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SE-UNSA 40


 Par SE-UNSA 040
 Le  vendredi 17 juin 2016

Mouvement CPE : le Recteur aussi use du 49.3 !

 

La CAPA des mutations des CPE s'est tenue lundi 13 juin 2016 (voir notre article en ligne ici). Lors de cette instance, l'administration a soumis aux 3 organisations syndicales représentatives (SE-Unsa, Snes-FSU, Sgen-CFDT) une proposition de ventilation de postes offerts au mouvement dans le but de multiplier le nombre de mutations sur un département de l'Académie. En vérité, il s'agissait, à notre avis, de résoudre une "problématique d'établissements et de personnes" et de muter hors règles et hors barèmes  des collègues qui sans cela n'auraient pas obtenu leur mutation. Pour les commissaires paritaires CPE du SE-Unsa, cette proposition était proprement scandaleuse. Nous avons été les seuls à la dénoncer clairement et à nous y opposer. Nous aurions espéré que tous les représentants syndicaux présents qui déclarent "opposer le paritarisme à l'arbitraire" le fassent ouvertement. Nous nous sommes sentis bien seuls quand il nous a été reproché "de nous substituer aux instances disciplinaires et de juger des personnes". Il ne s'agit nullement de cela.

Nous avions d'ailleurs rappelé dans notre déclaration préalable que nous continuons également à revendiquer le respect des règles du mouvement et des barèmes et que le nombre de mutations dans une académie ne peut se réduire à la dérogation aux règles mais doit se résoudre par un nombre de postes suffisants offerts au mouvement

Au SE-Unsa, l'équité des règles et l'éthique professionnelle du métier de CPE sont au coeur de nos mandats et nos actions paritaires.

Qu'il ne soit pas dit que le SE-Unsa s'oppose aux mutations des collègues par principe ou jusque boutisme!

Qu'il ne soit pas dit que nos positions syndicales sont clientélistes ou électoralistes!

Nous portons sur les dossiers de mutation des CPE le même regard bienveillant, qu'ils soient adhérents ou non au SE-Unsa. Nous n'hésitons pas à refuser de déroger aux règles et aux barèmes quand cela nous semble injustifié et inéquitable, même si ces dérogations peuvent bénéficier à nos adhérents. Nous avons toujours été clairs sur cette manière de faire du syndicalisme et nos adhérents le comprennent. Ils nous le disent et nous font confiance.

Nous sommes à leurs côtés chaque fois que nécessaire, pour les accompagner en audience auprès des services DRH du Rectorat. Nous défendons les situations avec humanisme et professionnalisme sans passe droit.

Cette proposition du Rectorat a non seulement déclenché notre colère et réactivé des dissensions syndicales que nous ne souhaitions pas, mais aussi mis dans l'attente d'un résultat définitif 4 collègues CPE. Quand on sait que cette période de mutations est déjà suffisamment anxiogène pour les candidats, cela ne peut être que regrettable.

Pour conclure, nous ne doutons pas que le titre de cet article fera couler de l'encre, mais là aussi, quand des syndicats dénoncent le passage en force du gouvernement sur la Loi Travail le matin même de l'ouverture des CAPA, il est étonnant que ce même passage en force du Recteur même s'il est souverain dans ces décisions ne soit pas dénoncé avec la même virulence.

Cette CAPA nous laisse un goût amer car elle pose la question de la place du paritarisme et de l'éthique syndicale et professionnelle. Mais, elle nous convainc, si cela était nécessaire que nous ne devons rien lâcher dans l'intérêt de tous les collègues et que le syndicalisme combatif et réformiste de l'Unsa n'est ni un hasard ni une posture mais bien un choix assumé.

Pour l'ensemble des commissaires paritaires CPE du SE-Unsa

Christophe NOWACZECK