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Le projet de loi dit "pour contrĂŽler lâimmigration, amĂ©liorer lâintĂ©gration", qui a obtenu l'approbation du SĂ©nat en novembre 2023, suscite des prĂ©occupations. Il doit ĂȘtre examinĂ© Ă partir du 11 dĂ©cembre Ă lâAssemblĂ©e. Ainsi, Claire HĂ©don, la DĂ©fenseure des droits, a alertĂ© sur plusieurs points problĂ©matiques. Dans son avis sur la premiĂšre version du texte, elle dĂ©plorait dĂ©jĂ âun projet qui ne tenait pas suffisamment compte de certains publics vulnĂ©rables.â Elle sâinquiĂšte aujourdâhui dâun âprojet qui les cible particuliĂšrement et tend Ă renforcer leur prĂ©caritĂ©.â LâUNSA Ăducation fait le point.
En passant de 27 Ă prĂšs de 90 articles, le texte avait Ă©tĂ© remaniĂ© et durci par la majoritĂ© sĂ©natoriale de la droite et du centre : suppression de lâaide mĂ©dicale dâĂtat (AME), limitation du regroupement familial, durcissement des conditions de rĂ©gularisation dans les mĂ©tiers en tension, facilitation des expulsions, etc. Il y a une inflation lĂ©gislative en matiĂšre de droit des Ă©trangers·Úres et sur le recul net de leurs droits fondamentaux dans ce projet de loi remaniĂ©.
Le SĂ©nat a approuvĂ© la suppression de lâAME, remplacĂ©e par une aide mĂ©dicale dâurgence (AMU) plus restrictive. Les conditions du regroupement familial ont Ă©galement Ă©tĂ© durcies en rallongeant la durĂ©e de sĂ©jour nĂ©cessaire pour faire la demande de 18 Ă 24 mois. Les conjoint·es de Français·es et les parents dâenfants français·es voient Ă©galement restreint leur accĂšs Ă une carte de sĂ©jour et de rĂ©sident. Les conditions dâaccĂšs Ă la nationalitĂ© française sont Ă©galement renforcĂ©es, avec un dĂ©lai de rĂ©sidence portĂ© Ă dix ans pour la naturalisation, contre cinq ans actuellement. En matiĂšre de travail, le SĂ©nat a supprimĂ© du projet de loi les articles 3 et 4 sur la rĂ©gularisation des travailleurs·euses sans papiers et lâaccĂšs immĂ©diat au travail de certain·es demandeurs dâasile. En commission, les dĂ©putĂ©.es ont rĂ©tabli un certain nombre de mesures initiales, ce qui pourrait ĂȘtre positif si la majoritĂ© sâaccorde cette semaine sur ces Ă©volutions. Mais les nombreuses inquiĂ©tudes demeurent.
Le projet accroĂźt dĂ©mesurĂ©ment les exigences dâintĂ©gration concomitamment Ă une prĂ©carisation sans prĂ©cĂ©dent du droit au sĂ©jour et de lâaccĂšs Ă la nationalitĂ©, au risque dâaugmenter le nombre dâĂ©trangers·Úres en situation irrĂ©guliĂšre et menacé·es par les mesures prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©es. La remise en cause du droit du sol est enfin contraire Ă notre modĂšle dâintĂ©gration rĂ©publicaine, câest pourquoi des associations, des syndicats (dont FrĂ©dĂ©ric Marchand, SG de lâUNSA Ăducation) et des universitaires ont Ă©crit Ă Madame Borne pour demander la suppression de telles dispositions.
Enfin, il remet profondĂ©ment en cause les Ă©quilibres existants et menace ainsi les droits de tous et toutes, notamment en matiĂšre dâaccĂšs Ă la santĂ©.
Les dĂ©bats sâannoncent comme un moment crucial, reflĂ©tant les enjeux complexes et les divergences dâopinions sur la question de lâimmigration dans le pays.
LâUNSA Ăducation souhaite que les dĂ©puté·es prennent la mesure de la gravitĂ© de cette version durcie. Il est nĂ©cessaire dâapporter des modifications afin de trouver des Ă©quilibres indispensables Ă la cohĂ©sion et conformes, non seulement Ă nos engagements juridiques, mais aussi Ă notre tradition rĂ©publicaine.
Voir notre article « Prise en charge des mineurs non accompagnés un systÚme sous pression »
Pour suivre lâĂ©volution du texte lĂ©gislatif
Un trĂšs bon site en ligne pour mieux comprendre les enjeux de cette loi : Desinfox-Migrations
Lâavis de la dĂ©fenseure des droits