En matière de lutte pour l’égalité femmes-hommes, l’éducation à la citoyenneté et à l’égalité a un rôle fondamental à jouer pour construire des générations épanouies quelles que soient leur genre.
Comment éduquer au consentement ?
Dès lors, comment agir pour que les filles, premières victimes des violences physiques intrafamiliales, et plus largement tous les enfants, se sentent légitimes à s’exprimer ? C’est parfois en dehors des murs de l’école que les paroles se délient pour aborder des problématiques que l’on a tendance à considérer comme peu ou pas importantes, voire prohibées.
L’éducation à la sexualité en fait partie. Les enfants sont confronté-e-s de plus en plus tôt à des images et des paroles qu’ils/elles ne comprennent pas. Loin d’être une “incitation à la pratique sexuelle” comme certain-e-s le dénoncent, le dialogue et la possibilité de la parole permet de protéger les enfants des idées reçues et des images véhiculées qui nuisent à leur développement. Cette parole est le chemin qui leur permet d’aller vers des choix responsables et éclairés et de dénoncer les violences dont ils peuvent ou pourraient être victimes ou témoins.
Dans de nombreux pays, la sexualité reste un tabou, souvent corrélée avec le silence autour des violences perpétrées comme l’inceste . Les filles privées d’éducation et exposées à une sexualité précoce ont ainsi une espérance de vie moins importante, sont plus susceptibles d’être victimes de mariages forcés/précoces ou de vivre une grossesse non désirée. De nombreuses associations comme Solidarité Laïque se battent pour sensibiliser les filles et les jeunes femmes à leurs droits. Mais aussi pour éduquer à la mixité et sensibiliser les garçons également aux droits des enfants et aux notions de respect et de dignité, communs à toutes et tous, sans distinction de sexe, de conviction ou d’identité de genre.
Ressources :
Comment faire en sorte que chacun.e s’émancipe quel que soit son genre ?
Lors des interventions en milieu scolaire, nous observons qu’il est bien plus facile de s’attaquer à ces enjeux dès le plus jeune âge, lorsque les stéréotypes et les normes sociales ne sont pas complètement ancrés ou déjà relayés dans les manuels scolaires… Car des outils pédagogiques anti-sexistes existent et les enfants sont plus réceptifs que les adultes aux remises en cause de l’ordre établi : de la domination masculine notamment. Beaucoup de filles n’ont pas envie d’être enfermées dans le rôle de princesse qui leur est assigné dès la petite enfance et qui fait d’elles des êtres humains sans voix. Ce travail éducatif bénéficie également aux garçons qui peuvent aussi se censurer au nom de la domination masculine : préférer le foot alors qu’ils sont attirés par la danse, de peur d’être stigmatisés. L’éducation inclusive et non sexiste permet de prévenir les comportements déviants et les violences mais aussi le sexisme ordinaire dont les conséquences parfois silencieuses n’en sont pas moins réelles et violentes. Rêver d’égalité ce n’est pas seulement une question de respect des droits mais aussi d’épanouissement personnel de chacun et chacune, des filles commes des garçons, pour devenir des adultes bienveillants et responsables.