Les AESH qui nous ont rĂ©pondu envisageraient de pouvoir complĂ©ter leurs missions en incluant des activitĂ©s administratives, des ateliers pĂ©dagogiques, des temps de prĂ©paration, des interventions en dehors des horaires de classe, et des collaborations Ă©troites avec les enseignants, leurs collĂšgues et d’autres professionnels de l’éducation.

Un grand nombre de suggestions est axĂ© sur l’aide directe aux Ă©lĂšves. Est Ă©voquĂ©e la possibilitĂ© d’offrir une assistance supplĂ©mentaire Ă  d’autres Ă©lĂšves en fragilitĂ©, avec ou sans notification MDPH ; d’aider aux devoirs, de fournir un soutien scolaire et une mĂ©thodologie adaptĂ©e, ainsi que de s’occuper des enfants en difficultĂ© ou dĂ©crocheurs dans la classe des Ă©lĂšves suivis ou dans d’autres classes. Par ailleurs, l’idĂ©e d’ĂȘtre prĂ©sent lors des ActivitĂ©s PĂ©dagogiques ComplĂ©mentaires (APC) a Ă©tĂ© mentionnĂ©e.

Les AESH ont Ă©galement soulignĂ© l’importance des collaborations et des concertations. Un temps dĂ©diĂ© (et reconnu!) pour la concertation et le travail commun avec les enseignants, afin d’organiser les adaptations nĂ©cessaires pour les Ă©lĂšves concernĂ©s, est indispensable. Les AESH souhaitent Ă©galement pouvoir Ă©changer et partager des expĂ©riences avec leurs collĂšgues, et collaborer Ă©troitement avec d’autres spĂ©cialistes tels que les orthophonistes, ergothĂ©rapeutes et Ă©ducateurs. Certaines propositions visent aussi Ă  renforcer la collaboration avec le RASED (RĂ©seau d’Aides SpĂ©cialisĂ©es aux Ă©lĂšves en DifficultĂ©) et Ă  consacrer du temps aux Ă©changes avec les Ă©lĂšves accompagnĂ©s pour Ă©voquer par exemple leur intĂ©gration, leurs relations avec leurs pairs et les aider si besoin dans la gestion de conflits.

Le volet administratif et pratique n’est pas en reste, les AESH proposent d’apporter une aide administrative Ă  la direction et Ă  la vie scolaire, de participer Ă  l’organisation de l’accompagnement et Ă  la constitution de dossiers d’aide aux Ă©lĂšves, ainsi que d’assurer l’accueil aux horaires d’entrĂ©e et de sortie d’école. Certaines suggestions incluent Ă©galement un soutien aux professeurs, similaire Ă  celui des Agents Territoriaux SpĂ©cialisĂ©s des Écoles Maternelles (ATSEM), ou une assistance aux ATSEM en maternelle.

D’autres propositions se concentrent sur des tĂąches spĂ©cifiques, telles que l’aide supplĂ©mentaire aux Ă©lĂšves disposant d’une notification particuliĂšre, l’accompagnement pendant les temps pĂ©riscolaires tels que la cantine, la possibilitĂ© d’adapter les horaires pour aider les Ă©lĂšves lors des Ă©valuations, l’accompagnement des trajets pour des rendez-vous spĂ©cifiques, la participation Ă  des stages de remise Ă  niveau, et la crĂ©ation de temps calmes dans une salle adaptĂ©e pendant les heures de permanence.

De plus, des AESH souhaitent participer Ă  des missions supplĂ©mentaires visant Ă  rendre l’enseignement plus accessible aux Ă©lĂšves en situation de handicap. Ces missions incluraient notamment de pouvoir ĂȘtre rĂ©fĂ©rent handicap au sein d’une Ă©cole ou d’un Ă©tablissement du secondaire, de dĂ©velopper des ateliers sur la psychologie de l’enfant et la neuro-atypie, d’intervenir dans des maisons spĂ©cialisĂ©es pour les enfants en situation de handicap, d’apporter une aide dans des cours oĂč ils ont des compĂ©tences particuliĂšres, d’accompagner les parents, ou d’assumer des responsabilitĂ©s d’assistant pĂ©dagogique.

Des AESH proposent Ă©galement une rĂ©organisation de leur temps de travail, en l’alignant davantage sur celui des enseignants. Cela leur permettrait d’avoir des heures dĂ©diĂ©es Ă  la prĂ©paration et Ă  l’organisation de leur accompagnement. Ils demandent Ă©galement un temps consacrĂ© Ă  la recherche et Ă  l’appropriation d’outils afin de pouvoir mieux soutenir les Ă©lĂšves.

La participation aux projets pĂ©dagogiques est Ă©galement soulignĂ©e. Les AESH proposent d’animer des ateliers pĂ©dagogiques tels que des sessions de philosophie en petits groupes, des jeux, des sĂ©ances de lecture, ou encore de la relaxation. Participer activement aux projets de l’établissement aux cĂŽtĂ©s des enseignants, et pouvoir bĂ©nĂ©ficier d’une reconnaissance Ă  travers le PACTE est aussi une suggestion. En outre, l’accompagnement lors des sorties scolaires et des projets culturels est considĂ©rĂ© comme essentiel.

Enfin, les AESH expriment le besoin de formations et de remises Ă  niveau pour amĂ©liorer leur accompagnement des Ă©lĂšves. Un appui spĂ©cifique en matiĂšre de formation et de mise Ă  jour des compĂ©tences, notamment en ce qui concerne la prĂ©vention du harcĂšlement et les cours d’empathie, serait apprĂ©ciĂ©. La possibilitĂ© de participer Ă  la formation des futurs AESH est Ă©galement suggĂ©rĂ©e.

Les idĂ©es et possibilitĂ©s ne manquent donc pas pour permettre aux AESH d’exercer leur mĂ©tier, Ă  temps complet, pour le plus grand bĂ©nĂ©fice des Ă©lĂšves notifiĂ©s et des Ă©tablissements qui les accueillent. Il reste Ă  dĂ©terminer ce qui est concrĂštement possible, ce qui est dĂ©jĂ  fait sans ĂȘtre forcĂ©ment reconnu, tout en veillant Ă  ce que les AESH ne deviennent pas “corvĂ©ables Ă  merci” et soient respectĂ©s concernant leur charge de travail et le sens de leurs missions.

Cela va tout Ă  fait dans le sens de l’action de l’UNSA Éducation qui revendique un mĂ©tier d’accompagnant qui ne se limite pas au temps scolaire, mais Ă  tous les temps Ă©ducatifs avec une rĂšgle qui doit ĂȘtre un accĂšs au contrat Ă  temps plein.
Une affaire à suivre