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Personnels absents : faux ! Manque de personnel : tellement vrai...
Article publié le jeudi 9 mars 2023.
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Les agent·e·s du ministĂšre de l’Éducation nationale, titulaires ou contractuels, dĂ©pendent de la fonction publique d'État (FPE). Ils et elles sont moins absent·e·s que dans le secteur privĂ©. Ce n'est pas un fait nouveau et pourtant ce n’est pas la perception des usagers car de nombreux postes ne sont pas pourvus, de nombreux remplacements ne sont pas effectuĂ©s. L’UNSA Éducation dĂ©crypte cette situation pour vous et ses consĂ©quences sur les personnels.

Tel un marronnier, le nombre d’heures de cours perdues par les Ă©lĂšves chaque annĂ©e revient rĂ©guliĂšrement dans la presse. Ce thĂšme fait Ă  nouveau surface avec les prĂ©cisions apportĂ©es rĂ©cemment sur le “pacte” (revalorisation conditionnelle pour les enseignants) qui prĂ©voit d’inclure des heures de remplacement en cas d’absence de courte durĂ©e dans le secondaire. Par un raccourci commode, ces heures de cours perdues le seraient Ă  cause des enseignants, nĂ©cessairement fainĂ©ants et facilement malades. Il serait donc normal de les pousser Ă  les prendre en charge. Outre le fait que c’est un procĂšs d’intention, c’est faux et rĂ©vĂ©lateur de problĂšmes beaucoup plus larges prĂ©sents au sein de ce ministĂšre : des affirmations fantaisistes et des mesures idĂ©ologiques d’une part ; la pĂ©nurie de personnels et la volontĂ© de l’organiser de maniĂšre systĂ©mique de l’autre.

Des réponses fantaisistes ou idéologiques

Les absences, si elles ne sont pas compensĂ©es, pĂšsent sur le fonctionnement des Ă©tablissements scolaires et des services administratifs. Les postes non pourvus Ă  cause du manque d’attractivitĂ© de nos mĂ©tiers sont Ă©galement un problĂšme majeur. Le service rendu au public s’en trouve dĂ©gradĂ© et le mĂ©contentement des usagers est lĂ©gitime. Pourtant une part importante (environ les deux tiers) des absences est pour raison de service (formation, organisation des jurys et concours, rĂ©unions, 
). Peu importe, pour satisfaire une partie de l’opinion publique et se dĂ©responsabiliser de ces mauvais fonctionnements, nos responsables successifs ne manquent ni d’imagination, ni de toupet. En voici quelques illustrations :

  • Bienvenue dans le monde de Kafka ! Le jour de carence rĂ©tabli en 2018 provoque des arrĂȘts plus longs et une dĂ©gradation de la santĂ© au travail. Cette mesure infantilisante participe donc Ă  accentuer le phĂ©nomĂšne qu’elle est censĂ©e contrecarrer.
  • Un·e agent·e absent·e Ă  un poste administratif ? Aucune rĂ©ponse ou une rĂ©ponse lacunaire : “DĂ©brouillez-vous sans !”. Ainsi nombres d’établissements fonctionnent sans secrĂ©taire administratif·ve pendant des semaines ou des mois, nombres de services du rectorat sont en sous-effectif chronique. Plus gĂ©nĂ©ralement, alors que le ministĂšre de l’Éducation nationale est dĂ©jĂ  sous-administrĂ© par rapport aux autres, les personnels des bibliothĂšques, ingĂ©nieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santĂ© (BIATSS) ne sont quasiment jamais remplacĂ©s lors de leurs absences.
  • “Travailler plus pour gagner plus !” Dans le secondaire, en assurant les remplacements de courte durĂ©e entre collĂšgues, avec les professeur·e·s des Ă©coles qui iraient faire du soutien en collĂšge. Cette mĂ©connaissance de nos mĂ©tiers et de la charge de travail dĂ©jĂ  importante prĂ©figure un Ă©chec programmĂ© de ces mesures. Celles-ci provoqueront de nouvelles heures de cours non assurĂ©es, amplifiant lĂ  aussi ce qu’elles Ă©taient censĂ©es corriger.
  • “Formez-vous pendant les vacances scolaires.” Cela ne contribuera certainement pas au “choc d’attractivitĂ©â€, vĂ©ritable arlĂ©sienne pour la profession d’enseignant·e. Par ailleurs, quel autre employeur se permettrait de demander Ă  ses employĂ©âˆ™es de se rendre en formation professionnelle pendant leurs congĂ©s ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une organisation de la pénurie : un jeu de chaises musicales délétÚre

La carte scolaire de la prochaine rentrĂ©e entĂ©rine une baisse des effectifs dans le primaire et dans le secondaire (environ 1500 postes). Au lieu de profiter de la baisse dĂ©mographique pour rattraper les manques accumulĂ©s depuis des annĂ©es, les choix budgĂ©taires amplifient les problĂšmes. Il en rĂ©sulte que toutes les actions entreprises le sont soit Ă  moyens constants, soit avec moins de moyens. MĂȘme si des mesures positives sont annoncĂ©es, elles se mettent systĂ©matiquement en place au dĂ©triment d’autres dispositifs et particuliĂšrement des moyens de remplacement. On citera Ă  titre d’exemples que :

  • le dĂ©doublement des classes dans les rĂ©seaux d’éducation prioritaire se fait au dĂ©triment des postes de remplaçant, du dispositif “plus de maĂźtres que de classes” dans le premier degrĂ© et du rĂ©seau d’aides spĂ©cialisĂ©es aux Ă©lĂšves en difficultĂ© (RASED);
  • le ministĂšre ne prĂ©voit aucun moyen humain dĂ©diĂ© pour des absences infĂ©rieures Ă  15 jours dans le secondaire ;
  • les titulaires de zones de remplacement (TZR) sont de plus en plus affecté·e·s Ă  l’annĂ©e. Elles et ils ne remplissent plus leur mission premiĂšre de remplacement pour des absences supĂ©rieures Ă  15 jours ;
  • les moyens des services d’inspection diminuent. Un recours de plus en plus important aux chargĂ©s de mission pour assurer leurs tĂąches est mis en place. Cela participe de fait Ă  la pĂ©nurie des moyens d’enseignement ;
  • l’heure de consolidation ou d’approfondissement en sixiĂšme en français et mathĂ©matiques annoncĂ©e pour la rentrĂ©e 2023 se fera au dĂ©triment d’une autre discipline, la technologie (pour rester Ă  26h/semaine).  Elle est accompagnĂ©e d’une baisse de moyens dans les dotations horaires globales (puisqu’elle pourra ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ©e dans le cadre du “pacte”).

Quelles conséquences pour les personnels ?

Rien de positif malheureusement :

  • une surcharge de travail pour compenser les absences non remplacĂ©es (la rĂ©partition des Ă©lĂšves dans le primaire en est un parfait exemple), qui vient renforcer la surcharge liĂ©e aux postes non pourvus ;
  • des conditions de travail et une santĂ© dĂ©gradĂ©es ;
  • un sentiment de culpabilitĂ© lorsque l’on s’absente car on sait que l’on ne sera pas remplacé·e ;
  • des difficultĂ©s d’accĂšs aux droits parce que les dĂ©lais de traitement sont rallongĂ©s ou que des demandes sont refusĂ©es pour “raison de services” ;
  • le “fonctionnaire bashing” subi par l’ensemble des agent·e·s de ce ministĂšre Ă  cause des dysfonctionnements dont ils et elles ne sont en rien responsables.

L’UNSA Éducation dĂ©nonce une fois de plus le manque chronique de moyens humains et financiers qui permettrait d’amĂ©liorer les services rendus aux usagers et les conditions de travail des agents. Elle appelle Ă  un vĂ©ritable “choc d’attractivitĂ©â€ pour nos mĂ©tiers qui ne se limiterait pas Ă  une gestion de la pĂ©nurie et Ă  des mesures idĂ©ologiques sorties du chapeau. Pour garantir la qualitĂ© du Service public, l’État doit construire un budget qui conforte les missions du Service public et l’emploi des agent·e·s qui le mettent en Ɠuvre.

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