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Quelle durabilité pour le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques ?
Article publié le mardi 30 janvier 2024.
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Jeunesse et sports est une appellation dorénavant connue dans le cadre des politiques publiques, même si l’entité ministérielle qui porte ce double secteur n’a cessé d’être modifiée au fil des gouvernements successifs. C’est en 1946, que jeunesse et sports sont réunis sous un même intitulé, en tant que sous-secrétariat d’état à la jeunesse et aux sports puis, en 1948 dans un secrétariat d’État à l’Enseignement technique, à la Jeunesse et aux Sports transformé finalement en une Direction Générale de la Jeunesse et des Sports.

Du côté scolaire, si la « gymnastique Â» est entrée dans l’École à la fin du Second Empire, elle devient « obligatoire dans les collèges et les lycées en 1869, puis dans tous les établissements publics en 1880, soit avant l’instruction obligatoire, en 1882 Â», précise Claude Lelièvre , rappelant qu’alors «  l’idée d’adversaire et de compétition y est étrangère Â». Après les mauvais résultats français aux Jeux Olympiques de Rome de 1960 (seulement 5 médailles et aucun titre), le président de la République Charles de Gaulle décide l’entrée de l’ « Ã©ducation physique et sportive Â» à l’École et nomme Maurice Herzog, grand alpiniste, secrétaire d’État à « la Jeunesse et aux Sports« .

La corrélation entre le sport scolaire et les résultats des performances olympiques est loin d’être démontrée, pour autant Amélie Oudéa-Castéra a été nommée le 11 janvier dernier, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques.

C’est la première fois que les Jeux apparaissent ainsi dans l’appellation même d’un ministère. Qui plus est, en lien avec l’Éducation nationale. Aussi, au-delà de la fragilité de la ministre suite à ses déclarations sur la scolarité de ses enfants dans le privé, il est pertinent de s’interroger sur la durabilité d’un tel ministère et de questionner ses ambitions.

Nous l’avons dit même si le sens d’un tel attelage est déroutant, l’entité « jeunesse et sports Â» a fini par s’imposer comme un champ de politique publique, composé de loisirs, d’éducation non scolaire et populaire, de partenariat avec le monde associatif et les collectivités territoriales. Dans une logique d’éducation globale, un rapprochement avec l’Éducation nationale peut se comprendre. Cela a été le cas en mai 1988, lorsque Lionel Jospin fut nommé « ministre de l’Education nationale, de la Recherche et des Sports Â» (du 12 mai 1988 au 22 juin 1988) puis « ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports Â» (du 28 juin 1988 au 15 mai 1991). Ce grand ministère correspondait à la volonté d’une ‘’politique globale d’aménagement des temps de vie du jeune ‘’ pour lui assurer un ‘’développement harmonieux’’, telle qu’ « exprimée par la circulaire du 2 août 1988, cosignée par Lionel Jospin (ministre de l’Education nationale) et par le secrétaire d’Etat chargé de « la Jeunesse et des Sports Â» (Roger Bambuck). Elle traite des temps scolaires, périscolaires et extrascolaires dans le cadre de projets éducatifs globaux Â», comme le rappelle Claude Lelièvre.

Difficile de voir une même logique dans les attributions de Jean-Michel Blanquer, qui, « après avoir été nommé le 17 mai 2017 simple ministre de « l’Éducation nationale », a été nommé le 16 octobre 2018 ministre de « l’Éducation nationale et de la Jeunesse » (avec sous son giron la nomination de Gabriel Attal, secrétaire d’État à la « Jeunesse »), puis le 6 juillet 2020 ministre de « l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports » (avec sous son giron la nomination de Roxane Maracineanu, ministre chargée des « Sports ») Â». D’autant qu’il n’aura de cesse de détricoter la semaine des 9 demies-journées de classe et les activités éducatives complémentaires à l’école.

Cette fois, l’affichage est celui des Jeux Olympiques : un réarmement sportif, peut-être ? En tout cas patriotique si on le met en relation avec les autres annonces présidentielles (l’uniforme, la Marseillaise, le SNU obligatoire…).

Quels seront donc les objectifs de ce grand ministère une fois la flamme olympique repartie de France ? Préparer les prochains ? Ceux d’hiver ? Ou y aura-t-il remaniement ministériel ? C’est ce que semble laisser entendre le ministre de l’Intérieur ou les ambitions municipales de la nouvelle ministre de la Culture.

Or les politiques d’éducation, scolaire, comme populaire et culturelle nécessitent de s’inscrire dans le temps long, celui des constructions durables, de la prise en compte des évolutions des enfants, des jeunes, des publics…, des progressions et des apprentissages successifs. Elles ont également besoin de s’inscrire dans des démarches coopératives, partenariales, collectives. Des démarches difficilement compatibles donc avec la promotion d’un événement ponctuel, valorisant majoritairement la compétition, de la concurrence et des performances individuelles.

Sur le blog de Claude Lelièvre, historien de l’éducation : https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/120124/quels-precedents-au-grand-ministere-en-jeunesse-sports-et-jeux

 

 
 
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