Une chose est sûre : l’annonce d’une mission Exigences des savoirs et la remise en question des programmes actuels laissent d’avantage envisager une nouvelle perturbation du métier des enseignants, et par conséquent des conditions d’apprentissage des élèves, qu’un contexte propice à attirer de futurs enseignants ou rassurer les actuels.
Pour le SE-Unsa, l’École ne peut se borner à transmettre des savoirs, sauf si l’on considère que son rôle est d’instruire, comme du temps où l’on avait un ministre de l’instruction publique. De même, prétendre que l’Ecole seule détient et dispense les connaissances pour chaque élève relève de l’imaginaire.
Éduquer, c’est permettre d’acquérir des savoirs, mais c’est aussi et surtout donner les clés pour aller chercher dans et hors de l’école le savoir utile au projet de chacun. Éduquer c’est éveiller la curiosité pour aller découvrir et comprendre le monde dans lequel on va grandir et vivre. Éduquer c’est aussi bien sûr apprendre à connaître et comprendre l’autre pour une société unie.
Mais alors quel savoir savant faut-il pour résoudre l’équation que le ministre pose : donner les mêmes chances à tous les élèves, quel que soit leur bagage initial, tout en s’appuyant sur des groupes de niveau dès la 6e. Pour le SE-Unsa, cela ne s’appelle pas le collège modulaire mais un collège qui sépare et prédétermine.
Peut-être est-ce l’autre idée ministérielle, celle d’uniformiser les manuels, qui viendrait remettre un peu d’égalité ? Sûrement pas puisque c’est bien la diversité des supports pédagogiques qui permet d’adapter l’enseignement aux besoins de chaque élève.
L’égalité des contenus est une réponse bien simpliste à l’enjeu de l’égalité des chances. Tout comme la prédominance des savoirs qui est une réponse bien pauvre et surtout très ancienne pour des élèves que l’on doit préparer à vivre dans la société du XXIe siècle.