Pour la 4e réunion de discussions, le ministère vient de présenter les premiers scenarii de revalorisation liés à l’enveloppe de 500 millions annoncée pour 2021. Ils doivent servir de base à des réunions de concertation programmées dans les semaines à venir et durant lesquelles le ministère recevra séparément chacune des organisations syndicales.
Pour le SE-Unsa,la revalorisation est une urgence politique pour rétablir un peu de confiance avec les enseignants, CPE, PsyEN et l’exécutif.
Le SE-Unsa invite les enseignants à poursuivre la campagne d’interpellation des parlementaires pour appuyer les discussions qui se poursuivront jusqu’à l’écriture d’une loi de programmation pluriannuelle pour l’Éducation nationale.
Les attentes des personnels sont très fortes
Pour le SE-Unsa, ces premiers scenarii pour 2021 sont nécessaires pour donner plus de visibilité sur la montée en charge et sécuriser les personnels sur le respect des engagements pris. Le SE-Unsa prendra le temps d’étudier ces premières hypothèses avant les prochaines réunions de concertation qui se tiendront à partir du 24 février.
Sécurisation de la revalorisation
Le ministère a rappelé son engagement sur une revalorisation progressive avec des gains annuels qui se cumulent à ceux des années précédentes.
La loi de programmation pluriannuelle contiendra la précision des montants des premières années et l’objectif à terme de l’accroissement de la part du PIB consacrée à l’Éducation nationale. Un rapport annexé à la loi, ayant valeur législative, prendra acte des décisions arrêtées à l’issue de la négociation en cours.
Premiers scenarii
Les premiers scenarii de revalorisation présentés par le ministère comme base de travail des prochaines discussions, prévoient prioritairement pour la première année de revalorisation le renforcement de l’attractivité par la revalorisation des débuts et milieux de carrières, c’est-à-dire les générations qui seront impactées par la réforme des retraites. La proposition du ministère est que la revalorisation prenne la forme d’une indemnité pérenne et différenciée selon les échelons.
4 scenarii comme base de travail
Scénario 1
Concentré sur les 9 premières années de carrière entre l’échelon 2 et 5, il concernerait 14 % des enseignants de la même manière, quel que soit le corps.
La revalorisation serait de 1880 € nets annuels (soit 157 € nets mensuels) pour l’échelon 2 et 769 € nets annuels (soit 64 € nets mensuels) pour l’échelon 5.
Scénario 2
Concentré sur les 12 premières années de carrière, il concernerait 23% des enseignants, de manière différenciée selon les corps.
La revalorisation s’échelonnerait, par exemple pour les PE, entre 1538 € nets annuels (soit 128 € nets mensuels) pour atteindre 598 € nets annuels pour le dernier échelon pris en compte (6e), soit 50€ nets par mois. Ce scénario prévoit de revaloriser un peu plus les enseignants du premier degré, davantage impactés par la réforme des retraites du fait de rémunérations moyennes plus basses.
Scénario 3
Concentré sur les 18 premières années de carrière, il concernerait 44% des enseignants de manière différenciée selon les corps.
La revalorisation s’échelonnerait, par exemple pour les PE, entre 1368€ nets annuels (soit 114 € nets mensuels) pour atteindre 171€ nets annuels pour le dernier échelon pris en compte (8e), soit 14,25 € nets par mois. Ce scénario revalorise également davantage les enseignants du premier degré.
Scénario 4
Concentré sur les 25 premières années de carrière, il concernerait 76% des enseignants de manière différenciée selon les corps.
La revalorisation s’échelonnerait, par exemple pour les PE, entre 1111€ nets annuels (soit 93 € nets mensuels) pour atteindre 171 € net annuels pour le dernier échelon pris en compte (11e), soit 14,25 € nets par mois. Ce scénario revalorise également davantage les enseignants du premier degré.
Aucune décision n’est arrêtée. Dans les différentes simulations, la hauteur de la revalorisation varie selon qu’elle touche plus ou moins d’enseignants, selon que l’on différencie le niveau de revalorisation pour le premier et le second degré.
Ces scenarii de répartition de l'enveloppe de 500 millions ne sont prévus que pour l'année 2021. Cela ne veut pas dire que cette enveloppe sera répartie de la même façon les années suivantes.
Mesures envisagées pour les personnels non concernés par la réforme des retraites
Avec ces scénarios concentrés sur le début de carrière, le ministère a entendu nos demandes d’améliorer les déroulements de carrière. Il envisage, sans dire dans quelles proportions et à quel rythme d’avancer sur l’amélioration des ratios d’accès à la hors-classe et le rééquilibrage des viviers 1 et 2 de la classe exceptionnelle.
Une part de l’enveloppe consacrée à d’autres objectifs dès 2021
Le ministère a également indiqué sa volonté d’utiliser une part de l’enveloppe supplémentaire de 2021 à d’autres objectifs : rémunérer des formations en dehors du temps de travail et rémunérer dans le second degré davantage de remplacements de courte durée.
Pour le SE-Unsa, si rémunérer des enseignants qui se forment en dehors de leur temps de service peut s’avérer intéressant pour les personnels qui le souhaitent, ce financement n’a pas sa place dans l’enveloppe dédiée à la revalorisation et encore moins le financement d’heures de remplacement. De plus, ces dispositions risqueraient d’accroître les inégalités de rémunération femmes hommes comme le montrent les statistiques actuelles sur les rémunérations.
L’avis du SE-Unsa
En l'état, ces propositions ne sont pas satisfaisantes pour plusieurs raisons :
Lors des prochaines réunions de concertation avec le ministère,le SE-Unsa continuera à porter l’exigence d’une accélération du rythme de la revalorisation, demandera à obtenir davantage de visibilité sur sa montée en charge pluriannuelle et veillera à une revalorisation équitable pour toutes les générations concernées par la réforme des retraites.
Le SE-Unsa et sa fédération l’Unsa Éducation appellent à poursuivre la campagne d’interpellation des parlementaires. Forts de cette mobilisation, les représentants du SE-Unsa rencontreront les députés pour continuer à les convaincre que la reconnaissance des professionnels de l’Éducation nationale est une urgence.