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SE-UNSA 38


 Par SE-UNSA 38
 Le  vendredi 2 juin 2023

Déclaration liminaire à la CAPD d’installation – mardi 23 mai 2023

 

Monsieur le Directeur académique

Mesdames et messieurs les représentant·e·s de l’Administration

Mesdames et messieurs les représentant·e·s des personnels élu·es

       Cette CAPD d’installation se tient + de 5 mois après le scrutin des élections professionnelles. Cinq mois durant lesquels le contexte social et politique est complexe, et tendu : conflits militaires, inflation exponentielle, une colère et des manifestations  contre un gouvernement  resté sourd à l’opposition d’une majorité de français·e·s et à la totalité des organisations syndicales, un choix de financement incompréhensible et injuste d’une énième réforme des retraites... Dernières en date : des propositions « lunaires » et inacceptables ont été faites concernant notre métier d’enseignant·e et notre rémunération. Les annonces de notre ministre concernant la revalorisation sont, pour le moins inquiétantes... que ce soient sur les modalités irréalistes envisagées, sur les montants  annoncés, ou l’évidente méconnaissance de notre réalité professionnelle quotidienne. Comment imaginer redonner de l’attractivité à notre métier sans même prendre en compte une mise à niveau du point d’indice en lien avec la réalité ? Nous sommes loin des 10% médiatiquement annoncés …

     Déterminé à œuvrer en faveur d’une amélioration des conditions d’exercice du métier, le SE-Unsa reste attaché à une démarche constructive et tient à rappeler son opposition à la loi de transformation de la Fonction Publique. Nous ne cessons d’en dénoncer les conséquences sur le dialogue social et les instances de concertation, en particulier la réduction considérable des compétences et des moyens des CAP.

    Malgré ce nouveau contexte, nous resterons force de proposition dans cette nouvelle instance et veillerons à ce que l’accompagnement des collègues soit garanti en matière de formation, de carrière et de mobilité.


    Les délégué·es du SE-Unsa se sont engagé·es à représenter les collègues, à défendre leurs droits, et de meilleures conditions d’exercice, pour eux, comme pour les élèves ; à les informer, à les accompagner (et pas uniquement dans le cadre limitatif de « recours »).

Nous continuons d’exiger du ministère et des services académiques et départementaux :
- un cadre de gestion des opérations de carrière révisables annuellement.
- l’envoi annuel fin septembre aux organisations représentatives des listes des agents du ministère, y compris les personnels détachés, dans un format exploitable et identique pour tous les territoires, ainsi que la liste des agents faisant valoir leur droit à pension.
- la consultation régulière des organisations représentatives en amont de la publication de notes de service concernant la mobilité et la carrière et des temps d’échanges et de dialogue autour de problématiques collectives et individuelles.
- un bilan partagé des opérations de carrière et de mobilité, en préparation de la campagne suivante.
Le SE-Unsa déplore de ne plus avoir accès aux informations collectives et individuelles qui permettaient un meilleur accompagnement des collègues.

    Dans un objectif d'équité et de transparence, le SE-Unsa veillera toujours à ce que les règles et les informations soient connues et compréhensibles par tous.
    D’autre part, le SE-Unsa s’oppose à une revalorisation du métier d’enseignant·e basée sur un principe d’heures supplémentaires dispensé par des collègues du 1er degré en collège !  Cela n’est pas respectueux de l’engagement professionnel de nos collègues, dont le temps de service devant élèves est déjà de 27h/semaine ! Nous postulons que les difficultés scolaires ne se règleront pas ainsi et nous militons pour la possibilité de co-intervention, et l’augmentation des personnels RASED, psyEN, Upe2A, médecins scolaires, assistants sociaux etc.....
- Des solutions plus efficaces sont attendues par l’ensemble des professeurs des écoles : le remplacement réel des enseignant·es absent·es, la mise en œuvre de formation continue conséquente, et l’allègement des effectifs dans toutes les classes. S’en suivrait une amélioration certaine de la prise en charge individuelle des élèves...
- Le SE-Unsa continue de soutenir les directrices et directeurs d’école, dont les conditions d’exercice doivent absolument s’améliorer. Le nouveau recensement des grévistes ajoute encore une tâche administrative qui ne doit pas leur incomber. Sans parler des « évaluations d’école », labellisation E3D, du dispositif école du futur, du Pacte et ses briques, des heures de soutien en collège, etc … comment ne pas épuiser les personnels par ces empilements  de missions…
- Le SE-Unsa réaffirme son opposition à l’allongement de la durée de la carrière et au report de l’âge légal de départ, pour toute la société et pour ses enseignant·es dont bon nombre nous interpellent, épuisé·es, et se plaignant de conditions de travail dégradées.
- Afin de pallier à l’épuisement intellectuel et physique, mais aussi pour mieux répondre à des aspirations individuelles, familiales et sociétales, des aménagements au cours de la carrière doivent être facilités : notamment l’accès au temps partiel. Les collègues n’ont pas à pâtir de la crise de recrutement ; ni de l’inconséquence des choix politiques du ministère.  Le SE-Unsa milite pour que les personnels puissent concilier correctement, vie personnelle et vie professionnelle.
L’équipe du SE-Unsa 38, poursuivra son engagement au service des personnels du premier degré dans sa démarche réformiste, ne cédant ni à la facilité ni à l’opposition de principe.

Céline WILQUIN, Ineke LAGOUANELLE, Béatrice BRUYERE, Pierre DANEL