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Lundi 27 juin, le ministre de l'Education Nationale Ă©tait en visite dans le Jura et le Doubs.
L'Unsa-Education a été reçue en audience par la cheffe de cabinet. Nous avons mis en avant des problématiques locales : journées de décharge, temps partiels, travail invisible et conditions de travail des stagiaires. Ci-dessous, le texte de notre intervention remis au ministère pour le 1er degré, et en pièce jointe, le texte global ( 2d degré, administratif et intendance, chefs d'établissements)
1er point : les journées de décharge pour les directeurs de toutes petites structures, journées inscrites dans la loi Rilhac.
Le Jura est un département qui comptabilise 50 % d’écoles à 2 ou 3 classes soit plus de 150 écoles. La planification annuelle des journées de décharge aura mis du temps à être effective. Une amélioration ? Sur le papier. En réalité, par manque de remplaçants, les enseignants affectés sur ces décharges sont ballottés d’école en école pour gérer les priorités comme les constellations de la formation continue. Et le directeur ? La directrice ? Prévenu la veille, au mieux, sa charge de travail reste la même : entre impératifs de calendrier (Onde, Affelnet, ….) et quotidien ponctué par les relations aux familles, élus et hiérarchie, les mails, appels, gestions de commandes, d’élèves absents, blessés, …le travail est fait ….et ce sur du temps personnel.
Cette réalité locale que nous avons porté auprès de nos instances internes a amené à la rédaction d’un courrier adressé au ministère (lire le courrier ici) pour demander une compensation financière de ces heures dues pour que la loi soit respectée.
2ème point : les temps partiels sur autorisation
Monsieur le ministre de l’Education Nationale a indiqué vouloir augmenter les salaires des enseignants en début de carrière. 2000€ net, c’est ce que gagne un enseignant au bout de 20 ans de carrière. Il est donc indispensable que tous les salaires soient revalorisés. Mais l’attractivité du métier n’est pas seulement liée au salaire.
La DSDEN du Jura, pour la 2ème année consécutive, restreint fortement le choix pour les personnels d’un temps de travail aménagé. En effet, depuis 2 ans, les temps partiels ne sont accordés que sur certains critères. Lors des échanges avec l’administration pour les recours, nous avons entendu des propos qui nous interrogent : pertinence des demandes, moindre importance du besoin, absence d’éléments médicaux, profit, qualité du travail d’enseignant en cas de cumul d’activité,… Ce changement de discours a une raison simple : le manque d’enseignants et de candidats contractuels. Rien à voir avec les raisons des demandes. Le bien-être des personnels passe après les besoins de service… Le seul levier qu’a la DSDEN du Jura pour appliquer les orientations nationales est la suppression des temps partiels sur autorisation.
Cette obligation de travail à temps plein crée des situations de mal être au travail, de détresse, a une répercussion sur la vie familiale des enseignants. De nombreux arrêts de travail et demandes de disponibilités ont fait suite aux refus des temps partiels l'an dernier.
3ème point : rémunération du travail invisible
Le ministre veut imposer des tâches en plus pour augmenter les revenus des enseignants. Il ne s’agit pas d’une augmentation de salaire, il est normal d’être payé pour du travail effectué. Quoique, cette proposition qui revient régulièrement sur la table nous amène à vous présenter une autre réalité locale, le tissu scolaire de notre département rural et montagnard : des classes à 2/3/4 niveaux, sans intervenants extérieurs pour l’EPS, la musique, les langues ; des projets à construire ; des relations-familles qu’il faut entretenir au quotidien, en ajoutant souvent une dimension sociale, une prise en charge de la coppérative scolaire,… Le forfait des 108 heures est largement dépassé, il n’y a même pas de comptage d’ailleurs. Alors, notre demande est que ces heures invisibles mais réelles soit déjà rémunérées avant de nous imposer des tâches supplémentaires. Le cas échéant, il faudra faire des choix.
Autre problème de taille dans notre département : les professeurs des écoles stagiaires.
2 démissions et 3 arrêts de travail l'an dernier sur un effectif de 32 et ce ne sont que ceux qui agissent. D'autres souffrent d'un mal être, de burn out. Les exigences de l'INSPE, les exigences du stage en classe, le calendrier des devoirs connu au dernier moment, le manque d'accompagnement et de reconnaissance de l'institution font fuir les PES.
Pour terminer, dans un pays qui peine à recruter de nouveaux enseignants, est-ce normal de pousser ceux qui sont en poste à la maladie ou au départ vers d'autres professions ?
Des arrêts de travail en pagaille à cause de l'institution, une situation sanitaire qui nous a mis (et nous met encore) à mal dans les écoles, mais moins de postes de remplaçants ? Où est la logique ?
Dans notre département rural, nous souhaitons offrir le meilleur pour nos élèves et cela passe par des enseignants heureux dans leurs classes avec une quotité de travail choisie, un travail reconnu financièrement, des enseignants remplacés en cas d’absence, des effectifs limités, des directeurs disponibles pour accompagner leurs équipes, les élèves et les familles !!!
Maxime Cassani, Baptiste Guillard, Pannir Kichenassamy et Laure Monamy