Pas de formation nécessaire

Le kit des cours d’empathie du ministère est prévu pour être mis en œuvre sans formation, quelques pages d’introduction présentant sommairement les CPS et la notion d’empathie semblent avoir été considérées comme suffisantes. Il n’y a aucune autre référence bibliographique autre que le rapport de Santé Publique France peu adapté à un contexte pédagogique et éducatif.
La question du développement des CPS est pourtant quelque chose de très spécifique et d’assez nouveau en France, improviser n’est pas très raisonnable !

Pas de stratégie d’ensemble

Le kit ne comporte pas d’indications pour construire une stratégie au niveau de l’école et de la classe. Les CPS en général, et l’empathie en particulier, ne se décrètent pas, elles se vivent et pour cela il faut installer des conditions favorables : réfléchir à la posture des adultes, aux règles, à l’ambiance dans le groupe, aux différents temps de la journée, aux rituels à mettre en place, à comment associer les parents et impliquer les enfants…

Des séances sans contexte

Le kit propose des séances explicites dédiées à une vision positive de soi, la connaissance des émotions, la communication empathique… ce qui en soi est intéressant, mais rien ne contextualise les différentes activités proposées, ni dans la vie du groupe classe, ni dans les apprentissages scolaires. Par exemple il est proposé des moments d’échanges et de débats mais pas dans le cadre d’un conseil d’élèves permettant de réguler les conflits ou de prendre des décisions. C’est comme si les rédacteurs pensaient que quelques séances pour apprendre à écouter, à repérer les émotions… suffisaient en soi pour acquérir des compétences sans que cela soit utilisé dans des situations réellement signifiantes et utiles pour les enfants. On a en quelque sorte le retour, mais édulcoré et déconnecté de la vie du groupe, des exemples de pratiques qui figuraient dans les programmes d’EMC (Education Morale et Civique) de 2015, et qui ont été retirés depuis. Il s’agissait notamment des conseils d’élèves, de la médiation par les pairs, du travail sur des dilemmes moraux, des débats réglés…

Des pistes plus pertinentes

Fort heureusement, il existe des propositions plus intéressantes que le kit empathie du ministère. Mais tout d’abord il faut être très attentif à ne pas se laisser séduire par des contenus, parfois très marketés, issus de méthodes plus ou moins « magiques Â», très « psychologisantes Â» voire relevant carrément du développement personnel ou de la spiritualité new-age. On ne développe pas les CPS des enfants en les faisant méditer ou via leur thème astral ! Si en l’occurrence le kit du ministère ne tombe pas dans ces travers, beaucoup d’autres contenus, y compris proposés par l’Institution parfois, n’en sont pas très éloignés.

Ce point de vigilance étant posé voici quelques supports et ressources vraiment pertinents pour se lancer :