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RĂ©union des recteurs du 7 fĂ©vrier 2017 : discours de la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement SupĂ©rieur et de la Recherche
Article publié le jeudi 9 février 2017.
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Najat Vallaud-Belkacem s'est exprimée sur la préparation de la rentrée 2017 à l'occasion de la réunion des recteurs du 7 février 2017.

Mesdames et messieurs les rectrices et les recteurs,


C’est un moment important qui se déroule actuellement, dans toutes vos académies.

Nous sommes entrĂ©s dans la dernière phase de la prĂ©paration de la rentrĂ©e 2017. Cette rentrĂ©e, vous la prĂ©parez au quotidien, et vous avez conscience de ses enjeux : ils sont nombreux. Cette rentrĂ©e nĂ©cessite, de notre part Ă  toutes et Ă  tous, un engagement sans faille, au service d’une politique partagĂ©e, qui a pour objectif les rĂ©ussites de tous nos Ă©lèves.

Voilà pourquoi, au moment où se tiennent les CDEN, je tiens à rappeler les priorités politiques que je vous demande de porter.

Je veux commencer par le principe qui doit dĂ©sormais guider toutes les mesures que nous prenons en matière de carte scolaire dans le 1er comme le 2nd degrĂ© : la rĂ©partition des postes doit prendre en compte, en prioritĂ©, la situation sociale et scolaire des Ă©coles et des Ă©tablissements. Oui, il est indispensable de donner plus, d'offrir un meilleur encadrement et de meilleures conditions d'apprentissage Ă  ceux qui ont moins ; Ă  ceux qui ont, encore plus que les autres, besoin de l'Ă©cole pour apprendre.

Dans le premier degrĂ©, le contexte dĂ©mographique est particulièrement favorable. Il est donc essentiel que tous – enseignants, parents, Ă©lus de la RĂ©publique –puissent bien mesurer l'effectivitĂ© de nos prioritĂ©s. La prioritĂ© au primaire n’est pas un vain mot : c’est une rĂ©alitĂ© qui doit ĂŞtre vĂ©cue, au quotidien, dans les Ă©tablissements de vos acadĂ©mies. Vous devez Ă©galement renforcer les moyens du remplacement, essentiels pour la continuitĂ© du service public et pour la formation continue des enseignants. La rentrĂ©e 2017 permettra aussi de doter chacune des Ă©coles de l'Ă©ducation prioritaire qui ne le sont pas encore, d'un "maĂ®tre plus", soit d'un dispositif "plus de maĂ®tres que de classes". Le comitĂ© national de suivi prĂ©sidĂ© par Marie-Danièle Campion en a encore montrĂ© tous les bienfaits sur les conditions d'apprentissage des Ă©lèves.

En parlant de bienfaits, je veux insister sur ceux de la scolarisation des moins de trois ans. Nous devons prolonger nos efforts, dans ce domaine : cela passe, notamment, par le partenariat avec les CAF et les mairies. Relancez-le, renforcez-le, partout oĂą cela est nĂ©cessaire. J’attire aussi votre attention sur la question des Rased. LĂ  oĂą les Rased sont incomplets, je vous demande de recrĂ©er des postes. En effet, avec le CAPPEI nous rĂ©novons la formation des maĂ®tres spĂ©cialisĂ©s, grâce en particulier, Ă  l'alternance. Nous venons aussi de crĂ©er le nouveau corps des psychologues de l'Ă©ducation nationale. Il serait donc peu comprĂ©hensible que cela ne s'accompagne pas d'un effort en matière de postes.

Enfin, dernière prioritĂ©, la conclusion de nouvelles conventions ruralitĂ©. Je sais que ce sujet vous occupe beaucoup actuellement. Je vous donne des prĂ©cisions quant au calendrier : il est souhaitable que les 100 postes mis en rĂ©serve pour la rentrĂ©e prochaine soient distribuĂ©s dès le dĂ©but du mois de mars. Aussi je vous demande de faire remonter Ă  mon cabinet et Ă  la Dgesco les nouvelles signatures de conventions d'ici la fin du mois de fĂ©vrier.

Dans le second degré, la première des priorités, outre la démographie, est bien sûr la réforme du collège, la poursuite du financement des heures professeurs et de l'autonomie pédagogique.

La deuxième prioritĂ© est la mise en Ĺ“uvre du plan 500 nouvelles formations en lycĂ©e professionnel, un chantier stratĂ©gique pour l’enseignement professionnel et ses enjeux, auxquelles nous devons dĂ©dier 1000 postes supplĂ©mentaires. Je tiens Ă  saluer le travail effectuĂ© avec les conseils rĂ©gionaux : il a Ă©tĂ© de qualitĂ©, et il a Ă©tĂ© constructif, tant sur la carte des formations que sur celle plus spĂ©cifique des 500 nouvelles formations. Vos remontĂ©es sont fidèles aux prioritĂ©s : la carte des 500 nouvelles formations reflète aussi bien la prioritĂ© donnĂ©e aux mĂ©tiers en tension qu’aux mĂ©tiers et filières en forte Ă©volution et impactĂ©es par le numĂ©rique. Par ailleurs, la prioritĂ©  donnĂ©e aux formations en lycĂ©e professionnel avec 70% de l’offre qui concerne les PLP a Ă©tĂ© respectĂ©e : il Ă©tait important qu’elle le soit. Il faut maintenant veiller Ă  la bonne correspondance de cette carte avec l’allocation des moyens pour que ces 500 nouvelles formations soient mises en place et dispensĂ©es dans les meilleures conditions pour les lycĂ©ens Ă  la rentrĂ©e prochaine.

La troisième priorité dans le secondaire est l'appui aux lycées les plus fragiles, dont ceux relevant aujourd'hui d'un label de l'éducation prioritaire avec les 450 nouveaux postes à répartir comme je l’ai indiqué dans les lycées généraux et technologiques et les lycées professionnels les plus défavorisés. Je remercie en particulier les recteurs des académies d'Aix-Marseille et Versailles, Bernard Beignier et Daniel Filâtre, pour le travail de dialogue et de conviction qu'ils ont su mener à bien. Enfin, je rappelle toute l'attention que j'accorde au travail d'explication et de pédagogie de ces priorités, tant lors du dialogue social que dans vos entretiens avec les élus.

Cette rentrée doit aussi être l’occasion de continuer à nous mobiliser pour vaincre le décrochage.

Je vois, quand je me rends dans vos académies, à quel point vous vous êtes emparés avec intelligence du plan d’action décrochage. Cela nécessite notamment de savoir faire évoluer nos pratiques pédagogiques, et je vous encourage à poursuivre le déploiement des formations dans ce domaine aussi bien en formation initiale qu’en formation continue. Grâce à ces actions, nous sommes, pour la première fois, passés sous les 100 000 décrocheurs. Nous pouvons encore faire mieux.

Comme je vous l’ai dit le 10 janvier, nous pouvons, dès la rentrĂ©e 2017, passer sous les 80 000. D’abord, nous avons une marge de progression considĂ©rable sur la reprĂ©paration Ă  l’examen après un Ă©chec au bac ou au CAP. Pour vous donner une idĂ©e, seuls 4 Ă©lèves sur 10 repassent l’examen du bac en lycĂ©e professionnel après un Ă©chec en 2016. Ils Ă©taient 3/10 en 2014. C’est un premier progrès, nous devons l’amplifier. Si nous parvenons Ă  accompagner entre 3 et 5 Ă©lèves supplĂ©mentaires par lycĂ©e, toutes filières confondues, cela reprĂ©sente au bas mot 15 000 Ă©lèves supplĂ©mentaires. Nous devrions Ă©galement toucher 1 500 Ă©lèves supplĂ©mentaires dans le cadre du droit au retour en formation d’ici mai 2017. Surtout,  nos mesures gagnent en efficacitĂ©, annĂ©e après annĂ©e : leurs rĂ©sultats conjuguĂ©s peuvent ĂŞtre estimĂ©s, d’ici Ă  juin 2017, Ă  un nombre d’élèves concernĂ©s entre 3000 et 5000, ce qui nous amène in fine Ă  près de 20 000 Ă©lèves supplĂ©mentaires.

Passer le cap des 80 000, nous pouvons donc le faire. Et nous allons le faire. Ne laissons pas retomber la dynamique vertueuse qui s’est initiĂ©e. Votre rĂ´le est essentiel : vous avez tous les leviers nĂ©cessaires pour agir, et en particulier, celui de la reprĂ©paration Ă  l’examen, je tiens Ă  insister sur ce point.

La prochaine rentrée universitaire sera, quant à elle, marquée par la première application de la loi du 24 décembre 2016 sur l'accès au cursus de master.

C'est une rĂ©forme fondamentale. Votre rĂ´le, dans sa rĂ©ussite, sera dĂ©terminant. Vous interviendrez bien sĂ»r, comme le prĂ©voit les textes, comme garant du droit Ă  la poursuite d'Ă©tudes. Mais vous le savez mieux que moi, cela se construit dès maintenant par votre regard sur les capacitĂ©s d'accueil. Je veux rappeler l'importance de votre interaction avec les Ă©tablissements pour veiller Ă  ce que les capacitĂ©s d’accueil soient cohĂ©rentes avec les flux actuels tant de M1 que de L3. Veillez Ă  ce qu'aucune approche malthusienne ne s'installe. Je pense, en particulier, Ă  la filière psychologie : aucune rĂ©duction forte de la capacitĂ© d'accueil ne doit ĂŞtre autorisĂ©e sans que le devenir des futurs diplĂ´mĂ©s de licence ne soit très clairement prĂ©vu par les universitĂ©s concernĂ©es.

Une pĂ©riode nouvelle s’ouvre : dans la mise en Ĺ“uvre de cette nouveautĂ©, vous pouvez ĂŞtre assurĂ©s de l’écoute de la DGESIP et du cabinet Ă  votre Ă©gard, pour rĂ©pondre Ă  toutes les questions qui pourraient se poser.

Bien sĂ»r, cette future rentrĂ©e c'est aussi APB. Nous devons sĂ©parer la prĂ©paration de la prochaine rentrĂ©e de ce qui est rĂ©clamĂ© par certains, la sĂ©lection Ă  l'entrĂ©e de l'enseignement supĂ©rieur. Nous l'avons dit et redit, notre conviction, c'est la dĂ©mocratisation exigeante, qui garantit Ă  chaque jeune un parcours de rĂ©ussite dans l'enseignement supĂ©rieur. Ce sont les 2 000 places supplĂ©mentaires pour les bacheliers professionnels dans le supĂ©rieur ; ce sont les 200 places supplĂ©mentaires Ă  l'entrĂ©e des Ă©coles d'ingĂ©nieur post-bac dès cette rentrĂ©e ; ce sont nos efforts pour reconstituer le vivier des candidats issus de la voie technologique sur les IUT ; ce sont enfin les 100 M€ que nous avons flĂ©chĂ©s pour l'accompagnement de cette dĂ©mocratisation.

Tels sont donc les principaux points sur lesquels je vous demande d’être particulièrement vigilants, dans les mois qui viennent.

Mais la rentrĂ©e est chargĂ©e, et l’ordre du jour d’aujourd’hui le montre. Nous avons besoin, cette annĂ©e encore, de votre mobilisation sur les enjeux de sĂ©curitĂ© et de prĂ©vention de la radicalisation ; il y a aussi les enjeux liĂ©s aux RH, et Ă  la mise en Ĺ“uvre du PPCR ; il y a l’accompagnement des migrants, les enjeux d’évolution des systèmes d’information, les Ă©volutions aussi de l’enseignement adaptĂ© et spĂ©cialisĂ© ; il y a, enfin, l’importance de la question de la fĂ©minisation de l’encadrement.

Sur toutes ces questions, les rectrices et les recteurs jouent un rôle crucial. Oui, au cœur de tout cela, il y a votre travail, et je tiens à vous dire que je suis consciente de l’ampleur de ce que vous accomplissez. Oui, c’est une grande responsabilité que d’être rectrice, ou recteur, et vous l’assumez pleinement. Et c’est parce que vous êtes des acteurs clés de notre système éducatif, qu’il m’a paru important de réfléchir aux enjeux d’accompagnement et de formation des futures rectrices et des futurs recteurs. C’est pour cette raison que j’ai demandé à Madame Françoise Moulin-Civil, une mission sur ce sujet, mission à laquelle est associée la conférence des recteurs.

Mesdames et messieurs, je n’ignore rien de votre engagement et de votre travail, et je les salue.

Je sais aussi que des Ă©chĂ©ances Ă©lectorales approchent : mais je sais surtout, qu’au-delĂ  de ces Ă©chĂ©ances, en dĂ©pit d’elles, nous sommes, toutes et tous, engagĂ©s. EngagĂ©s au service d’une politique qui est lucide : une politique qui voit que l’École de la RĂ©publique, loin des clichĂ©s dĂ©clinistes, fait rĂ©ussir la grande majoritĂ© de ses Ă©lèves, mais qu’elle peine, encore, Ă  rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s. De cette lutte contre les inĂ©galitĂ©s, nous avons fait un enjeu essentiel, et nous l’aurons portĂ© jusqu’au bout.

Alors, je vais vous dire une chose. La rentrĂ©e 2017 sera une rĂ©ussite : nous nous en sommes donnĂ© les moyens, et nous y travaillons, toutes et tous, au quotidien.

Cette rĂ©ussite ne nous sera peut-ĂŞtre pas attribuĂ©e. Le temps de l’École, nous le savons bien, est un temps long, qui ne correspond pas au temps court des Ă©chĂ©ances Ă©lectorales.  Mais nous saurons, nous, ce qu’il en est. L’École sortira renforcĂ©e de ce quinquennat : renforcĂ©e Ă  la fois dans ses moyens, dans sa mission d’enseignement, et dans sa prise en compte des inĂ©galitĂ©s.

Et c’est, dans une telle action, un vrai plaisir, et un honneur, que de vous voir, engagés, à mes côtés, dans les mois qui viennent, jusqu’au bout, pour faire, de cette rentrée 2017, une rentrée à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres, qui sont ceux de notre pays, qui sont ceux de la République.

Je vous remercie.

 

 
 
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