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Nouveau ministre, mĂŞme prĂ©sident, qu’en attendre ?
Article publié le vendredi 1er septembre 2023.
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Suite au dernier remaniement ministĂ©riel, de nouveaux ministres ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s pour l’éducation nationale et pour la jeunesse et le SNU tandis que Carole Grandjean, pour l’enseignement professionnel, et Sylvie Retailleau, pour l’enseignement supĂ©rieur et la recherche, restaient en poste. Si les tĂŞtes changent, les politiques menĂ©es ne devraient malheureusement pas beaucoup varier avec un prĂ©sident qui considère l’Éducation comme un domaine rĂ©servĂ©.  Pour autant, l’UNSA Éducation a des attentes fortes sur l’attractivitĂ© de tous les mĂ©tiers (revalorisation et amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie au travail), sur l’inclusion et sur la mixitĂ© sociale. Dans l’attente d’annonces sur l’Enseignement supĂ©rieur et la Recherche, quels principaux sujets sont ressortis de la confĂ©rence de presse de Gabriel Attal, lundi matin ?

Savoirs fondamentaux : une vision Ă©triquĂ©e de l’École

La confĂ©rence de presse de Gabriel Attal, nouveau ministre de l’éducation nationale, lui a permis de faire le point sur ses prioritĂ©s, après avoir reçu les organisations syndicales, dont l’UNSA Éducation, une semaine auparavant. Elles se dĂ©clinent en premier lieu autour d’un leitmotiv, Â« relever le niveau Â», oĂą le nouveau ministre met l’accent sur des « savoirs fondamentaux Â» largement concentrĂ©s sur les mathĂ©matiques et le français, scandĂ©s par des Ă©valuations nationales, qui s’appuient sur des plans de formation en maternelle et en primaire et sur une « nouvelle sixième Â» oĂą les horaires de ces deux disciplines sont renforcĂ©s.

Cette logique Ă©ducative, recentrĂ©e sur le « lire-Ă©crire-compter Â», plaĂ®t peut-ĂŞtre Ă  une partie de l’opinion publique, et permet sans doute de gagner quelques places dans des Ă©valuations internationales, mais en quoi prĂ©pare-t-elle les Ă©lèves aux dĂ©fis sociaux, Ă©conomiques et Ă©cologiques des prochaines dĂ©cennies ? Les pays qui ont choisi une approche de ce type, et notamment les Etats-Unis, reviennent de ce modèle qui appauvrit les enseignements quand tout le temps scolaire se rĂ©sume Ă  une logique comptable de rĂ©ussite Ă  un QCM annuel.

Une réaffirmation de l’autorité qui peine à sortir de l’incantation

En deuxième lieu, Â« l’école des droits et des devoirs Â», un autre slogan, s’organise autour d’une rĂ©affirmation de « l’autoritĂ© Â» des savoirs et des enseignants, d’annonces sur la laĂŻcitĂ© (port de l’abaya notamment) et sur l’enseignement moral et civique. Un cadre rĂ©glementaire plus prĂ©cis Ă©tait attendu Ă  l’échelle des Ă©tablissements sur la laĂŻcitĂ© (voir notre article sur le sujet), et l’UNSA Éducation revendiquait un meilleur accompagnement et une formation dĂ©diĂ©e sur cette problĂ©matique. En revanche, les mesures pour renforcer l’autoritĂ© semblent un peu vagues, voire incantatoires, alors que le harcèlement scolaire et la relation enseignant/Ă©lève sont des sujets essentiels qui ne peuvent avancer qu’à travers une vision globale du climat scolaire.

Certaines annonces avaient déjà été faites au préalable, de manière curieuse, par le président de la République, qui revendiquait un domaine réservé non-prévu par la constitution, sur les sujets éducatifs. Cette cacophonie des annonces éducatives, que nous avons déjà dénoncées au début de l’été (voir notre article), est dommageable pour la confiance des personnels envers l’institution ministérielle, qui baisse d’année en année.

La troisième prioritĂ© annoncĂ©e, Â« l’école qui Ă©mancipe Â», se dĂ©finit d’après Gabriel Attal par un bien-ĂŞtre tant pour les Ă©lèves que pour les personnels, car « on ne peut pas bien enseigner, et on ne peut pas bien apprendre, si on n’est pas heureux Â». Cet enjeu est essentiel pour l’UNSA Éducation qui a constamment placĂ© la QualitĂ© de Vie au Travail au centre de ses revendications pour la revalorisation de TOUS les mĂ©tiers de l’éducation et pas autour d’un PACTE rejetĂ© massivement, pour les seuls enseignantes et enseignants.

Pour l’UNSA Éducation, l’inclusion, qui a fait l’objet d’annonces ambitieuses qui doivent se réaliser, la mixité sociale, avec de nouvelles mesures prévues pour la rentrée, et enfin la transition écologique, ne peuvent être seulement effleurées à la fin d’un discours ministériel. Ces questions doivent prendre une place centrale dans les politiques éducatives de cette décennie, car elles conditionnent la cohésion de notre société. L’absence de propositions fortes sur la mixité sociale est un réel problème. C’est bien l’un des enjeux majeurs, les études montrent son importance et combien la responsabilité de l’enseignement privé est forte sur ce fléau du séparatisme scolaire. Le SNU et la réforme de la voie professionnelle ont également été abordés comme des réformes très positives, sans prendre en compte la réalité de leur mise en œuvre et l’avis des acteurs et actrices de terrain.

Le ministre déclare vouloir un dialogue social de qualité c’est une bonne chose, mais il sera essentiel de pouvoir y aborder les problématiques réelles des écoles, des établissements, des services et des personnels et de tenir compte des propositions de leurs représentants.

Pour conclure, et nous ne cesserons de le dire, il faut arrêter de mettre sans cesse le système en tension par des successions d’annonces médiatiques et un jeu de communication permanente, à destination de l’opinion publique. Tout le monde ne s’en sentirait que mieux.

 

 
 
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