La session 2011 du baccalauréat (général) a été émaillée de nombreux
incidents fortement médiatisés. Plutôt que de prendre acte que les
contraintes matérielles sont devenues trop fortes - elles ont été
largement aggravées par la rationalisation des moyens de l’Education
nationale -, Luc Chatel annonce un plan de « sécurisation » du bac pour
les prochaines sessions.
Ce plan est bien dans l’air du temps. Le
ministre annonce « la tolérance zéro » pour les fraudeurs, il veut
« élaborer une doctrine de sécurité des locaux sensibles » et rédiger
une « charte de déontologie » pour les personnels ayant accès aux
sujets. On croirait entendre un certain ministre de l’intérieur
devenu président de la république ! La seule évolution prévue des
épreuves serait l’adaptation des énoncés aux outils de calcul utilisés
par les élèves.
Le SE-Unsa doute de l’efficacité de ces mesures.
D’une part, les outils de calcul mis à la disposition des élèves sont
déjà pris en compte par les rédacteurs des sujets (ils peuvent même
décider de les interdire pour certaines épreuves). D’autre part, le
risque d’incident sera toujours présent si on conserve une organisation
conçue à l’époque où le bac était réservé à une élite alors qu’en 2011,
le bac concerne 660 000 candidats.
Une solution courageuse serait de mettre en discussion des évolutions
raisonnables de cet examen. Le SE-Unsa, pour sa part, défend une
réduction du nombre des épreuves écrites terminales nationales. En
complément, des épreuves internes permettraient par des modalités
adaptées d’évaluer les connaissances et compétences qui ne peuvent pas
être mesurées dans des épreuves écrites terminales.