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SE-UNSA 40


 Par SE-UNSA 040
 Le  vendredi 17 mars 2023

Déni de démocratie

 

« Au risque de mettre le feu à la plaine », mettait en garde Laurent Escure à l’orée du mouvement social contre la réforme des retraites. Le recours au 49.3, pour imposer de force une réforme injuste et brutale contre une large majorité de l’opinion, et peut-être, mais nous ne le saurons pas, une majorité de députés, constitue un déni de démocratie

Les journées de mobilisation se sont succédées regroupant des manifestants par millions. Le 15 mars, nous en étions à la huitième.

Après un débat avorté à l’Assemblée, par la faute d’une erreur stratégique calamiteuse d’une partie de l’opposition, c’est le Sénat qui a muselé l’expression des critiques en imposant un vote bloqué sur l’ensemble du texte du projet de réforme.
De son côté, l’exécutif, en la personne du Président de la République, a adressé une fin de non-recevoir au courrier de l’Intersyndicale unitaire.
A l’heure où 70% des Français s’opposent à ce projet de réforme des retraites, à l’heure où neuf actifs sur dix le rejettent, ce refus d’entendre la voix de la nation laisse peser de lourdes menaces.
L’article 49 alinéa 3 de la Constitution n’est pas illégal par définition. Mais l’usage combiné et abusif de l’article 44.7 limitant la durée du débat parlementaire, de l’article 44.3 imposant le vote bloqué au Sénat, et in fine de l’article 49.3 privant la représentation nationale du droit de voter la réforme, constitue à l’évidence un déni de démocratie.

Ce président de la République, qui il n’y a pas si longtemps, a cédé à la violence de la rue lors de l’épisode des gilets jaunes, est resté sourd à la revendication du monde du travail exprimée dans le calme, la dignité et la détermination.
Jouer la carte de la lassitude, en spéculant sur l’épuisement des salariés à enchaîner les journées de grève, dans un contexte de forte inflation, parier sur les caddies vides et les bouches à nourrir, c’est mener le dialogue social à la manière des patrons des mines de Germinal, telle que la décrivait Zola !
En assumant cette stratégie de passage en force et de refus de prise en compte de l’expression publique portée par les manifestants, le président de la République accrédite finalement l’idée que seul le recours à la violence pourrait faire bouger les lignes. Et ce risque, notre société ne peut se payer le luxe de l’affronter !

La démocratie représentative se trouve mise en danger au terme de ce processus. Sur un sujet aussi grave, les représentants de la nation auraient dû avoir le temps de débattre et le droit d’exprimer leur avis. Le rôle médiateur des corps intermédiaires que sont les syndicats doit être rétabli et pris en considération.

Parce que nous refusons le diktat imposé par le gouvernement contre l’opinion, le 23 mars, nous dirons dans la rue avec les travailleurs actifs, notre détermination à refuser cette réforme des retraites. Dans le calme, dans la dignité, mais avec force.

Plus que jamais, soyons solidaires des travailleurs actifs et des jeunes pour que vive la démocratie sociale !

Dans les Landes: 

Lundi 20 mars : tractage intersyndical aux ronds points du Grand Mail à Dax et du Grand Moun à Mont de Marsan à partir de 16H00. Venez nombreux.ses!

Mardi 21 mars : L'intersyndicale Landaise tiendra une conférence de presse à la Maison des Syndicats à midi. L'Unsa sera présente !

Jeudi 23 mars : Tous.tes dans la rue ! Rendez-vous à 10h00 aux arènes de Mont de Marsan pour un défilé (Arènes, sablar, mairie, préfecture, place saint roch, arènes)

A 15h00 : rendez-vous aux arènes de Mont de Marsan pour une opération escargot sur la rocade de Mont de Marsan (par Coumassotte, jusqu'au rond point de Saint Avit, aller-retour aux arènes )

Le SE-Unsa n'appelle pas au blocage des épreuves de spécialités du baccalauréat des 20 et 21 mars, pour permettre aux élèves de passer ces épreuves dans les meilleures conditions possibles. Un préavis de grève couvre les personnels qui décideraient de s'inscrire dans les mobilisations qui seraient décidées.

Le combat pour les retraites n'est pas fini, il n'est pas perdu... Il dépendra de la mobilisation sans faille et nombreuse de toutes et tous... actifs.ves, retraité.es ! Ne nous laissons pas dicter notre vie et notre vision de la société par ce gouvernement autoritariste, ultralibéral, et méprisant !

Christophe NOWACZECK

Secrétaire Départemental Unsa Education et SE-Unsa des landes

le 17 mars 2023