Cette rentrée scolaire 2023 se place sous le signe de fortes chaleurs. Après une canicule tardive à la fin du mois d’août, le mois de septembre s’annonce de nouveau très chaud dans notre pays. Cela risque d’entraîner des difficultés cette semaine dans les écoles et les établissements scolaires alors que les élèves et personnels reprennent le chemin de leurs activités. L’École peut-elle y faire face ? Plus largement, comment peut-on adapter notre système scolaire aux enjeux climatiques ? L’UNSA Éducation fait le point.

Face à cette nouvelle urgence climatique, action ou inaction ?

Comme l’indique le dossier de presse du ministère de l’éducation nationale, l’École doit être « le premier lieu de l’engagement pour la transition écologique. Â» Plusieurs mesures concernant la rénovation des bâtiments, tout comme la compréhension des enjeux climatiques actuels sont ainsi énoncées, mais face à l’urgence, comment faire ? On ne dispose pas pour le moment d’un récapitulatif des mesures à prendre pour préserver la santé et le bien-être des élèves et des personnels, ce que l’on ne peut que regretter. Le plan national pour faire face aux vagues de chaleur qui date de juin dernier n’évoque que très partiellement les écoles et les établissements scolaires et se concentrent sur la période des vacances. Cela illustre la difficulté de nos pouvoir publics à faire face aux urgences climatiques. Habitué à des épisodes de fortes chaleurs au cÅ“ur de l’été, il n’est pas encore acquis que le mois de septembre, et peut-être au-delà, peut aussi être concerné par des températures très hautes. Pourtant, sous l’effet d’un dôme de chaleur, la majeure partie de notre territoire est touché cette semaine par des températures dépassant les 30 degrés.

• On peut cependant utiliser les conseils du Ministère de la santé : « les vagues de chaleur et leurs effets sur la santé Â»
• Le plan national pour anticiper les vagues de chaleur contient également de nombreuses prescriptions utiles.

Mais on peut avoir l’impression que cette nouvelle vague de chaleur ne faisait pas partie des scénarios envisagés pour la rentrée, ce qui illustre la difficulté collective à faire face à l’urgence climatique.

Quels sont les leviers pour agir ?

L’Éducation nationale doit jouer un rôle clé à lutter dans l’adaptation de notre société au changement climatique et elle doit s’engager dans la transition écologique. Elle ne peut évidemment pas être seule dans cet effort à fournir : des expériences dans le monde scolaire se sont multipliées dans les dernières années mais il s’agit ici de préparer un changement d’échelle face à l’urgence climatique pour lequel nos efforts, selon les experts et expertes du GIEC, ne sont ni assez forts ni assez rapides pour l’instant. Le programme « France nation verte Â» tout comme l’initiative #EduRenov pilotée par la banque des territoires, en lien avec le ministère et les collectivités territoriales se mettent en place, ce qui est positif.

Mais est-ce vraiment à la hauteur ? Pour le moment, 2 milliards d’euros sont prévus pour la rénovation de 10 000 écoles, mais selon les estimations, il faudrait 40 milliards pour l’ensemble des 60 000 établissements scolaires ! Et face aux vagues de chaleur, il y a fort à parier que des initiatives à courte vue, comme l’installation de la climatisation, soient privilégiées : certes, cette solution sera profitable dans l’instant, mais cela ne résoudra en rien, voire accentuera les problèmes de réchauffement et d’émissions de CO2.

Car, pour bien agir, il faut déjà comprendre ; pour bien comprendre, il faut former et être formé.

C’est tout l’intérêt des initiatives actuelles dans ce domaine. On peut ainsi souligner la formation proposée par le CNED intitulée « le B.A.-BA du climat et de la biodiversité » qui offre une formation très utile sur ce sujet. De nouvelles compétences, pour les élèves comme pour les personnels sont en effet nécessaires pour être à même de faire face à notre avenir climatique. Cela doit se faire sous l’égide du cadre européen des compétences en matière de durabilité (Green Comp).

Plus largement le guide sorti récemment par la Banque des territoires « L’éducation à la transformation écologique Â» est très bien fait et permet de comprendre les enjeux mais également d’avoir les pistes pour agir.

Agir syndicalement pour réussir la transition écologique

L’UNSA Éducation fait du virage écologique de notre société, pour faire face au changement climatique, une priorité. Il ne s’agit pas seulement de prendre des mesures pour s’adapter aux conséquences de ce bouleversement, mais aussi d’agir globalement, de manière systémique, à la fois pour réduire l’empreinte écologique, et pour préparer les millions d’élèves que nous formons chaque année pour ce monde nouveau, y compris du point de vue des programmes, des formations et de la préparation aux métiers d’avenir.

L’UNSA Éducation veut donc faire de ce sujet une priorité syndicale, avec la force donnée par tous les métiers qu’elle représente, et ce sera un des thèmes des Rendez-vous annuels des métiers de l’éducation de cette année. 

C’est pourquoi notre fédération finalise actuellement un document programmatique avec des propositions concrètes, d’autres plus prospectives afin d’adapter l’École aux enjeux climatiques. Il sera diffusé durant ce mois de septembre. L’UNSA Éducation s’engage de toutes ses forces pour faire de la transition écologique un enjeu majeur du débat éducatif et la rentrée scolaire actuelle nous montre que c’est essentiel pour notre présent et notre avenir.