Les CPE et les AED sont des oubliés mais représentent la force invisible. Sans eux, rien ne tourne dans les établissements scolaires. Personne ne les voit, ils se sentent ignorés et inlassablement ils sont à leur poste, tous les jours. Et pourtant le ministre continue de les mépriser. Cela devient insupportable !
Une profession en danger d’épuisement au travail
Les CPE et les AED sont épuisés par la crise sanitaire : découvrir tardivement les protocoles et les mettre en place dans l’urgence absolue, distribuer du gel, surveiller les récréations décalées, surveiller la demi-pension (pendant 2 à 3 heures parfois), organiser le service d’internat, gérer les flux et les circulations, limiter le brassage, faire respecter le port du masque, surveiller des groupes d’élèves quand un professeur fait cours en visio, s’occuper des élèves malades et des cas contacts, contacter les familles en cas de suspicion de contamination… et le travail ordinaire doit continuer à se faire.
La crise sanitaire a mis les vies scolaires à mal. Certaines sont à bout de souffle. Elles n’étaient déjà pas au mieux de leur forme avant mars dernier.
Des revendications qui ne datent pas d’hier
Le SE-Unsa revendique depuis des années une amélioration des conditions de travail
Pour les CPE :
- 35 heures hebdomadaires toutes tâches comprises (notre dernière enquête montrait que les CPE effectuaient en moyenne 40 heures par semaine en présentiel) ;
- un accès à la prime informatique de 150 € ;
- une revalorisation de l’indemnité forfaitaire ;
- Pas d’établissement sans CPE : au moins 300 collèges n’ont pas de CPE sur l’ensemble du territoire. Le SE Unsa demande au ministre de pourvoir tous les établissements et d’augmenter le nombre de places aux concours.
Pour les AED :
- des postes supplémentaires, même hors crise sanitaire ;
- une revalorisation salariale ;
- un accès à la prime Rep/Rep+ ;
- une augmentation des heures de crédit formation à 400h par an au lieu de 200h ;
- la CDIsation possible après 6 ans pour ceux qui le souhaitent.
Une crise sanitaire qui a exacerbé de mauvaises conditions de travail
La crise sanitaire a exacerbé les mauvaises conditions de travail des CPE et des AED. Comme d’autres personnels, ils ont été et sont encore en première ligne dans les établissements scolaires. Ils sont épuisés par la surcharge de travail, l’agitation des élèves, le mal-être des autres collègues. Ils souhaitent une reconnaissance de leur surinvestissement. La méconnaissance du ministre de leurs missions n’est plus tolérable et elle génère un sentiment légitime de colère.
Le SE-Unsa demande une reconnaissance de l’investissement des collègues pendant cette période. Certes des recrutements exceptionnels sont actés mais les 8 000 AED déployés sont une goutte d’eau temporaire et répartis de façon très obscure.
Le SE-Unsa demande :
- la présence d’au moins un CPE dans chaque établissement et que les AED supplémentaires soient recrutés jusqu’au 31 août 2021 ;
- le versement d’une prime de reconnaissance du surinvestissement des CPE et AED pendant la crise sanitaire (voir courrier au ministre en PJ).