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SE-UNSA 37


 Par SE037
 Le  lundi 19 octobre 2020

Retraites : il est urgent d’attendre

 

Pour l’UNSA, la crise sanitaire en cours et ses impacts empêchent d’établir des hypothèses solides à l’horizon 2024. Ce n’est qu’en sortie de crise du COVID qu’il sera possible d’élaborer des prévisions pertinentes. Dès à présent, pour l’UNSA, le HCFIPS (Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale) doit s’atteler à repenser le modèle de protection sociale dans une perspective de durabilité.

Le 15 octobre 2020, le Comité d’Orientation des Retraites (COR) s’est réuni pour débattre de la note d’étape demandée le 14 août 2020 par Jean Castex. L’objectif était d’évaluer la situation financière de notre système de retraite. La note du COR s’appuie sur les données disponibles du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2021 et sur les données des régimes complémentaires à l’horizon 2024.

Que dit cette note d’étape ?

• Sur l’aspect démographique : dans l’état actuel des prévisions gouvernementales, le COR constate que la surmortalité liée à la crise sanitaire est, à ce jour, de faible portée sur le système de retraite. Cette donnée aurait donc un impact quasi nul sur le solde financier du système.

• Sur l’aspect économique : l’impact de la crise est plus significatif mais lié à de très fortes incertitudes. En effet, l’année 2020, qui n’est pas finie, est marquée par une baisse très nette de l’activité avec un recul envisagé de 10 % du PIB, puis un possible rebond de 8 % en 2021. Mais les incertitudes demeurent particulièrement élevées sur ces données et fragilisent les exercices de prévisions macroéconomiques. A ce jour, les hypothèses des experts ne font pas consensus.

• Sur l’aspect budgétaire : dans ce contexte de crise, selon le COR, il faut s’attendre à un déficit supplémentaire de 4 milliards d’euros en 2024 pour le système de retraites.

Pour l’UNSA, toutes ces hypothèses sont à considérer avec la plus grande prudence. Personne à ce jour n’est en mesure de connaitre les conséquences réelles que cette crise sanitaire aura finalement sur l’activité économique ; quelles transformations elle va générer tant au plan national que mondial ; ni quelles modifications elle va induire sur les comportements. Ce temps de crise sanitaire doit être mis à profit pour réfléchir, sous l’égide du HCFIPS, à un modèle de protection sociale durable.