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Collège : des annonces hors du temps des Ă©tablissements
Article publié le mardi 10 janvier 2023.
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Des annonces ont été faites par voie de presse par le Ministre de l’éducation nationale à propos de la classe de 6ème. Pour répondre à des difficultés persistantes des élèves en français et en mathématiques, deux nouvelles mesures seront prévues à la rentrée 2023. Ces annonces sans précisions pratiques et matérielles, mettent une fois de plus les personnels en insécurité. Le changement se prépare, s’accompagne. Toute nouvelle mesure suppose des ressources humaines disponibles, dûment rémunérées et formées.

Quelles sont ces mesures nouvelles ?
 
La baisse du niveau gĂ©nĂ©ral est une prĂ©occupation rĂ©elle, rĂ©vĂ©lĂ©e par les Ă©valuations annuelles standardisĂ©es du Ministère et par les Ă©valuations internationales. La maĂ®trise de la langue française et les capacitĂ©s en mathĂ©matiques sont toujours au cĹ“ur des faiblesses relevĂ©es dans ces Ă©valuations. Pour tenter d’y remĂ©dier, deux mesures sont envisagĂ©es pour la rentrĂ©e de septembre 2023 :
 
–       Le dispositif « devoirs faits Â» deviendra obligatoire pour tous les Ă©lèves de 6ème
–       Une heure hebdomadaire de renforcement ou approfondissement en Français et en MathĂ©matiques est ajoutĂ©e Ă  l’emploi du temps et assurĂ©e par des professeurs des Ă©coles au collège.
 
Quelles questions se posent pour la mise en Ĺ“uvre de telles mesures ?
 
Les collèges reçoivent leur DHG (Dotation Horaire Globale) fin janvier/ dĂ©but fĂ©vrier de chaque annĂ©e civile, ce qui permet aux Ă©quipes d’encadrement de prĂ©parer la rentrĂ©e suivante, d’anticiper le fonctionnement et les choix pĂ©dagogiques, d’organiser une rĂ©flexion collective dans leur Ă©tablissement. Il va de soi que si ces annonces ne sont pas suivies de hausse des DHG, le ministère imposera alors ses choix aux Ă©tablissements, balayant toute l’autonomie et le travail collectif des Ă©quipes pĂ©dagogiques. Ce serait alors inacceptable !
 
La réduction des inégalités sociales et scolaires peut difficilement s’envisager dans un contexte de suppressions de postes dans les établissements. La marge de manœuvre dégagée par une légère baisse démographique des effectifs scolarisés aurait pu et dû être réinvestie pour améliorer les conditions de travail et l’accompagnement des élèves en petit groupes.
 
Faire intervenir des professeurs des Ă©coles au collège est une bonne initiative Ă  condition qu’elle soit sur la base du volontariat, que ce travail supplĂ©mentaire soit rĂ©munĂ©rĂ© Ă  sa juste valeur, et qu’il s’accompagne de temps de travail de concertation et de formation conjointe avec les professeurs de collège. Les cultures professionnelles entre 1er et 2nd degrĂ©s sont bien diffĂ©rentes, elles nĂ©cessitent des temps de partage, de rĂ©flexion commune sur les approches pĂ©dagogiques et les dĂ©marches d’apprentissage pour viser un bĂ©nĂ©fice pour les Ă©lèves. PlutĂ´t que de l’envisager sous le seul prisme du travail supplĂ©mentaire, on pourrait offrit aux professeurs des Ă©coles la possibilitĂ© d’exercer au collège, en coopĂ©ration avec les professeurs de collège. Faire ressurgir le dispositif « Plus de MaĂ®tres Que de Classe Â» et l’adapter au second degrĂ©. Il y a dĂ©jĂ  de nombreux postes profilĂ©s, ce n’en serait que de nouveaux. Mais pour cela, il faut cesser de « profiter de la baisse dĂ©mographique Â» pour supprimer des postes, il faut travailler Ă  moyens constants mais Ă  missions diffĂ©rentes.
 
Le dispositif « devoirs faits Â» repose jusqu’à prĂ©sent sur des professeurs ou des assistants d’éducation volontaires pour augmenter leur temps de travail. Un plan de formation sur la notion de travail personnel, de mĂ©thodologie, de stratĂ©gies d’apprentissage doit se dĂ©ployer Ă  plus grande vitesse afin que le dispositif soit rĂ©ellement une plus-value pour les Ă©lèves. De plus, son caractère obligatoire doit s’accompagner de temps de co-Ă©ducation avec les parents. Enfin, on peut se demander si les forces humaines disponibles et volontaires seront au rendez-vous pour tous les 6èmes.
 
L’UNSA Éducation attend avec impatience les précisions concrètes qui permettront de mettre sereinement en œuvre ces annonces ministérielles. L’accompagnement des élèves doit être pensé à l’échelle locale, en lien avec les acteurs associatifs qui agissent sur le territoire, de la manière la plus adaptée aux élèves, et non plaquée à travers un dispositif décidé à Paris sous une forme rigide qui méconnaît les projets existants.
 Si ces annonces sont envisagĂ©es Ă  moyens constants, elles dĂ©stabiliseront les Ă©quipes, leurs choix pĂ©dagogiques, et crĂ©eront de nouvelles difficultĂ©s. Tout le contraire de leurs objectifs premiers, donc.
 

 
 
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