la publication des indices de position sociale vient objectiver cette situation et le constat est sans appel : l’enseignement privĂ© concentre les Ă©lèves issus des milieux favorisĂ©s. C’est peut-ĂŞtre la principale raison de son existence.

Or, c’est l’argent public qui le finance Ă  hauteur de 73 % ; Ă  cela s’ajoute le manque Ă  gagner fiscal liĂ© Ă  des dons dĂ©fiscalisĂ©s Ă  des fondations qui n’alimentent que des Ă©tablissements privĂ©s. La question de leur reconnaissance d’utilitĂ© publique est posĂ©e. Ă€ plusieurs reprises, le Cnal a demandĂ© Ă  la Cour des comptes d’évaluer le montant global de la politique de financement public de l’enseignement privĂ©. Sans rĂ©ponse.

Pour le Cnal, mélanger les enfants et les adolescents quelle que soit leur origine sociale est une condition essentielle de la réussite scolaire de tous. Ce serait aussi favorable à la laïcité, car dans les écoles et collèges ségrégués, la revendication religieuse est plus forte. Il faudra donc beaucoup de lucidité et de courage pour faire Nation à travers l’École. La réussite de tous les élèves et notre avenir démocratique en dépendent.

 

 
 
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