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SE-UNSA 38


 Par SE-UNSA 38
 Le  mercredi 23 octobre 2013

Visite de V. Peillon à Grenoble : parlons Éducation prioritaire

 

Visite du Ministre de l’Education nationale
au Lycée Argouges de Grenoble :

le SE-Unsa reçu en audience au Rectorat

 

Lundi 7 octobre 2013, à 11h15, une délégation de 4 membres du SE-Unsa a été reçue par M. Laurent Crusson,  Conseiller Technique du ministre Vincent Peillon. Etait présente également Mme Jeannin, secrétaire générale adjointe du Recteur. L’entretien a porté sur deux points : l’éducation prioritaire et la réforme des rythmes scolaires.

 

1.L’éducation prioritaire

Notre ministre, accompagné de la ministre déléguée à la Réussite éducative George Pau-Langevin et du ministre délégué à la Ville François Lamy a choisi la ville de Grenoble pour signer une convention d’objectifs* pour les quartiers prioritaires visant à réduire les inégalités territoriales, à favoriser la cohésion sociale et la réussite éducative. *Celle-ci sera rendue publique.

M. Crusson précise que cette convention permettra l’application de la circulaire du premier ministre de novembre 2012. Elle s’inscrit dans le contexte de la Refondation de l’école au bénéfice des zones urbaines sensibles, des zones rurales et des zones de montagne désertées ainsi que de l’Outre-mer. Il énonce 2 mesures :

  • 25% des postes consacrés à la scolarisation des enfants de moins de 3 ans et au dispositif « plus de maîtres que de classes » iront dans les établissements situés dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville.
  • Les contrats urbains seront renouvelés, signés par les préfets et les recteurs, suivis par les académies. Mais la difficulté réside toujours dans la définition des zones prioritaires : est-ce que l’on résonne par établissement ou par zones géographiques ?

Il ajoute que les Assises de l’Education Prioritaire  sont un élément de la démarche ministérielle souhaitant avant tout  partir des «remontées du terrain »: la DEGESCO analysera les propositions et envisagera alors une mise à jour de la cartographie des territoires sensibles pour la rentrée 2015. Au final, l’objectif est de réduire fortement les écarts de résultats entre les enfants issus de quartiers prioritaires et les autres. Notre ministère met en avant la volonté de mieux travailler ensemble et de lier la politique de la ville et celle de l’Education

Mme Jeannin ajoute qu’en Isère, et dans chaque département de l’Académie, la demi-journée banalisée pour la concertation, à laquelle le MEN est attaché, se fera entre le 4 et le 14 octobre. La DEGESCO en fera la synthèse début novembre puis se réuniront les Assises inter-académiques (Lyon, Grenoble et Dijon) à Lyon, le 27 novembre. Chaque délégation sera accompagnée d’un enseignant.

 Nous intervenons alors et ajoutons que le ministère doit aussi prendre en compte l’amélioration des résultats de ces zones sensibles en termes de gestion des personnels. En effet, il est impératif de trouver des moyens pour fixer les équipes, les renforcer et les décharger (les enseignants ont besoin de temps organisationnel, les calendriers sont surchargés par les multiples réunions) ; le SE-Unsa revendique un allègement de 3h du temps devant élèves dans les RRS. Il apparait indispensable d’alléger les effectifs des classes et d’envisager une rémunération adéquate.    

Nous rappelons aussi l’incompréhension et les difficultés ressenties par les enseignants lorsque des moyens disparaissent au gré de l’évolution de la carte de l’Education prioritaire. Le SE-Unsa compte donc sur cette nouvelle convention pour aller vers un meilleur équilibre des ressources humaines…

Michel Martinet, pour les CPE, demande la date des groupes de travail sur les métiers mais le Conseiller ne peut lui donner de réponse à ce jour. Il pose une question technique et juridique sur la place du CPE pour les élections au CA de certains lycées professionnels. Il remet la question sur papier libre à M. Crusson et à Mme Jeannin.

 

2. Les nouveaux rythmes scolaires

Notre délégation place cette rentrée dans le contexte particulier d’une mise en place contrastée de la réforme des rythmes. Les projecteurs sont braqués sur la ville de Grenoble qui concentre un nombre considérable de moyens pour l’organisation de son PEDT. Ceci génère immanquablement un rodage des dispositifs.

Nous apprenons en cours d’audience que notre Ministre visitera l’école la Fontaine à Grenoble en début d’après-midi. Patrick Maurey rappelle que le SE-Unsa  est favorable à cette réforme dans le cadre de la refondation. Mais, il demande de ne pas nier les rejaillissements négatifs sur les enseignants et en particulier les directeurs ; ceux-ci devant apaiser les tensions existantes entre parents, mairie, animateurs…

On remarque aussi un niveau de fatigue élevé des élèves le vendredi mais aussi des conditions pédagogiques plutôt agréables le mercredi matin.

 

S’agissant des dysfonctionnements signalés par les différents partenaires et les enfants eux-mêmes, nous insistons sur l’urgence des corrections à apporter… En effet, cette réforme, ayant besoin de temps pour s’installer, court le risque de se résumer aux premiers aspects négatifs à l’heure même ou des considérations politiciennes s’invitent au débat !

Le Conseiller du ministre site M. Jean-Paul Delahaye : « Je suis le Directeur du temps scolaire » Entendons que l’Education nationale ne pourra régenter les TAP (temps d’activités périscolaires). Il ajoute que notre ministère avait la volonté d’enclencher les réformes et de montrer les changements assortis des nouveaux moyens. Il est entendu que V. Peillon a bien conscience de la charge de cette rentrée bousculant les écoles et une part des communes !

 

En conclusion : Des échanges marqués par une bonne écoute et une convergence de vues sur les dysfonctionnements mis en avant dans la mise en route de la réforme des rythmes. Les perspectives de relations interministérielles étroites sur le sujet de l’Education au sens large nous semblent aller dans le bon sens. Pour autant, nous jugerons aux actes et aux retours de nos collègues.