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M.Gros, DASEN de l’Isère, a longuement reçu des représentantes du SE-Unsa 38 en audience, mardi 21 novembre. Retrouvez ci-dessous la teneur de nos échanges : remplacements, école inclusive, mouvement intra-départemental, communication et bien d'autres sujets ont été abordés. N’hésitez pas à faire de la lecture sélective au besoin !
L’équipe premier degré du SE-UNSA 38 (Béatrice Bruyère, Céline Wilquin et Odile Bourde) a été reçue à la DSDEN.
M. Gros, DASEN de l’Isère assisté de Mme Ozdemir, Secrétaire Générale départementale depuis octobre 2023, et de 2 de ses adjoints, nous ont accordé un entretien de plus de 2h30, preuve de l’attention qu’il porte à nos propos. Nous avons pu aborder différents sujets qui préoccupent et mettent à mal la profession, et qui nous tiennent à cœur : la communication avec la hiérarchie et l’administration, les remplacements, la carte scolaire, l’entrée dans le métier, l’école inclusive et l’enseignement spécialisé…et avant tout, vos conditions de travail, parfois délicates en cette rentrée, et au-delà .
Que nous a-t-il répondu ?
(en bleu : nos insertions et commentaires)
* Communication
- Le DASEN estime qu’il est de son devoir de communiquer les informations dès qu’il les a via les IEN et les directeur.rices afin de pouvoir dialoguer… Les conditions de ces échanges sur le terrain apportent plus souvent de la confusion qu’un sentiment de confiance réciproque qui permettrait une réelle dynamique. La volonté du DASEN serait plutôt d’anticiper...voire prévenir…
M. Gros prend comme exemple le Pacte : il estime judicieux qu’il y ait eu un collectif de travail l’an dernier. Au regard du bazar observé en septembre l’exemple choisi par le DASEN, n’est peut-être pas des plus heureux ! D’autant que l’intérêt même de ce dispositif reste à démontré...
- Les directeur.rices ont un rôle prépondérant dans la communication, que ce soit auprès des collègues ou des parents…Cette configuration est donc complètement hiérarchique avec la distance, notamment humaine, que cela implique en général.
- Des échanges bilatéraux entre l’administration et le SE-Unsa 38 seront possibles autant que nécessaire, nous a-t-on assuré…Par contre, les groupes de travail (GT) intersyndicaux départementaux ne sont plus à l’ordre du jour...à notre grand regret.
- La communication, qu’elle soit présidentielle ou ministérielle, simultanée aux usagers comme aux professionnel.les semble incontournable à M. Gros du fait de la vitesse des informations dans notre société actuelle... C’est effectivement le temps de la réflexion qui semble manquer au gouvernement ! Nous avons dénoncé ces « coups de comm’ » qui mettent les personnels en tension, voire en porte à faux. Pour le DASEN, charge à chacun.e sur le terrain de temporiser auprès des parents. Tâche d’autant moins facile que les messages sont souvent dénués de sens pour les équipes tant les discours tenus relèvent de la parole magique.
* La carte scolaire
Nous avons abordé le sujet de la répartition des élèves au sein des écoles maternelles et élémentaires, ou primaires.
- Les « propositions » de classes de GS/CP de plus en plus nombreuses dans notre département ne sont effectivement que des propositions car les répartitions des élèves d’une école relèvent de la décision de la direction avec l’équipe pédagogique. Mais parfois les seuils établis l’an dernier (24 ou 25 élèves par classe hors dédoublement) ne peuvent être atteints qu’en organisant ces classes à cheval sur 2 cycles, 2 manières de fonctionner, 2 univers… et le refus d’une classe GS/CP exposerait les équipes à des classes surchargées. Le SE-UNSA dénonce cette pression au sujet des effectifs. Malgré tous les efforts des équipes, comment éviter un glissement de fait de la GS vers l’élémentaire ? Surtout si aucun personnel ATSEM ne peut être mis dans ces classes. Le SE-Unsa continue de penser que la classe de GS doit faire pleinement partie du cycle 1.
- Les classes de cycle 1 (PS/MS/GS) sont hors cadre en REP/REP+ du fait du dispositif 100% réussite étendu aux GS. Par contre, il semble possible d’organiser des classes de cycle dans les territoires « ordinaires ».
- Le DASEN précise que la baisse importante et continue des effectifs des élèves scolarisé.es en Isère (- 1500 élèves par an environ) ne s’est pour l’instant pas traduite par une diminution de nombre de postes d’enseignant.es. La répartition des postes a permis l’application du plan national 100 % réussite et la politique de plafonnement des effectifs entre 24 et 26 dans toutes les classes non dédoublées, dans le cadre d’un lissage maternelle/élémentaire
- Le DASEN indique que le maintien du nombre actuel de postes en 2024 est incertain. Le SE-Unsa a pourtant des idées d’emploi de ces postes : des enseignant.es pour conserver les classes maternelles, y compris la GS, des enseignant.es spécialisé.es (en Rased et en établissements), des enseignants surnuméraires, davantage de remplaçant.es, de possibilités de temps partiels, de départ en congé formation …la liste est longue !
* L’école inclusive et l’enseignement spécialisé
- En réponse à notre remarque sur la carence d’enseignant.e spécialisée à dominante rééducative (anciennement « instit G »), le DASEN a été très clair : il n’y a plus lieu d’en parler ! D’autres dispositifs ont, selon lui, pris le relais, tels que le plan autisme ou les EMAS par exemple. Nous, SE-UNSA, exprimons clairement notre désaccord : les RASED, lorsqu’ils étaient en nombre, aidaient les élèves partout sur le territoire, et sans qu’ils relèvent forcément du handicap. Les nouveaux dispositifs ciblent des handicaps très spécifiques, et les EMAS n’interviennent pas auprès de l’élève…
- Le DASEN se satisfait d’avoir réduit le manque de personnels d’AESH. Le SE-UNSA dénonce l’évolution actuelle des notifications mutualisées sans horaires dédiés issues de la MDA, ce qui engendre une prise en charge méprisant particularités et besoins des élèves.
- L’évolution de la qualification de la MDA se bornant à indiquer s’il y a handicap ou pas, sans donner de directives pour la prise en charge scolaire, est, pour le SE-Unsa, problématique. M. Gros répond qu’il faut gagner en pratiques pédagogiques dans ce domaine : le SE-UNSA est, pour le moins dubitatif ! Est-ce que « par hasard » cela pourrait se traduire par des formations dédiées ?! Est-ce que les 2 jours de formation pour tou.te.s les enseignant.es de l’Isère qui ont débutés cette année suffiront ? Les dernières annonces qui promettent d’éliminer les formations « sur temps scolaires », sont de mauvais augure !
- D’après M. Gros, le projet ministériel de transformation des PIAL en PAS doit s’entendre comme le regroupement des AED et des AESH dans une même entité où chaque métier garde sa spécificité. Cela pourrait permettre dans certains cas d’augmenter le volume horaire des AESH et compléter ainsi leurs revenus. Nous restons au SE-Unsa très vigilants quant à cette mise en œuvre.
- Le DASEN reconnait que l’enseignement spécialisé est effectivement en manque de places d’accueil. L’orientation se fait bien souvent (trop souvent !) au regard des places disponibles et non des besoins réels... ce qui se répercute dans le milieu ordinaire. Il n’a fait aucun commentaire supplémentaire...
* Mouvement intra-départemental
- Le SE-Unsa demande à nouveau instamment la publication des barèmes 2023, et ce le plus rapidement possible. La secrétaire Générale a effectivement donné des consignes aux Services de la DSDEN en ce sens depuis notre demande, et nous affirme que les barèmes seront diffusés, avec le volume de postes proposés, sur PIA, à la fin de la semaine !
- De plus, le SE-UNSA a obtenu une réunion bilatérale pour faire part de nos (vos !) remarques et échanger sur des pistes d’amélioration du mouvement dans notre département.
Cette entrevue, qui s’est déroulée jeudi 23 novembre, nous a permis de recevoir l’assurance de la prise en compte du reclassement pour tou.te.s les stagiaires avant le mouvement (malgré le volume important de demandes).
Le maintien d’un accompagnement particulier aux stagiaires a été réaffirmé (réunion spécifique + visio organisées par les services RH).
Nous espérons aussi que, comme nous l’avons demandé, les dates de réunions et visios d’informations seront communiquées très en avance, afin que les collègues puissent s’organiser pour s’y rendre (ce qui n’a pas été le cas les années précédentes !)
* Entrée dans le métier
- L’an dernier, le SE-UNSA avait dénoncé la surcharge des emplois du temps des stagiaires 100% (au nombre de 120 en Isère). Depuis, leur temps de formation « Inspé » a été cadrée au niveau académique. Elle devrait se tenir sur temps de travail et non plus uniquement « sur invitation » le mercredi après-midi. Ainsi, cette formation se déroulera en partie en libérant des APC, le reste en y consacrant les 6h de la journée de solidarité.
L’année 2023/2024 compte un grand nombre de stagiaires (en classe à 100% et d’autres à 50 %), puisque la liste complémentaire a été épuisée. C’était une demande intersyndicale nationale, qui permet de réduire au mieux le recours aux enseignant.es contractuel.les.
- Malgré la demande du SE-UNSA, les journées de pré-rentrée resteront non rémunérées (car les stagiaires ne sont sous statut « éducation nationale » qu’au 1er septembre), il n’est donc pas possible d’envisager une compensation ultérieure, ni en temps ni financière. Le SE-UNSA 38 évoquera le sujet au niveau national pour qu’il soit évoqué au ministère.
* Remplacements
- M. Gros déclare haut et fort qu’aujourd’hui (21 novembre) 99 % des classes sont assurées. Nous sommes restées dubitatives : vos témoignages attestent de difficultés régulières de remplacement, même en ce début d’année…
- Nous discutons des critères de priorisation des remplacements : Prioriser les remplacements, c’est admettre qu’il n’y a pas la capacité suffisante de les honorer tous ! Nous apprenons que les choix des lieux de remplacements peuvent être multifactoriels ; ainsi, ce n’est pas seulement le nombre de classes d’une école ou le niveau de la classe qui rentre en ligne de compte, mais l’effectif global de l’école…Exemple est donné d’une école maternelle de 2 classes qui comptent 25 élèves en tout : le remplacement ne sera pas prioritaire. Seules les classes uniques le sont.
- L’octroi d’autorisation d’absence facultative va être extrêmement limité. Le SE-UNSA indique que les retours faits par les collègues sur ce point montrent que c’est déjà le cas !
- Pour le départ en stage de formation syndicale, qui est un droit, M. Gros souhaite que les collègues « s’arrangent » pour limiter les absences. Traduction : vous pourrez partir mais vous ne serez pas remplacé.es…
- Le SE-UNSA questionne sur le « logiciel de gestion du remplacement » : Le logiciel (Anjaro) n’a finalement pas été retenu dans notre département. La DSDEN a choisi d’affecter 2,5 postes de gestionnaires (pôle « Tims ») qui permettent de piloter, avec une vision d’ensemble, ces remplacements et assurer le maximum de continuité pédagogique avec une gestion humaine. Ce dispositif se déploie au rythme de 5 circonscriptions par mois (mis en place déjà pour 5). Les décisions se prennent en échangeant avec les équipes de circonscription. Il nous a été assuré que cela se fait (ou fera) en tenant compte au mieux des contraintes personnelles des remplaçant.es... Le discours est bienveillant… Nous suivrons de près la réalité de terrain. Il n’y a pas de changement au niveau de la communication des absences par les collègues ou les écoles ; les absences du matin même sont gérées par la circonscription.
- Les AED pré-pro de 3e année sont dans l’obligation, depuis l’an dernier, de compléter à l’année, le vendredi, un.e collègue à 3/4 temps dans son école (le contrat signé au départ ne donne pas de possibilité de changer d’école, mais cela a pu s’étudier au cas par cas, si la situation est difficile).
Cette application du contrat nous semble aller à l’encontre de l’esprit du dispositif dans la mesure où il s’agit encore d’étudiant.es. Le SE-UNSA souhaiterait voir ces étudiant.es observer plusieurs fonctionnements de classe voire d’école, plutôt que de servir de moyens de remplacement à l’année.
Le choix du vendredi est contraint par le statut d’étudiant de l’AED Pré Pro, qui est en cours le reste de la semaine. Mais c’est également une contrainte dans le jour de décharge du/de la titulaire.